Présidentielle : Gattaz (Medef) laisse nettement voir sa préférence pour Fillon

Le président du Medef regrette le peu de propositions en faveur du plein emploi émises par les candidats à la primaire de la gauche. En revanche, il estime que François Fillon a le programme le plus détaillé.
Jean-Christophe Chanut
Sans se prononcer (encore) officiellement, Pierre Gattaz (Medef) laisse clairement comprendre que c'est François Fillon qui aura sa préférence lors de la prochaine élection présidentielle.

Officiellement, le Medef est une organisation professionnelle apolitique, entièrement dévouée à la défense des intérêts des entreprises. Cependant, en cette pré-période électorale, il devient de plus en plus difficile pour son président, Pierre Gattaz, de cacher ses préférences, notamment à la lumière des débats qui opposent actuellement les sept candidats à la primaire du parti socialiste et de ses alliés. Manifestement, le président du Medef n'y trouve absolument pas son compte, notamment sur les propositions pour revenir au plein emploi :

"Je regrette un petit peu (...) que dans les débats que j'entends de la primaire socialiste, on n'évoque pas ce sujet-là, du tout, ou très peu... et ça, ça manque terriblement parce qu'on est à côté de la réalité (...). Qu'est-ce que demandent les Français aujourd'hui? Ils demandent avant tout de l'emploi ".

La gauche ne propose que des "artifices fiscaux"

Et quand on lui fait remarquer que les candidats ont tout de même émis des propositions, Tels Arnaud Montebourg qui propose de recadrer le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) sur les PME ou Manuel Valls qui suggère de rétablir la défiscalisation des heures supplémentaire, Pierre Gattaz balaie ça d'un revers de la main.

"Il faut surtout supprimer le poison. Or, le CICE est un poison. Il faut le transformer en baisse de charges pour toutes les entreprises. Le même raisonnement prévaut avec la défiscalisation des heures supplémentaires. Il faut surtout faire sauter les 35 heures et laisser les entreprises négocier le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Alors le problème de la défiscalisation ne se posera plus. Ce ne sont que des artifices fiscaux".

Quant à la grande idée de Benoît Hamon d'instituer un revenu universel. Là aussi Pierre Gattaz est totalement contre : « cela représente un coût compris entre 300 et 500 milliards d'euros. Et cela part de la fausse hypothèse qu'il n'y aura plus de travail. Or, il faut surtout créer du travail plutôt que de valoriser l'assistanat ». Fermer le ban !

Et pour ceux qui n'auraient pas compris vers quelle famille politique vont les préférences du président du Medef, il s'est montré encore plus clair : « Dans le débat de la primaire du parti Les Républicains, la plupart des candidats ont parlé du plein emploi et du retour à la croissance. Ca me paraît un objectif essentiel pour le pays".

Pour Gattaz, Fillon a le programme le plus détaillé

Et, enfin, pour lever quasiment toutes les ambiguïtés, il a insisté, déclarant à propos de François Fillon : « c'est peut-être celui qui a mis le plus de détails dans son programme ». Mais, sur la question notamment de la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, s'il n'est pas contre l'objectif, il conseille indirectement au candidat "Les Républicains" d'être plus prudent dans son approche. "Sinon, on met le feu"

Pierre Gattaz reconnaît aussi attendre un peu de voir les propositions d'Emmanuel Macron : "Le problème, c'est qu'il faut vraiment qu'il rentre dans le détail des programmes maintenant (...). Il y a beaucoup de belles choses, mais concrètement ça donne quoi? Sur la fiscalité, sur le social, sur la simplification et sur l'éducation...".

En attendant, comme à chaque élection présidentielle, le Medef ne va pas rester inerte, il va prochainement présenter une nouvelle version de son « Livre Bleu », intitulé « Les réformes à faire » dans lequel il détaillera ses propositions en matière de fiscalité, de droit du travail, de relance européenne, de simplification administrative, de formation et d'aménagement du territoire. .

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 9
à écrit le 29/01/2017 à 13:25
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Fillon était 1er ministre de Sarko = + de dettes, + d'impôts & taxes, + suppression de l'avoir fiscal en bourse et des deuil de taxation (20000 euros de vente,1500 de dividendes). Pourquoi ferait-il mieux cette fois ci? D'autant que d'après lui le nu...

à écrit le 20/01/2017 à 10:03
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qui s'étonnerait d'un choix différent de la part du fossoyeur des salariés ???

à écrit le 18/01/2017 à 8:28
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Quel scoop. M.Gattaz, en responsable syndical qu'il est, défend sa boutique et les intérêts personnels de ses membres, tel un marchand de tapis. Il ne peut donc qu'approuver le programme d'un de ses affidés, M.Darmon, dicté au rassurant M. Fillon, t...

à écrit le 17/01/2017 à 23:46
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Gattaz et Fillon rêvent du capitalisme a la papa, avec en prime une petite loi TEPA comme en 2007 et 600 milliards de dettes supplémentaire. Je crains que ce retour en arrière ne soit plus possible.

à écrit le 17/01/2017 à 19:56
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Il y a un certain Bruno Gattaz, candidat investi sur la liste LR dans la 9eme circonsription de l'Isère pour les prochaines législatives à venir... Entre cousins, ils n'allaient quand même pas se tirer dessus. Et puis on n'attendait pas vraiment ...

à écrit le 17/01/2017 à 17:36
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C'est pas une nouveauté , le Medef a voté à près de ...97% en 2007 et 2012 exclusivement pour l'UMP.

à écrit le 17/01/2017 à 16:53
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Et les 4.7 % de déficit prévu par FILLON ne dérange pas M. GATTAZ ? De même que personne ne sait où il compte faire ses économies et ses suppressions d'emplois dans la fonction publique. C'est certainement ce qu'on appelle un programme précis. Qu...

à écrit le 17/01/2017 à 16:35
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Le MEDEF doit proposer de répartir les charges sociales (chomage et retraites) sur la production et avec une fiscalité énergétique sur la consommation d'énergie. Cela est exprimé dans la note n°6 du CAE. Cette fiscalité énergétique favoriserait la tr...

le 20/01/2017 à 10:04
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" Cette fiscalité énergétique favoriserait la transition énergétique pour économiser l'énergie et protéger le climat. ..." Le climat, c'est dans un sciècle, la pauvreté c'est MAINTENANT !!!

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