
En déplacement dans le Gers, ce lundi 20 février, Gabriel Attal a tenu à y présenter un bilan de la « prime Macron » sur l'année 2022. Désormais renommée « prime de Partage de la Valeur », cette prime a été versée pour un montant total de près de 4,4 milliards d'euros l'année passée. « C'est une augmentation de 50% par rapport à 2021 », a notamment fait savoir le ministre chargé des Comptes Publics.
Selon lui, cette somme a bénéficié à près de 5,5 millions de salariés, qui ont touché une prime moyenne de 789 euros. « Les profits, ça doit être aussi pour les salariés », commente le membre du gouvernement.
Le timing de cette annonce est tout sauf un hasard. Le parti de la majorité présidentielle, Renaissance, tient en fin de journée un séminaire sur ce sujet du partage de la valeur en entreprise. Au cours de celui-ci, il est notamment prévu que la Première ministre, Élisabeth Borne, prenne la parole et annonce les intentions du gouvernement sur cette question.
Les TPE et PME au rendez-vous
Dans le détail, ce sont les entreprises de neuf salariés ou moins qui ont versé la plus grande part de la prime du Partage de la Valeur en 2022, pour un montant total de 1,04 milliard d'euros et un peu plus de 296.000 sociétés. Pour ces TPE, 989.000 salariés ont été concernés, et ont reçu une prime moyenne de 1.040 euros, selon les chiffres compilés par le gouvernement. Les entreprises de 10 à 19 salariés représentent aussi une part non négligeable du millésime 2022 avec plus de 37.000 entreprises qui ont versé 379 millions d'euros à 429.000 salariés et un montant moyen de 875 euros.
Le bilan du gouvernement sur la « prime Macron » en 2022.
Dans l'entourage de Gabriel Attal, on se félicite que ce ne soit « pas une prime que pour les grandes entreprises » face à ces chiffres. « 58 % des primes de Partage de la Valeur ont été versées dans les TPE et PME », ajoute-t-on.
C'est fort de ce constat que le ministre a choisi de faire ces annonces devant l'entreprise gersoise Parera, spécialiste de la cartographie, qui emploie 800 personnes et affiche un chiffre d'affaires de 39 millions d'euros. « En 2023, nous allons verser, suite aux performances de 2022, pas moins de 400.000 euros de participation, 250.000 d'intéressement et 80.000 sous forme de primes au pouvoir d'achat. Économiquement, nous ne pouvons pas aligner les salaires sur l'inflation alors nous essayons de trouver d'autres mécanismes », explique Jacques Cetollo, le PDG du groupe Parera. Ce dernier va également instaurer à compter de cette année des primes trimestrielles basées sur la productivité des salariés et en fonction des performances de la société.
Un accord trouvé entre les partenaires sociaux ?
Fort de cet exemple et malgré la dynamique engrangée sur le versement de primes Macron, le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de plancher entre eux sur ce sujet du partage de la valeur en entreprise. L'objectif ? Encourager davantage d'entreprises à instaurer de telles pratiques comme c'est le cas au sein du groupe Parera. Après des mois de négociations difficiles voire impossibles, le Medef a annoncé avoir trouvé un terrain d'entente avec les syndicats de salariés.
« Il y a une discussion avec les partenaires sociaux et un accord semble se dessiner entre eux pour permettre d'augmenter l'intéressement et le partage de la valeur dans l'entreprise », a confirmé Gabriel Attal, lors de son déplacement dans le Gers.
Seulement, du côté du Medef, on craint que cet accord ne soit pas suivi par le gouvernement. « Tout détricotage de cet accord serait pour moi un coup de poignard dans le dos des partenaires sociaux », a même déclaré Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, dimanche 19 février, lors du « Grand Rendez-vous », une émission de Europe 1, Cnews et Les Echos. « Cet accord a vocation à être suivi », a néanmoins tenu à rassurer Gabriel Attal.
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