PODCAST 2023, l’année de l’industrie verte

HISTOIRES ECONOMIQUES. On n'a jamais autant parlé d'industrie que cette année 2023. Pourquoi ? Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : DR)


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Parce que nous sommes en train de vivre une révolution industrielle avec les nouvelles technologies et la transition écologique. Et parce que la France a enfin pris conscience non seulement de son retard en la matière et de l'opportunité que ça représente pour revenir vers le plein emploi.

L'électrochoc est venu de la crise sanitaire qui, en désorganisant les grandes chaînes de valeurs logistiques, a révélé les dangers d'une trop grande dépendance.
Tous les pays cherchent à sécuriser leurs approvisionnement et cela favorise une relocalisation dans de nombreux secteurs clefs comme le médicament -à l'image de la nouvelle usine de paracétamol à Roussillon en Isère-, ou comme les semi-conducteurs - avec l'exemple de l'Américain Global Foundries avec le groupe franco-Italien STMicroelectronics à Grenoble.

On parle aussi de plus en plus de l'industrie verte

L'autre électrochoc a été la loi Inflation Reduction Act (IRA) votée à l'initiative de Joe Biden aux Etats-Unis. Elle n'a rien à voir avec l'inflation, mais elle apporte un soutien public massif à l'investissement dans la transition écologique made in USA.

Du coup, les investissements vertueux et créateurs d'emplois se sont multipliés en Amérique, pour accompagner la transition de l'industrie automobile ou des énergies renouvelables. L'Europe tente de suivre avec moins de moyens et moins de cohérence.

2023 a été une bonne année pour l'industrie française

Le nombre d'usines créées a dépassé, de peu, le nombre de fermetures. Le gouvernement a fait adopter une loi sur l'industrie verte, a lancé 183 territoires d'industrie prioritaires, a exigé des 50 sites les plus polluants des plans d'investissements pour se décarboner. Pour les deux ans du plan France 2030, doté de 54 milliards d'euros, Emmanuel Macron a fixé de nouveaux objectifs ambitieux dans le nucléaire, le spatial, la captation de carbone.

La France commence à redevenir attractive

Même si c'est à coups de subventions publiques qu'elle attire les investissements, comme partout ailleurs. Dans les Hauts-de-France, le groupe taïwanais ProLogium va créer la quatrième gigafactory de batteries électriques. Xavier Bertrand espère bien doubler la mise d'ici 2030 pour avoir 8 méga-usines et faire de sa région la « Battery valley » qui fournira l'industrie automobile.

Tout ça va dans le bon sens mais trop lentement. La bonne nouvelle, c'est que l'industrie va avoir besoin de recruter plus d'un million d'emplois dans les dix ans. Pour y parvenir, il va falloir rendre de nouveau attractive l'image de l'industrie souvent dévalorisée auprès des jeunes. La formation, c'est le premier et le plus grand défi de la réindustrialisation.


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Philippe Mabille
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