Brexit : le Parlement s’octroie un droit de veto, nouvel échec pour Theresa May

Les Lords britanniques ont infligé lundi 18 juin une nouvelle défaite à la Première ministre Theresa May en adoptant, à une large majorité, un amendement offrant au Parlement un droit de veto sur l'accord final de Brexit, en cours de négociation entre Londres et Bruxelles. L'épilogue de cette bataille parlementaire est proche : mercredi, la Chambre des communes débattra de la formulation définitive de la loi sur le Brexit.
Pour Theresa May, le Parlement ne peut pas prétendre lier les mains du gouvernement dans les négociations, ni contrer la volonté du peuple britannique, de quitter l'UE.
Pour Theresa May, le Parlement ne peut pas prétendre "lier les mains du gouvernement dans les négociations", ni "contrer la volonté du peuple britannique, de quitter l'UE". (Crédits : POOL)

Nouveau désaveu pour Theresa May. La chambre des Lords a adopté lundi 18 juin, à une large majorité (354 voix contre 235) un amendement offrant au Parlement britannique un droit de veto sur l'accord final de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, en cours de négociation entre Londres et Bruxelles. Le texte va retourner mercredi devant les députés, qui pourraient bien infliger un nouveau camouflet à la Première ministre britannique.

En effet, plusieurs membres de sa majorité conservatrice ont annoncé leur intention de voter définitivement pour cet amendement, qui permettrait au Parlement de façonner le résultat de la future relation avec l'UE.

May d'abord confortée à Westminster

La semaine dernière, Theresa May était pourtant parvenue à faire rejeter la totalité des 15 amendements ajoutés par la chambre des Lords, majoritairement hostile au Brexit, dont le plus dangereux, le "meaningful vote" ("vote significatif", en français). Il prévoit que la Première ministre ne puisse pas signer l'accord de retrait de l'UE sans un vote formel du Parlement. Dans le cas où les députés n'accepteraient pas ce texte, ils pourraient alors très bien contraindre, par exemple, la Première ministre à organiser un nouveau référendum.

Bien entendu, le gouvernement de Theresa May n'en voulait pas, pas plus que ceux prévoyant le maintien du Royaume-Uni dans l'union douanière et le marché unique européen.

Lire aussi : Brexit : les trois amendements qui risquent de gêner Theresa May

"Nous pouvons faire tomber le gouvernement"

Ainsi, pour calmer la fronde des députés europhiles de son parti, la Première ministre avait promis un amendement de compromis. Sauf que celui-ci ne proposait qu'un vote consultatif aux parlementaires et non la possibilité de renvoyer le gouvernement à la table des négociations, en cas de désaccord sur les conditions de sortie de l'Union européenne. De quoi relancer la fureur des conservateurs europhiles, qui menacent de voter en faveur du "meaningful vote" mercredi.

« Cela nie totalement l'objet de l'amendement, qui était de donner la parole au députés", avait jugé le conservateur Dominic Grieve, l'un des leaders de la révolte, accusant May d'avoir renié sa promesse. Et de menacer : "Nous pouvons faire tomber le gouvernement".

Dimanche, Theresa May lui avait rétorqué qu'elle avait entendu les préoccupations du Parlement, mais qu'il ne pouvait pas prétendre "lier les mains du gouvernement dans les négociations", ni "contrer la volonté du peuple britannique, de quitter l'UE". Des propos allant dans le sens des conservateurs partisans d'une rupture franche avec l'UE, qui accusent les europhiles de vouloir dicter la marche à suivre et chercher, in fine, à s'opposer au processus du Brexit ou à le diluer.

Dans cette bataille parlementaire, qui du Parlement ou du gouvernement britannique aura la main sur les négociations finales avec Bruxelles sur le Brexit ?

(avec AFP)

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Commentaires 25
à écrit le 21/06/2018 à 10:23
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Je ne peux pas répondre aux trolls ou bien faire supprimer leurs trollages, ok mais dans ce cas vous suprimez tous mes commentaires que vous êtes en train de manipuler volontairement.

à écrit le 19/06/2018 à 23:19
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Ils ne sont pas encore sortis de l'auberge bruxelloise nos amis anglais. Sans vouloir brusquer les choses, c'est eux qui ont choisi le divorce et vu qu’ils ne sont même pas d'accord avec eux-mêmes, je ne vois pas comment (et pourquoi) on pourra év...

le 20/06/2018 à 10:35
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Ne soyez pas inquiet pour les anglais, cette UE névrotique va tomber seule comme un fruit mur et pour le bien-être de ses populations. J' envie les anglais qui sortiront les premiers, celui qui la quitte ne premier se révélant à l...

le 20/06/2018 à 15:50
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svp ne donnez pas en référence des économistes car un livre de centaines de pages ne suffiraient pas pour écrire leurs âneries. La crise de 2008 a été tellement révélatrice et depuis d'ailleurs de nombreux spécialistes!!! surtout en économie se disen...

à écrit le 19/06/2018 à 17:40
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N'en déplaise à ceux qui croient au Brexit triomphant, les électeurs britanniques ont voté pour des députés qui vont faire barrage au Hard Brexit. Le hard Brexit, c'est simple, le peuple n'en veut pas. Les brittanniques veulent avoir un pied en deho...

le 19/06/2018 à 18:02
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Les électeurs n' ont pas voté pour des députés mais pour le BREXIT, vous racontez n' importe quoi. Sorros mets des sous dans la tirelire pour faire tomber le BREXIT serait beaucoup plus exact et quand l' UE déploie tout ...

le 19/06/2018 à 21:23
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Non je ne dis pas n'importequoi, je parle des élections anticipées de 2017 post-referendum. Le snp, les verts, le libdem et le parti travailliste totalisent plus de 50% des voix. Donc le hard brexit n'a aucune chance de passer.

le 19/06/2018 à 23:38
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@johnmackagan 21.23 Je maintiens que vous dites n' importe quoi, le peuple a voté et TH. May a exprimé son désir d' accompagner le Brexit jusqu' au bout, le reste est intrigues et manigances des anti cad l' UE et les a...

le 20/06/2018 à 7:56
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@Choumi : pas besoin de Soros pour que les brits se rendent compte qu'ils se sont faits gruger par des bonimenteurs de foire, les Johnson et consorts.

le 20/06/2018 à 8:29
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Le peuple a voté pour un brexit quelqu'en soit la forme avec 52% des voix. Votre discours revient à dire qu'il y a eu 52% des voix pour un hard brexit. Ensuite vous me sortez George Soros de votre chapeau, je ne connais pas cet homme. Theresa May a v...

le 20/06/2018 à 10:27
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@Johnmackagan 8.29 Je ne vous sors pas que les anglais ont voté à 52 % pour un hard Brexit mais voté pour un Brexit, point. Vous me dites que vous ne connaissez pas l' intriguant Sorros et dont le jeu transpire dans les mé...

le 20/06/2018 à 11:46
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Je ne suis pas totalement sûr de soutenir votre interprétation des résultats du vote anglais. Mais peut importe, la réalité de la situation c'est que le temps presse et que d'ici 8 mois, le brexit sera entériné par l'UE, avec ou sans accords et le...

à écrit le 19/06/2018 à 15:34
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Le Parlement Britannique ouvre une option pour que la Grande Bretagne ne quitte pas l'UE. D’ailleurs, s’il y a un nouveau referendum il est probable que les Anglais changent d’idée et restent dans l’UE. Le problème avec le peuple ce n’est pas son o...

le 19/06/2018 à 17:13
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Les proximités de Parouby avec les factions nazies sont avérées à Kiev en Ukraine et à sa visite à Paris récemment témoigne du soutien à ce régime morbide, à la fois par l' UE et les américains. Depuis la défaite de 1945...

le 19/06/2018 à 18:40
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@johnmackagan Vous avez un réel problème de révisionnisme avec le Brexit et les chiffres de l' augmentation de notre part de financement à l' UE : Les députés ont rejeté par 324 voix contre 298 cet amendement qui aurait octroyé au Parl...

le 19/06/2018 à 20:08
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@Choumi " on revote jusqu' à sortir le bon numéro ? " Inutile de brandir l'étendard du déni de démocratie. Personne ne force les britannique à revoter, si ils le font , c'est une décision prise par le Royaume-Uni en tant qu'Etat souverain. Ils ont ...

le 19/06/2018 à 23:29
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@john Commencez par réviser le délai de sortie après avoir acté l' article 50, le délai est de deux ans après cette activation, les anglais sont parfaitement dans les clous, il leur reste précisément 283 jours 01h 33...

le 20/06/2018 à 8:39
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L'article 50 est clair: 2 ans c'est le délai maximum,sauf si les parties s'accordent pour un délai supplémentaire. Deuxièmement un pays peut s'assoir sur un traité unilatéralement, ce que font les USA régulièrement, quand on veut on peut.

à écrit le 19/06/2018 à 14:04
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ll y a eu tout d'abord le Brexit, voté en 2016, et que d'aucuns espéraient voir inverser par on ne sait quel traquenard « légal ». Or, avec le vote récent au Parlement britannique où Mme Theresa May l'a emporté sur la fraction pro-UE, il est clair qu...

le 19/06/2018 à 14:50
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En effet et il est utile de rappeler par ailleurs que toute hausse du budget de l’UE est en réalité payée par les pays contributeurs nets, dont la France est le deuxième derrière l' Allemagne À pays constants, la hausse donne le vertige puisq...

le 19/06/2018 à 17:31
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@louison89 "Mme Theresa May l'a emporté sur la fraction pro-UE" Pas du tout: c'est tout le contraire ! Premièrement le parti de Theresa May a perdu des sièges et deuxièmement certains députés élus de son propre parti sont ouvertement pro-UE. Donc ...

à écrit le 19/06/2018 à 13:39
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Le Royaume-Uni doit sortir de l'UE puisque ses électeurs, même trompés par des bonimenteurs de foire, en ont décidé ainsi. S'il veut avoir accès au marché unique, évidemment, il doit en payer le prix en termes de respect des normes de l'UE et de part...

à écrit le 19/06/2018 à 12:19
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Bravo aux parlementaires britanniques qui ont majoritairement respecté le vote du peuple ! 🇬🇧 Cela change de la trahison des parlementaires français qui n’avaient pas hésité à violer le peuple 🇫🇷 après le référendum de 2005 ! https://www.romand...

le 19/06/2018 à 12:33
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"Bravo aux parlementaires britanniques qui ont majoritairement respecté le vote du peuple ! 🇬🇧" Sauf que là justement, les parlementaires viennent de grignoter un peu plus la part du peuple anglais...

le 19/06/2018 à 13:21
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@Citoyen Vous voyez l' information subventionnée fournie par une presse subventionnée par l' UE, sortez une bonne fois de ce champ convenu. https://www.contrepoints.org/2017/08/31/297780-bruno-roger-petit-presse-subventionnee-jusqua-leco...

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