Attentats à Paris : en Allemagne, émotion, réflexions et polémique

L'Allemagne est sous le choc après les attaques contre Paris. Mais la solidarité n'empêche pas certains de vouloir utiliser ces drames pour remettre en cause la politique migratoire d'Angela Merkel.
Angela Merkel signe avec son gouvernement un registre de condoléances à l'ambassade de France à Berlin.

L'Allemagne se sent particulièrement touchée et concernée par les attentats qui ont frappé Paris. D'abord, parce que « l'Etat islamique » l'a aussi visé dans sa revendication des attaques suicides qui ont entouré le match France-Allemagne de football. Ensuite, parce que, selon la presse allemande, l'arrestation d'un Monténégrin transportant des armes à Munich le 5 novembre serait en relation avec les attentats. Enfin, parce que, malgré les divergences et les différences, une telle attaque contre la France ne peut laisser indifférent l'Allemagne et les Allemands et que c'est certainement dans ces moments que le sentiment d'un destin commun devient le plus fort.

La chancelière Angela Merkel l'a traduit par son message samedi 14 novembre au matin en affirmant partager les « pleurs » des Français. Des centaines de personnes se sont réunies samedi soir sur la Pariser Platz de Berlin, face à l'ambassade française pour déposer des fleurs ou se recueillir. Angela Merkel a signé un registre de condoléances.

Changer la politique étrangère de l'Allemagne ?

Si la presse allemande reste encore très factuelle, cette proximité a déjà conduit quelques éditorialistes à s'interroger sur la situation de l'Allemagne. Le pays a été jusqu'ici largement épargné par le terrorisme, mais les journaux mettent en garde : il est concerné et ne saurait être toujours épargné. « Avec cet attentat, la situation sécuritaire a radicalement changé aussi en Allemagne », remarque Torsten Riecke, le correspondant parisien du Handelsblatt, le quotidien des affaires. Et d'en conclure : « Pour l'Europe et pour l'Allemagne, ceci signifie : encore plus d'engagement dans les régions en crise. Pas seulement financier ou humanitaire, mais aussi militaire. Et cela signifie de travailler aussi avec Moscou, Pékin et Téhéran. »

Protéger la démocratie, coûte que coûte

Dans le Tagespiegel de Berlin, Frank Jansen parle de "troisième guerre mondiale qui s'impose à nous" et demande que son pays « s'interroge sur ce que les attentats de Paris signifient pour l'Allemagne et l'Europe, sur ce que nous devons faire. Ou ne pas faire. » L'éditorialiste demande alors une meilleure surveillance des réseaux en Allemagne et un plus fort engagement de l'armée allemande. « Une ligne ne doit jamais être perdue de vue, conclut-il : notre démocratie est inatteignable. La guerre mondiale de la terreur islamiste ne doit pas provoquer une mutation de l'Occident vers un régime de peur, d'intolérance et d'autoritarisme. » Et de finir en français dans le texte : « vive la liberté ! »

Polémique sur les réfugiés

Pourtant, l'Allemagne n'échappe pas à la polémique. Le très conservateur quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) demande déjà un « retour en arrière » d'Angela Merkel sur sa politique migratoire et la question des réfugiés en faisant clairement le lien entre les attaques en France. Un lien qu'ont aussitôt fait également les conservateurs bavarois de la CSU. Horst Seehofer, le ministre-président bavarois, a demandé, dès ce samedi, de rouvrir le dossier des réfugiés et a exigé davantage de contrôle aux frontières. Une position qui, en dehors de l'Allemagne, est aussi celle du nouveau gouvernement conservateur polonais qui a annoncé ne pas vouloir accueillir son quota de réfugiés après les attentats parisiens. Le ministre de l'intérieur Thomas de Maizière, pourtant un "dur", a appelé à ne pas lier la crise des migrants et les attentats.

Commentaire 1
à écrit le 15/11/2015 à 22:17
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certes les migrants actuels n ont rien a voir avec les attentats mais il faut quand meme bien reconnaitre que les attentats ont ete perpétrés par des "francais" qui sont les enfants de migrants des annees 70-80. autrement dit, les migrants de 2015 so...

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