L’Ukraine face au défi de la mobilisation

Deux ans après le début de l’invasion russe, l’armée ukrainienne, en manque de soldats, doit rapidement regarnir ses rangs. Au risque de diviser une population déjà éprouvée.
Des fantassins ukrainiens dans l’oblast de Louhansk, le 31 janvier. L’âge moyen des combattants est de 43 ans.
Des fantassins ukrainiens dans l’oblast de Louhansk, le 31 janvier. L’âge moyen des combattants est de 43 ans. (Crédits : © Ignacio Marin/Anadolu via AFP)

Mobilizatsya - la mobilisation. Deux ans après le début de l'invasion russe, le mot hante les conversations dans un pays saisi par le doute. Sur le front, dans les tranchées de la « ligne zéro », des fantassins épuisés attendent des renforts. Une relève ou une rotation. La démobilisation pour les plus anciens ou, à défaut, une affectation dans un poste moins exposé.

Ces derniers jours, les témoignages de soldats sur le retrait tardif et chaotique de la ville d'Avdiïvka n'ont fait que confirmer l'évidence : les militaires ukrainiens continuent à se battre, mais ils sont sur la défensive sur toute la longueur du front. Le dos au mur, l'armée ne manque pas seulement de munitions et de systèmes de défense aérienne, elle doit récupérer et regarnir ses rangs. Dans cette guerre d'attrition, les pertes sont lourdes : selon les évaluations de Washington, environ 200 000 soldats ukrainiens blessés et tués (contre plus de 300 000 hommes pour la Russie). Ce bilan humain n'est pas soutenable pour un pays de 44 millions d'habitants (contre 145 millions pour la Russie) avec, de surcroît, une population civile exposée.

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Après l'adoption en première lecture, début février, d'un projet de loi censé fixer de nouvelles règles pour l'enrôlement, le Parlement doit voter prochainement un texte amendé. L'âge minimum pour la conscription passerait de 27 à 25 ans. Des sanctions plus sévères seraient imposées aux réfractaires. Une nouvelle base de données offrirait à l'armée une connaissance plus fine de son réservoir de ressources humaines pour permettre un recrutement davantage transparent et efficace. Mais le flou reste entier sur la durée de service, actuellement illimitée, un point socialement très sensible, souligné par les mères et les épouses de militaires qui manifestent chaque semaine dans les grandes villes pour demander le retour de leurs proches. En attendant, la conscription continue de se faire à l'ancienne, selon les bonnes vieilles méthodes soviétiques. Ces derniers mois, faute de volontaires, les agents des centres de recrutement ciblent les plus vulnérables, ceux qui ne peuvent pas se payer un avocat ou s'acheter un certificat médical pour se faire exempter. Arrêtés sur des barrages routiers ou dans les centres commerciaux, les restaurants et les salles de sport. « Ce système est une loterie, fustige Oleh, 46 ans, ingénieur en microélectronique et officier de réserve dans la défense aérienne. Ceux qui sont enrôlés de force font rarement de bons soldats. Les officiers se plaignent de voir arriver des hommes âgés de 45 ou 47 ans, en mauvaise forme physique. Personne n'a envie d'aller combattre avec une pelle, sans équipements, ni armes, ni munitions. »

Personne n'a envie d'aller combattre avec une pelle, sans équipements, ni armes, ni munitions

Oleh, officier de réserve

Pour échapper à la conscription, certains se cachent ou font profil bas. Dans son village au nord de Kiev, Vasyl, 48 ans, architecte informatique, limite ses sorties et travaille chez lui, à distance, pour des clients américains, britanniques et australiens. Chaque jour, matin et soir, la peur au ventre, il prend sa voiture pour un aller-retour en ville, où sa femme a un emploi. Au moins deux barrages de police à franchir. Un sac à dos ne le quitte pas, où il a placé la Constitution de l'Ukraine, le Code civil, le Code pénal et le texte de la Convention européenne des droits de l'homme. « Si on m'arrête, tout peut basculer car je suis mobilisable, raconte-t-il. En février 2022, j'ai servi un mois dans la défense territoriale. À l'époque, c'était une question de survie. Aujourd'hui, je n'ai aucune envie de me battre pour un État qui ne s'occupera ni de moi ni de mes proches. Ma mère a la maladie de Parkinson. »

La loi martiale interdit aux hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays, sauf exemption. Environ 700 000 d'entre eux l'ont fait, traversant clandestinement, souvent à l'aide de passeurs, les frontières moldave, hongroise ou slovaque, ou en payant un pot-de-vin. Certains propriétaires d'entreprise permettent à leurs employés de dormir sur leur lieu de travail. Le stratagème peut fonctionner dans les villes, mais dans les zones rurales ceux qui sont éligibles sont plus facilement repérables. L'écrivain Artem Chapeye*, engagé dans l'armée au lendemain de l'invasion, souligne « l'inégalité face à la guerre ». La grande majorité des soldats sont des ouvriers et des paysans.

Drôle d'ambiance. La victoire ne se définit plus comme la reconquête des territoires perdus mais comme la défense de la liberté du pays en résistant à l'agression. « Les tensions montent entre les différentes catégories d'Ukrainiens, ceux qui servent dans l'armée, ceux qui sont restés mais ne combattent pas et ceux qui ont quitté le pays pour fuir la guerre », constate Evgueni, 26 ans, engagé volontaire dès le 25 février 2022. Blessé à trois reprises sur le front, renvoyé vers l'arrière, il poursuit son service dans un centre de recrutement militaire au sud-ouest de Kiev.

Chaque semaine, le jeune homme se voit remettre une liste avec noms et adresses. Sa mission ? Se rendre chez les intéressés, accompagné d'un policier, vérifier leur identité, expliquer ce que prévoit la mobilisation et pourquoi l'armée a besoin d'eux. Et, le cas échéant, les emmener se faire enregistrer au centre. Patriote mais sans illusions, Evgueni sait que la guerre est un enfer et que les volontaires qui faisaient la queue comme lui devant les bureaux de recrutement pendant les six premiers mois du conflit sont aujourd'hui peu nombreux. « Le fossé s'est creusé entre militaires et civils, explique-t-il, entre les soldats, leurs familles, les personnes qui ont perdu leurs proches, les habitants des territoires de la ligne de front et ceux qui tentent de vivre une vie normale. »

Le fossé s'est creusé entre militaires et civils, entre les soldats et ceux qui tentent de vivre une vie normale

Evgueni, engagé volontaire

Faire comme si la guerre n'existait pas n'est pas à la portée de tout le monde, même pour ceux qui roulent en Land Cruiser pour aller skier dans les Carpates. Sur les autoroutes ou les grands boulevards, des posters géants de soldats vigoureux s'efforcent de garder le conflit bien visible, lestés de la formule « Ensemble jusqu'à la victoire » ou « Je crois à l'armée ». Certaines unités tirent leur épingle du jeu en recrutant directement. La 3e brigade d'assaut, créée neuf mois après le début de l'invasion et initialement rattachée aux forces spéciales ukrainiennes, est l'une des plus connues. Sa réputation en matière de commandement compétent, de bon équipement et de faible taux d'attrition attire les volontaires. La majorité des nouvelles recrues ont moins de 25 ans et suivent généralement plusieurs mois de formation, contrairement à la norme d'un mois.

Natif de Boutcha, la ville martyre au nord-ouest de Kiev, théâtre d'une série de crimes de guerre commis par les troupes russes en février et mars 2022, Dmytro, étudiant en économie de 19 ans, a rejoint la brigade en janvier 2023 pour une formation de cinq semaines. Stationnée dans la région de Kiev, cette unité d'infanterie mécanisée s'est déployée sur le front le 4 août 2023, dans le secteur de Serebriansky. « Dmytro s'est présenté au centre de recrutement sans nous le dire en décembre 2022, et il fait aujourd'hui partie d'un détachement de drones, raconte son père, Volodymyr, comptable âgé de 44 ans. Le 31 juillet 2023, il est monté dans le bus comme s'il allait au boulot et on ne l'a plus revu. Pour nous, c'est un héros, nous sommes fiers de lui. »

L’Ukraine face au défi de la mobilisation


Une veuve place la photo de son mari tué au front, Sergiy, sur un mur du souvenir à Kiev, le 23 février.

Certains, comme Oleksy Asanov, 30 ans, marié et père d'une fille de 8 ans, se mobilisent autrement. À l'été 2022, cet ingénieur en informatique a fondé SocialDroneUA, une communauté de fabricants de drones, forte de 5 000 membres de 13 à 77 ans. Sur la page d'accueil du site et de la boucle de messagerie sur Telegram, des instructions s'affichent sur la façon de commander les engins et pièces détachées produits en Chine, de les acheminer en Ukraine et de les assembler dans des appartements à Lviv, Kiev ou Odessa. SocialDroneUA teste et expédie ensuite par la poste les drones, financés par la collecte de dons privés, aux brigades de l'armée qui en ont passé commande. Sur le terrain, ces drones kamikazes FPV (first person view) aident les militaires ukrainiens à combler le déficit de leur artillerie, en mal de munitions.

Reste une question taboue : de combien de soldats supplémentaires l'Ukraine a-t-elle besoin ? Depuis plusieurs semaines, politiques et militaires se renvoient cette patate chaude. En décembre, Volodymyr Zelensky a laissé entendre que le commandement militaire réclamait l'enrôlement d'urgence de 500 000 nouveaux conscrits dans l'armée pour remplacer les blessés et les tués. Valeri Zaloujny, alors commandant en chef des forces armées, avant son remplacement début février par Oleksandr Syrsky, nie avoir spécifiquement demandé ce demi-million de recrues, mais le chiffre est entré dans le débat public.

L’Ukraine face au défi de la mobilisation


Face au besoin urgenten hommes, et le front s'enlisant, l'armée ukrainienne multiplie les contrôles pour débusquer ceux qui tentent d'échapper à l'enrôlement. À Kharkiv, le 2 janvier, des hommes du commissariat militaire arrêtent un homme pour l'incorporer de force dans l'armée ukrainienne.

Soucieux de préserver l'unité et le moral de la nation, le président ukrainien présente la mobilisation sous l'angle de l'équité. « La question la plus importante est la rotation des personnes qui sont très fatiguées sur la ligne de front, a déclaré Volodymyr Zelensky dans une interview à CNN le 17 février, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich. La mobilisation dépend du nombre de personnes au front, du nombre de réservistes dont vous disposez. » Dans son entourage, on sait que la mobilisation en temps de guerre ne sera jamais une mesure populaire, quelles que soient ses modalités. « La nouvelle loi ne fera que fixer les règles et les procédures, lâche prudemment Mykhaïlo Podolyak, 52 ans, conseiller du président. Ce sont les chefs militaires qui détermineront le nombre de soldats dont ils ont besoin. »

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L'ancien journaliste, chargé de la communication du bureau présidentiel, estime qu'il s'agit autant de réformer les forces armées que d'augmenter leurs effectifs. Selon lui, sur près de 1 million d'Ukrainiens mobilisés, seuls 200 000 à 300 000 ont servi sur la ligne de front. « Les autres, dit-il, sont très loin de la guerre. » Sous-entendu : l'armée ukrainienne, une institution bureaucratique encore pétrie de culture soviétique et où trop de gens évitent de servir en première ligne, doit changer. « Nous avons à notre disposition le nombre d'hommes nécessaire à l'artillerie », insiste Mykhaïlo Podolyak.

L’Ukraine face au défi de la mobilisation

Sergueï Gryanik devant la fresque représentant son fils, Oleksandr, soldat volontaire engagé dans la brigade Azov, mort à Marioupol le 8 mai 2022.

Volodymyr Zelensky mise sur ce qu'il appelle « les solutions high-tech » - drones, missiles à longue portée, systèmes de défense aérienne et de guerre électronique - pour compenser les avantages de la Russie en matière de réservoir de population et de puissance de feu. Mais la technologie peut-elle changer la donne dans un conflit où l'on meurt dans les tranchées comme à Verdun en 1917 ? L'ancien ministre de la Défense Andriy Zagorodnyuk estime qu'une mobilisation accrue est essentielle : « Peut-être pas un demi-million, mais quand même des centaines de milliers de personnes. » Sauf que les efforts ukrainiens pour construire une base industrielle et technologique de défense prendront du temps, un temps que les forces russes pourront mettre à profit pour améliorer leurs propres capacités et mener des offensives, comme l'opération en cours dans le secteur de Kharkiv-Louhansk.

Quels que soient les chiffres proposés par l'état-major, les facteurs militaires et sociétaux ne seront pas les seuls à peser sur la conscription. Payer des soldats coûte cher. Lors d'une conférence de presse en décembre, le président estimait qu'il fallait six contribuables pour subvenir aux besoins d'un soldat. Plus largement, l'économie ukrainienne a besoin de disposer de suffisamment de main-d'œuvre pour continuer à fonctionner. Avec seulement 6 millions d'hommes sur le marché du travail, la mobilisation n'est pas un levier que les autorités peuvent continuer à actionner indéfiniment.

Sergueï Gryanik, 63 ans, retraité, nous reçoit dans son appartement du quartier Obologne, dans le nord de Kiev. Son fils Oleksandr, 27 ans, étudiant en économie et combattant de la brigade Azov, a été tué le 8 mai 2022 dans le siège de l'usine Azovstal à Marioupol. Une fresque géante le représente au bas de l'immeuble familial. Dans la chambre du fils défunt, tout est resté en place. Ses écussons, son uniforme, le drapeau de son unité signé par ses frères d'armes. « La Russie vit dans une guerre permanente, elle a besoin d'ennemis, déclare son père, conscrit pendant sept ans dans l'Armée rouge. Nos garçons se battent pour l'indépendance de notre État. »

Dix-sept dirigeants demain à Paris pour soutenir Kiev


Ils étaient nombreux à faire le déplacement hier. Alors que l'Ukraine entre dans sa troisième année de guerre, plusieurs dirigeants occidentaux ont pris le train pour Kiev afin de montrer leur soutien. Les Premiers ministres canadien et belge, Justin Trudeau et Alexander De Croo, mais aussi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui a présidé un G7 virtuel depuis la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, étaient présents. Dans la matinée, sur le tarmac de l'aéroport militaire de Hostomel, non loin de la capitale, ils ont salué ensemble la mémoire des soldats morts devant l'avancée des troupes russes aux premiers jours de l'invasion il y a deux ans.

« Nous nous battons [...] depuis sept cent trente jours, a lancé Volodymyr Zelensky. Et nous vaincrons, au meilleur jour de notre vie. » En attendant, les forces armées ukrainiennes manquent cruellement d'armes et d'hommes devant les offensives russes. L'aide américaine est bloquée par les républicains, et le soutien militaire européen prend du retard. C'est une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron organise demain, en fin d'après-midi à l'Élysée, une « conférence de soutien à l'Ukraine » à laquelle participeront pas moins de 17 chefs d'État et de gouvernement. « Dans ce contexte d'urgence et de grande sensibilité, nous voulons examiner les moyens de faire plus et mieux », explique-t-on à la présidence française. Avant d'insister : « Nous sommes déterminés et nous pensons que l'Ukraine va gagner cette guerre. » G.L.C.

* Les gens ordinaires ne portent pas de mitraillettes, Bayard, 2024.

Commentaires 13
à écrit le 25/02/2024 à 17:00
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Les faits parlent contre l’Ukraine. Les Russes sont plusieurs fois supérieurs aux Ukrainiens en termes de personnel et de matériel. Cela ne compense pas non plus l’héroïsme. Et l’aide occidentale à l’Ukraine est insuffisante. Le soutien américain est...

à écrit le 25/02/2024 à 15:22
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Comparaison n'est pas raison, mais la France en 1914 a mobilisé 3 850 000 soldats sur une population de 40 000 000. La stratégie est aujourd'hui ailleurs. Aucune de nos misérables spéculations ne peut l'appréhender. L'IA peut être ?

à écrit le 25/02/2024 à 11:54
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Une partie grandissante des Ukrainiens n'acceptent plus de se faire tuer pour récupérer des provinces russophones qui ne veulent pas faire partie de l'Ukraine. L'Ukraine ferait mieux de faire comme la Corée du Sud. Signer un armistice et concentrer ...

le 25/02/2024 à 13:17
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+1 L'issue est inévitable, les provinces russophones ne voudront jamais redevenir ukrainiennes. On se demande demande dans quelle mesure Volodimir n'est pas aussi comme Macron un individu imbu de lui même et qui croit détenir La Vérité.

le 25/02/2024 à 14:48
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@Jason13, il y a encore 5 ans, Zelenski était un acteur de télévision parodiant la présidence et les Ukrainiens ont donc élu la parodie...

le 26/02/2024 à 10:27
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@o On peut rappeler que la veille des élections en Ukraine,le patron de la chaîne N° 2 qui est un ami de Zelensky a passé 24h d'affilé sur sa chaîne les programmes ou Zelensky jouait le rôle d'un président depuis des années.

à écrit le 25/02/2024 à 10:58
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Les Ukrainiens refusent de mourir pour l empire , quelle ingratitude

à écrit le 25/02/2024 à 10:24
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Une pensée sincère et émue à tout ces soldats que l'on envoi se faire tuer pour des raisons bassement financières. L'argent a même sali la guerre.

le 25/02/2024 à 13:13
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Ah bon il y a eu des guerres propres🤔

le 26/02/2024 à 10:49
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Il y a eu des guerres nobles et si je peux pas répondre vous virez mon commentaire de base vous ne me collez pas un post it sur la gueule, merci.

à écrit le 25/02/2024 à 9:41
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C’est vrai, ça, même si c’est un peu tard pour en parler : l’Ukraine n'a même pas décrété de mobilisation générale, ce qui peut paraître curieux quand la patrie est en danger. Et il semble que les hommes soient envoyés au front sans réelle préparatio...

le 25/02/2024 à 15:34
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@Asimon - Les Tartuffes de l'Ouest sont les garants de votre sécurité. C'est c.n hein?

le 25/02/2024 à 19:00
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@Valbel89 : parce que vous croyez que les Russes ont l'intention de nous envahir ? Ce n'est pas très malin non plus de croire des balivernes pareilles, et de les répéter en bon Tarfuffe de base.

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