Européennes : pour Renaissance, des raisons d’espérer, des raisons de s’inquiéter

Il y a cinq ans, le parti présidentiel concentrait toutes les attaques. En juin prochain, il y aura des matchs dans le match.
Les européennes du 9 juin seront les seules élections nationales qui marqueront le second quinquennat d’Emmanuel Macron.
Les européennes du 9 juin seront les seules élections nationales qui marqueront le second quinquennat d’Emmanuel Macron. (Crédits : STEVO VASILJEVIC)

Sauf si des législatives anticipées étaient provoquées par une dissolution, les européennes du 9 juin seront les seules élections nationales qui marqueront le second quinquennat d'Emmanuel Macron. Pour Renaissance, comme pour tous les autres partis, il s'agira donc de ne pas se louper. Un succès permettrait au chef de l'État de conserver de l'oxygène. Une contre-performance accélérerait l'impression de fin de règne.

Ce week-end, la formation présidentielle se réunit à Bordeaux (Gironde) pour tenir son campus. Il est consacré à l'Europe. C'est un terrain de jeu naturel pour elle. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, est l'invitée d'honneur. Si Renaissance n'entend pas encore lancer sa campagne en vue du scrutin de juin, alors que Jordan Bardella ou Marion Maréchal se sont déjà jetés dans l'arène, c'est l'occasion malgré tout de préparer la bataille, en défendant son bilan en la matière.

En 2019, les européennes avaient réussi au locataire de l'Élysée. Avec 22,4 %, la liste macroniste était, certes, arrivée en deuxième position mais elle n'avait terminé qu'à à peine un point de celle du Rassemblement national. Cette fois-ci, la bataille ne se structure pas tout à fait de la même façon. Il y a cinq ans, le parti présidentiel concentrait toutes les attaques. En juin prochain, il y aura des matchs dans le match. Entre LR et Reconquête, qui sera devant l'autre ? Puisque chacune des quatre formations de la Nupes présentera sa liste autonome, laquelle obtiendra le plus de voix? Renaissance voit dans ces querelles fratricides des raisons d'espérer.

Autre point positif : le parti piloté par Stéphane Séjourné, le secrétaire général, devrait compter sur le soutien de l'UDI quand le mouvement centriste en 2019 présentait sa propre liste (Jean-Christophe Lagarde avait réuni 2,5 %). Il sera ainsi l'un des seuls bulletins de vote clairement proeuropéen. Enfin, « il n'y a pas d'enjeu de la première place, estime Bernard Sananès, le président de l'institut de sondage Elabe. Renaissance est challenger. Les européennes sont toujours un scrutin de midterm, plus propice aux oppositions. Le RN est le favori. » C'est une pression en moins.

Pour le parti d'Emmanuel Macron, beaucoup dépendra de la tournure des débats. Sur quel terrain se livrera la bataille ? National ou européen ? Son électorat est sensible à l'enjeu européen. Si celui-ci est au centre de la campagne, il se mobilisera davantage (il s'agit aux européennes de toujours d'abord faire voter les siens). Si les questions sont intérieures, le match s'annoncera plus ardu. « Mais le camp présidentiel peut être aussi pris dans une tenaille, avance Bernard Sananès. Il peut en fait être exposé sur ces deux flancs à la critique. Il peut se voir reprocher le fait que l'Europe ne protège pas. En cela, si l'immigration est le sujet central de la campagne, ce phénomène peut s'accélérer. »

« Désigner notre tête de liste tardivement permettra de nous éloigner le plus possible de l'enjeu national, du débat sur les retraites », veut croire un ministre. Pour occuper cette place, deux noms tiennent aujourd'hui la corde: Stéphane Séjourné et le commissaire européen et ex-ministre chiraquien Thierry Breton. Un proche du chef de l'État en ajoute un troisième : « Emmanuel Macron aimerait vraiment que Bruno Le Maire soit tête de liste ».

Commentaire 1
à écrit le 08/10/2023 à 8:43
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55% des français ont voté en 2005 contre le traité constitutionnel, merci Chirac soit dit en passant, dernier président de la république à être digne, et la malédiction Sarkozy nous l'a imposé cette p.. de constitution sous la forme du traité de Lisb...

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