Stéphane Séjourné a eu ce qu'il voulait. Ces dernières semaines, le secrétaire général de Renaissance et président du groupe Renew au Parlement européen était entré en campagne pour décrocher le ministère des Affaires étrangères, si le remaniement
gouvernemental hivernal, pour lequel il plaidait, arrivait. Le 5 décembre, il avait déjeuné avec Emmanuel Macron. Il lui avait fait part de son ambition. Ce jour-là, le chef de l'État lui avait aussi parlé du ministère des Relations avec le Parlement. En 2022, ce dernier avait déjà pensé propulser son ancien conseiller politique à ce poste.
Séjourné au Quai d'Orsay
Jeudi, Stéphane Séjourné a obtenu satisfaction. C'est lui que le locataire de l'Élysée a choisi pour remplacer au Quai d'Orsay Catherine Colonna, qui depuis des mois était dans son collimateur. Au sein de la majorité présidentielle, ce choix a eu un ricochet : Stéphane Séjourné y était le candidat naturel pour être la tête de liste aux européennes du 9 juin. La place est désormais vacante. Pour l'occuper, ils sont deux sur les rangs. Clément Beaune est le premier. Jeudi, le ministre délégué aux Transports ne figurait pas dans la première liste du gouvernement Attal. Peut-il faire partie de la seconde, enrichie d'ici à la fin janvier d'une douzaine de ministres délégués et de secrétaires d'État ? C'est loin d'être évident. En décembre, le chef de l'État n'a pas apprécié que ce ministre issu de l'aile gauche soit au sein de l'exécutif un des premiers à mener la fronde contre la loi immigration.
Clément Beaune recherche un combat de premier plan
Clément Beaune ne ferait-il pas en revanche une bonne tête de liste pour mener la bataille des européennes ? Ex-ministre délégué aux Affaires européennes du gouvernement Castex, il connaît la matière par cœur. Alors que le gouvernement Attal penche à droite, il pourrait s'adresser aux électeurs de centre gauche. L'élu parisien est également à la recherche d'un combat de premier plan. C'est d'ailleurs pourquoi, depuis des mois, il n'a jamais clairement écarté l'hypothèse des européennes. Clément Beaune, qui devrait en reparler prochainement avec Emmanuel Macron, a simplement une réticence : au lendemain du scrutin, il ne voudrait pas se retrouver simple député européen.
Le nom d'Olivier Véran circule
Depuis jeudi, un autre nom circule pour occuper le poste : celui d'Olivier Véran. Le porte-parole de l'équipe Borne ne figure pas dans celle de Gabriel Attal. Cet habitué des plateaux télé ne serait-il pas une bonne tête de liste dans un match qui sera avant tout médiatique ? Ces derniers mois, il s'est aussi positionné en première ligne dans le combat contre le Rassemblement national. En juin, le premier objectif du camp présidentiel sera d'être le moins distancé.