Brexit : Madrid compte s'opposer au "paradis fiscal" de Gibraltar

L'Espagne conteste depuis longtemps le régime fiscal de Gibraltar, qui ne fait pas partie de l'union douanière européenne, tandis que les autorités du territoire de 32.000 habitants le jugent indispensable à son économie basée sur les services.
A l'heure des premières négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), les États membres de l'UE ont accordé à l'Espagne le droit de s'opposer à toute future relation de l'UE avec le "rocher" une fois le Brexit consommé.

Le gouvernement britannique qui émanera des élections du 8 juin prochain aura encore du pain sur la planche, sur le front du Brexit. Madrid a annoncé qu'elle s'opposera à la "concurrence déloyale" de Gibraltar après le Brexit, en particulier en matière de taxation des investissements, qui fait du territoire britannique d'outre-mer un "paradis fiscal", selon un rapport du ministère espagnol des Affaires étrangères.

Le pays refusera tout accord "qui ne serait pas complètement acceptable"

A l'heure des premières négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), les États membres de l'UE ont accordé à l'Espagne - qui entend récupérer Gibraltar, cédé au Royaume-Uni en 1713 - le droit de s'opposer à toute future relation de l'UE avec le "rocher" une fois le Brexit consommé. Madrid conteste depuis longtemps le régime fiscal de Gibraltar, qui ne fait pas partie de l'union douanière européenne, tandis que les autorités du territoire de 32.000 habitants le jugent indispensable à son économie basée sur les services.

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Dans le rapport, rédigé pour une commission parlementaire espagnole sur l'UE, le ministère des Affaires étrangères accuse Gibraltar d'être devenu "un paradis fiscal" grâce à un régime "extrêmement permissif" en matière fiscale, douanière et d'ouverture d'entreprises. En conséquence, prévient le rapport, l'Espagne refusera un accord après le Brexit "qui ne serait pas complètement acceptable" pour elle et Madrid œuvrera à une entente "qui prévienne une situation économique de concurrence déloyale avec le territoire espagnol".

Taxation des entreprises étrangères encore plus faible qu'en Irlande

Gibraltar, accuse encore Madrid, bénéficie de "privilèges indus" sous son statut actuel dans l'UE, notamment l'absence de TVA et une faible taxation des marchandises importées hors de l'UE. La taxation des entreprises étrangères y est encore plus faible qu'en Irlande, à 10% contre 12,5%.

Gibraltar dément ces accusations et argue que son régime fiscal lui permet, comme pour l'Irlande ou le Luxembourg, de survivre en l'absence de tissu industriel. Son gouverneur, Fabian Picard, a rejeté le rapport espagnol, déclarant qu'"il devient parfaitement clair que (Madrid) veut utiliser le Brexit pour en tirer des avantages mesquins". "Gibraltar continuera, comme toujours, à rechercher le dialogue au-delà des vetos espagnols, ainsi que la coopération et l'amitié au lieu de l'agression et du bellicisme espagnols."

(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 05/05/2017 à 11:01
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Madrid voudrait surtout récupérer Gibraltar, mais je ne crois pas que ce soit le souhait des locaux :-)

à écrit le 05/05/2017 à 8:58
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Vu comment les négociateurs européens s'y prennent, la seule chose que l'on va avoir c'est un paradis fiscal géant de tout le Royaume Uni... Gibraltar n'aura plus beaucoup d'importance...

à écrit le 04/05/2017 à 22:16
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Gibraltar est plus britannique qu'espagnole ; conquise par les Castillans sur les Maures en 1492 en même temps que Granada, puis perdue en 1713 (1708 en fait) soit 221 ans d'occupation espagnole; contre 1713 à 2017 = 304 ans d'occupation britannique.

à écrit le 04/05/2017 à 18:05
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Les paradis fiscaux sont la porte d'entrée des capitaux mafieux, du recyclage d'argent sale, de celui de drogue, des ventes d'armes, de l'évasion fiscale et autres malhonnêtetés. Tout petits, ils devraient être facile de les mettre au pas. La bonne ...

à écrit le 04/05/2017 à 15:48
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avant de vouloir récupérer gibraltar,l'espagne ferait bien de rendre ceuta et mellila au maroc.

le 04/05/2017 à 22:19
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et de restituer aussi l'enclave espagnole de Llivia en Cerdagne dans le département français des Pyrénées-Orientales

à écrit le 04/05/2017 à 11:18
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En effet et c'est légitime, maintenant on ne voit pas pourquoi on accepterait n'importe quel paradis fiscal au sein de l'ue et il y en a plusieurs pourtant.

à écrit le 04/05/2017 à 11:12
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comme de Gaulle le fit envers Monaco , il suffit à Madrid de menacer Gibraltar de leur couper l'eau et l'électricité ; ça remettrait tout de suite les pendules à l'heure .

le 05/05/2017 à 13:55
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Je suis tout à fait d'accord. D'ailleurs les Gibraltariens le savent. Les deux rochers (Monaco et Gib) sont géographiquement faibles et Gib n'est pas les falklands. Ils passeront par les fourches caudines espagnoles comme le Grimaldi d'opérette est p...

le 05/05/2017 à 13:55
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Je suis tout à fait d'accord. D'ailleurs les Gibraltariens le savent. Les deux rochers (Monaco et Gib) sont géographiquement faibles et Gib n'est pas les falklands. Ils passeront par les fourches caudines espagnoles comme le Grimaldi d'opérette est p...

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