Brexit avec ou sans deal : l'Union européenne et la Grande-Bretagne se donnent une dernière chance

Bruxelles et Londres avaient jusqu'à aujourd'hui pour parvenir à un accord sur les échanges qu'entretiendront les deux entités une fois que la Grande-Bretagne aura quitté l'union douanière à la fin de l'année. Devant l'échec de discussions, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont annoncé dimanche la poursuite des négociations sur un accord post-Brexit.
(Crédits : HENRY NICHOLLS)

C'était officiellement le dernier pour Bruxelles et Londres pour parvenir à un accord avant que la Grande-Bretagne, qui a quitté l'Union européenne le 31 janvier, ne quitte cette fois l'union douanière le 31 décembre à minuit. Mais, alors qu'aucun compromis n'a été trouvé jusqu'ici sur la nature des échanges qu'entretiendront les deux entités à partir de l'an prochain, les discussions vont continuer, a annoncé la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen et le Premier ministre britannique, Boris Johnson.

Dernière chance

"Nos équipes de négociateurs ont travaillé jour et nuit ces derniers jours. Et malgré la fatigue après quasiment un an de négociations, malgré le fait que des dates butoirs n'aient pas été respectées les unes après les autres, nous pensons qu'il est responsable à ce stade d'effectuer l'effort supplémentaire", déclarent les deux dirigeants. "Nous avons par conséquent chargé nos négociateurs de poursuivre les discussions et de voir si un accord peut être conclu même à ce stade tardif.

Histoire de donner une dernière chance à ce feuilleton commencé en juin 2016 avec le résultat du référendum britannique en faveur de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. Mais la prolongation ne pourra être que "de quelques jours au maximum", avait averti le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune dans le Journal Du Dimanche.

Sans accord commercial, les échanges de la Grande-Bretagne avec l'UE se feront selon les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane ou de quotas, au risque d'un nouveau choc pour des économies déjà fragilisées par le coronavirus. Mais, Boris Johnson a prévenu dimanche qu'un échec des négociations commerciales post-Brexit avec l'Union européenne restait le scénario le "plus probable" malgré la décision du Royaume-Uni et de l'UE de poursuivre leurs discussions.

"Je dois répéter que la chose la plus probable maintenant est bien sûr que nous devons nous préparer à (un Brexit) aux conditions de l'Organisation mondiale du commerce", le 1er janvier, a déclaré le dirigeant conservateur à la télévision britannique.

Un pessimisme dans la lignée des propos ces derniers jours par les dirigeants des deux côtés.

Les discussions butent sur trois sujets

"Il faut être absolument clair: l'accord doit être juste et respecter la position fondamentale selon laquelle le Royaume-Uni sera une nation souveraine dans trois semaines", indiquait une source à Reuters, en qualifiant la proposition européenne d'"inacceptable".

Les discussions butent sur trois sujets: l'accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques, la manière de régler les différends dans le futur accord et surtout les conditions que les Européens exigent des Britanniques pour éviter toute concurrence déloyale.

 L'UE est prête à offrir à Londres un accès sans droits de douane ni quotas à son immense marché. Mais elle entend dans ce cas s'assurer que le Royaume-Uni ne se livrera pas à du dumping en s'écartant des normes environnementales, sociales, fiscales européennes ou de celles sur les aides d'Etat.

Si tel est le cas, elle veut pouvoir prendre des contre-mesures rapides, comme des droits de douane, sans attendre que le différend soit tranché dans le cadre d'une procédure d'arbitrage classique, afin de protéger ses entreprises. Londres s'y oppose fermement.

Pragmatique, la Commission a publié jeudi des mesures d'urgence pour maintenir, en cas de "no deal", le trafic aérien et le transport routier entre le Royaume-Uni et l'UE pendant six mois, ainsi que l'accès réciproque aux eaux de pêche pour un an.

Le ministère britannique de la Défense a annoncé que quatre navires patrouilleurs seraient prêts dès le 1er janvier à protéger les zones de pêche britanniques en cas de "no-deal".

Une absence d'accord pourrait perturber les chaînes d'approvisionnement en Grande-Bretagne et provoquer une congestion des ports britanniques en raison du rétablissement de procédures douanières plus strictes.

Commentaires 33
à écrit le 14/12/2020 à 15:37
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Prenons l'hypothèse de l'absence d'accord au 1er janvier . Conséquences ; Des droits de douane sont perçus sur les produits importés de GB .Ils sont payés in fine par les consommateurs qui voient donc l'inflation augmenter globalement.(10 % pour l...

le 14/12/2020 à 18:23
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Diable, pourquoi n' y ont-ils pas pensé ? Parce que tous ces acteurs de l' UE ne sont pas d ' accord entre eux pour cause d 'intérêts divergents, comme d' habitude. Voilà d ' ailleurs pourquoi VDL doit y aller toute empruntée dan...

à écrit le 14/12/2020 à 12:24
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l'UE va encore se laisser berner par les Anglais. Concernant la pêche, "les exportations britanniques de poisson et de produits connexes vers l’UE ont représenté 1,3 milliard de livres sterling et constituaient 70% de toutes les exportations britanni...

le 14/12/2020 à 13:31
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Ca fait si mal que ça à un europhile convulsé quand un peuple européen se libère de la tutelle ue ?

à écrit le 14/12/2020 à 10:46
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Beaucoup de faux problèmes qui n'en sont plus si l'on veut bien sortir d'un schéma binaire. Le RU n'a rien à gagner en interdisant toute pèche étrangère dans ses eaux. Sa flotte de pèche est insuffisante à tout exploiter et en plus 90% des prises...

le 14/12/2020 à 12:17
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Vous l' avez salement en travers, pas vrai ?

à écrit le 14/12/2020 à 10:31
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Le fait que les Britanniques aient voté dans leur majorité pour le Brexit est une grande victoire -ils auraient pu voter pour le maintien sous le poids des pressions-. Cela force l' UE des 28 commissaires non élus, ultra dominante, à dévoiler le fait...

le 14/12/2020 à 15:08
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Le RU est absolument libre, libre d’arrêter les discutions. Il suffit de dire "Merci pour les discutions, nous en resterons là". De se lever et de partir, toute la question est pourquoi cela ne se fait pas.

le 14/12/2020 à 18:18
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@Dim et si on renversait l' équation ? Pourquoi l' UE ne le fait-elle pas ..?

le 15/12/2020 à 1:09
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Pourquoi renverser renverser la scène. Pourquoi ne pas la mettre en superposition ou en quinconce tient ? Qu'est-ce qui ne vous convient pas dans la situation décrite pour que vous cherchiez à la changer sans aucune justification ? Est-ce tout ...

à écrit le 14/12/2020 à 7:16
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c'est RIDICULE. finissons en les brits sont joueurs, ca va couter une blinde mais bon faut couper maintenant, tant pis. la seule chose qui bloque c'est que les millionaires britons ont les foix. Que le Royal Navy aille chasser nos pêcheurs er ...

le 14/12/2020 à 11:12
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Cher Monsieur ça va coûter "une blinde" ....à qui ??? pour information, la Grande Bretagne est un des (très) rares pays qui nous achètent plus qu'ils nous vendent. Autrement dit un excédent commercial. Contrairement à l'Allemagne avec laquelle nous ...

à écrit le 13/12/2020 à 19:36
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Étonnant que les journaux pensent faire le buzz avec un sujet qui n'intéresse pas grand monde en pleine période pandémique. La seule chose qui compte :quand pourra t on se faire vacciner et enfin pouvoir se remettre à voyager👍 Le Brexit quelle que ...

à écrit le 13/12/2020 à 19:13
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Mais qu'on en finisse nom de nom ! Que d'énergie et d'argent perdue par l'Europe depuis 4 ans, alors qu'il y a plus important : protéger le marché unique des USA et de la Chine par exemple ! Mettre en place des quotas sur les importations, améliore...

le 14/12/2020 à 5:56
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C'est vrai qu'il y a une indécence à continuer ces pseudos discussions. Nous ne voulons plus d'accord à ce stade. Brexit dur, et nous ajusterons la situation dans les années qui viennent. Et virez-nous tous ces fonctionnaires et leurs frais de bouche...

à écrit le 13/12/2020 à 18:34
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"Et malgré la fatigue après quasiment un an de négociations" Ah c'est pour ça ! Ils n'ont commencé il n'y a qu'un an aussi, personne ne les avait averti ! "Il faut être absolument clair" Houlà c'est loin d'être réglé alors hein... ^^ ...

le 13/12/2020 à 20:05
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Ben ouais... les British ont refusé la moindre négociations pendant des mois et des mois !!!

le 14/12/2020 à 8:44
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@ multipseudos: " Ben ouais... les British ont refusé la moindre négociations pendant des mois et des mois !!! " Oui voilà, l'UE est un échec sur toute la ligne mais c'est toujours de la faute des autres... Signalé

à écrit le 13/12/2020 à 18:02
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Le RU a décidé de quitter l'UE par référendum en juin 2016, nous sommes en décembre 2020 et ce problème n'est toujours pas réglé ! L'UE peine à imposer ses choix face à un partenaire de seulement 60 millions d'habitants, mais veut faire croire qu'el...

le 13/12/2020 à 18:47
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Je parie pour un non deal, mais avec des négociations qui vont repartir fin janvier ou début février, dès que le son des industriel et commerces aura remonter celui des citoyens qui vont voir leurs prix augmenter. Malgré les chambres de compensation ...

le 15/12/2020 à 2:37
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Ce que redoute Bruxelles c'est une plate forme deregulee a ses portes. Ce qui ne manquera pas d'arriver. Bojo a gagne.

à écrit le 13/12/2020 à 17:49
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Faisons confiance aux anglais pour inventer le concept de négociation perpétuelle 😁

à écrit le 13/12/2020 à 17:27
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Mais de quoi l'Union Européenne a-t-elle peur à ce point ? On nous aurait menti sur la réalité de sa position de force ?

le 14/12/2020 à 12:59
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Un différent commercial ne se règle pas à priori au travers d'une épreuve de force, à moins bien entendu d'avoir une vision infantile du monde Aucun adulte n'envisagerait un embargo total de l'U.E. à l'encontre de U.K., mais un enfant peut-être .....

à écrit le 13/12/2020 à 16:19
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Décidemment même sortir de l'UE est un problème; c'est fou.

le 13/12/2020 à 17:47
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c'est anglais tout simplement .

à écrit le 13/12/2020 à 15:54
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un accord de libre échange entre Londres et Singapour est signé

le 14/12/2020 à 12:49
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Que pèse Singapour pour les exportateurs Anglais et que pèse le marché unique ?

à écrit le 13/12/2020 à 15:53
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Mais qu'ont-ils encore à se raconter ces deux là ? Ne se sont-ils pas tout dit ? A quel cirque assiste t-on depuis des mois ?

le 13/12/2020 à 17:38
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Depuis des années voulez-vous dire ? Néanmoins, ces "deux là" sont nos représentants respectifs, c'est à dire nous mêmes...

le 13/12/2020 à 21:00
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L important c estde faire vivre les fonctionnaires de bruxelles.

à écrit le 13/12/2020 à 15:10
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Entre cinéma et grand guignol... j'hésite. Ça me ferait presque sourire si ce n'était avec not'pognon.

à écrit le 13/12/2020 à 13:55
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Un accord est souhaitable mais il suppose que la GB tranche et renonce à sa pleine souveraineté...De plus , ,et à moins d'un accord similaire à celui qui nous lie à la Turquie ,il ne va concerner que les biens originaires de la Perfide Albion .Pas de...

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