La dette de la France ramenée de 115% à 112,9% du PIB en 2021

L'an dernier, selon l'Insee, la croissance en progression de 7% a permis de réduire légèrement la dette et le déficits publics français. Mais entre la guerre en Ukraine et la reprise de l'épidémie, la France risque d'emprunter de nouveau massivement, alors que les taux d'intérêt remontent.
Fanny Guinochet
La dette de la France s'élève aujourd'hui à plus de 112% du PIB. La remontée des taux d'intérêt ainsi que les nouvelles aides pour limiter les conséquences économiques de la guerre en Ukraine pour les Français pourraient toutefois entraîner une nouvelle hausse de la dette.
La dette de la France s'élève aujourd'hui à plus de 112% du PIB. La remontée des taux d'intérêt ainsi que les nouvelles aides pour limiter les conséquences économiques de la guerre en Ukraine pour les Français pourraient toutefois entraîner une nouvelle hausse de la dette. (Crédits : Reuters)

Le chiffre pique les yeux. 2813.1 milliards d'euros. Tel est le montant de notre dette publique, à la fin du mois de décembre 2021, soit 112,9% du PIB. C'est mieux que l'année précédente, en pleine épidémie, où elle avait atteint presque 115%. Reste qu'en valeur absolue, cette dette s'est alourdie de près de 165 milliards d'euros.

Du côté du déficit budgétaire, aussi, l'Insee note un léger mieux après la récession de 2020 où il s'était creusé à 8,9%. A la fin de l'année 2021, il finit à 6,5%. Ce qui représente 160,9 milliards d'euros contre 205,5 milliards d'euros en 2020.

La raison de cette amélioration ? La forte reprise de notre économie l'an dernier qui a stimulé la croissance. Le rebond de l'activité a permis de collecter plus de cotisations, allégé les comptes, et limité un peu les aides et les allocations. Sur l'année, les dépenses des administrations publiques - Etat, collectivités, Sécurité sociale- ont augmenté de 4 %, mais elles ont été compensées par des encaissements plus importants.

Même un peu réduite, la dette reste un poids pour le France

Il n'empêche, la France n'en a pas finit avec sa dette. Ne serait-ce que parce que ces chiffres s'arrêtent à la fin de l'année dernière, soit avant le déclenchement de la guerre en Ukraine et les nouvelles dépenses annoncées pour contrer l'inflation. Ainsi, le plan de résilience présenté il y a quinze jours par Jean Castex pour aider les Français à faire face à la hausse des prix des matières premières et de l'énergie engage des nouveaux frais. La réduction de 18 centimes d'euros sur le litre de carburant qui se mettra en place vendredi 1avril représentera une enveloppe de plus de 3 milliards d'euros. Même si le gouvernement s'en défend, le fameux "quoi qu'il en coûte" n'est pas totalement terminé.

Autre exemple : à cause des tensions sur le marché du gaz, du fait du conflit avec la Russie, remplir les stocks de gaz pour l'an prochain, va coûter 10 milliards d'euros au pays, soit cinq fois plus que d'habitude. Dans le même temps, la guerre en Ukraine va aussi rogner notre croissance, probablement d'un point au moins, en limitant l'activité.

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Pour financer ces dépenses, la France n'aura pas d'autres choix que de recourir à l'emprunt.

Des taux d'emprunt en passe d'augmenter

Mais les taux d'emprunt de la dette - donc le coût pour les finances publiques - risque, lui aussi, de progresser. Preuve en est, la semaine dernière, le taux d'intérêt de la dette française à dix ans est repassée au-dessus de la barre de 1%. Une première depuis quatre ans. Jusqu'alors les taux étaient très bas, voire même négatifs.

En cause : le durcissement de la politique monétaire de la réserve fédérale américaine, mais aussi le contexte géopolitique ainsi que les incertitudes autour de la reprise de l'épidémie de Covid. La France enregistre chaque jour en moyenne 130.000 cas nouveaux, mais elle n'est pas la seule à être touchée. La Chine, par exemple, reconfine des villes entières, ce qui va ralentir l'économie. Et notamment Shangaï, le premier port de fret au monde.

La France n'est pas la seule à voir ses taux d'emprunts sur la dette remonter. L'Allemagne elle aussi enregistre des hausses.

La dette, délaissée dans cette campagne

Pour autant, le sujet de la dette ne trouve que très peu d'échos dans cette campagne présidentielle. La candidate des Républicains, Valérie Pecresse, a été l'une des seules qui a porté ce débat, mais elle s'est vite ravisée, tant ce sujet n'intéresse pas les électeurs. Contrairement aux précédentes campagnes en 2007 ou en 2012, où la question du remboursement de la dette était centrale, ce n'est pas, aujourd'hui, la priorité des Français. Les problématiques du pouvoir d'achat écrasent les autres sujets économiques. Pourtant, à 112 %, le niveau de la dette reste très préoccupant. Pour notre souveraineté mais aussi pour l'avenir de nos enfants.

Fanny Guinochet
Commentaires 5
à écrit le 29/03/2022 à 17:29
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Vu le niveau de la dette mondiale, celle de la France est une goutte d'eau dans un océan de dettes, de crises nombreuses et diverses. La "Dette" c'est quoi en fait ? Au pire, la promesse de payer des intérêts. La "Dette" elle roule, chaque emprunt r...

le 29/03/2022 à 19:02
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La dette ne roule pas, c'est de la cavalerie, de pis en pis. Les prêteurs sont devenus les banques centrales, les autres ont disparus, donc la banque de France emprunte à elle même, comme la fed etc... ça c'est le dernier étage avant l'implosion si v...

le 30/03/2022 à 11:20
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Ce qui compte est le niveau de la dette comparé aux autres pays de la zone euro parce que la BCE ne pourra pas à l'infini aligner ses politiques aux besoins des pays les plus dépensiers. Ce qui compte aussi n'est pas le niveau des taux de notre dett...

à écrit le 29/03/2022 à 12:55
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Ben on se doute que ce sont pas les propriétaires de notre président qui vont rembourser les gigantesques dégâts de leur rejeton, il y a un vide juridique qui épuise les caisses publiques là. Enfin on comprend mieux pourquoi le principe pollueur-paye...

à écrit le 29/03/2022 à 12:38
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Donc le titre est bidon, la France ne réduit aucunement sa dette: ...." Reste qu'en valeur absolue, cette dette s'est alourdie de près de 165 milliards d'euros. ".... de plus la dette de l'état c'est 2.800 milliards " au sens de Maastricht " et surto...

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