Brexit : pas de percée après la rencontre Tusk-Johnson à New York

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a réclamé lundi aux Européens "plus de souplesse" dans les négociations sur le Brexit, lors d'une rencontre à New York avec le président du Conseil européen Donald Tusk qui n'a permis aucune percée, selon ce dernier.
(Crédits : Simon Dawson)

M. Johnson a fait valoir qu'il fallait "maintenant que l'UE bouge et qu'elle fasse preuve de plus de souplesse", a indiqué un porte-parole du Premier ministre britannique après la rencontre qui s'est tenue en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. De son côté, Donald Tusk a résumé la rencontre en un tweet au style télégraphique: "Ni percée. Ni échec. Pas de temps à perdre".

Une alternative au "backstop" ?

Le porte-parole britannique n'a pas donné beaucoup de détails, indiquant que les deux dirigeants avaient discuté "des progrès dans les discussions dans la recherche d'une alternative au backstop", principal point d'achoppement de ces discussions.

Londres refuse d'accepter ce "filet de sécurité", qui doit empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre les deux Irlande afin de préserver la paix en Irlande du Nord mais aussi le marché unique européen.

Boris Johnson, qui a également rencontré à New York le Premier ministre belge Charles Michel, souhaite un accord sur ce point au sommet européen des 17/18 octobre, mais il se dit aussi déterminé à ce que son pays quitte l'Union européenne à la date prévue du 31 octobre, même sans accord, et refuse de demander aux 27 un report.

Un peu plus tôt, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, avait jugé depuis Berlin "difficile" de parvenir en l'état à un accord avec le Royaume-Uni, même si Londres a formulé récemment de nouvelles propositions.

Le gouvernement de Boris Johnson a "fait des avancées, il semble se diriger vers une reconnaissance du besoin de contrôle", avait jugé M. Barnier. Mais "pour l'instant, ses propositions sont très partielles et nous ne pouvons pas nous contenter d'être très partiels", a mis en garde l'ex-ministre français.

La Cour suprême tranche sur la suspension du Parlement

La Cour suprême britannique dira mardi matin si le Premier ministre Boris Johnson était dans son droit en suspendant le Parlement durant cinq semaines à l'approche du Brexit, une décision décriée par ses détracteurs comme une manoeuvre pour sortir à tout prix le Royaume-Uni de l'UE. Si la Cour suprême donne raison à Boris Johnson, le Parlement restera suspendu. Dans le cas contraire, il pourrait devoir rappeler le Parlement. Mais il n'a pas exclu de le suspendre à nouveau en s'assurant alors cette fois de la légalité de sa démarche.

Dans tous les cas, si la Cour estime que le débat ne relève pas uniquement de la sphère politique, cela pourrait créer un important précédent, estiment des spécialistes. Il s'agit non seulement de savoir si la suspension est "illégale", mais aussi de voir "si la Cour suprême britannique devient un arbitre, une sorte de cour constitutionnelle dans un pays sans constitution écrite", explique Tony Travers, expert en politique à la London School of Economics (LSE).

"Ce serait une grande étape. Cela sera la plus grosse affaire constitutionnelle, certainement de la décennie, et possiblement du siècle", souligne Robert Hazell, de l'University College London.

La Cour suprême avait été saisie après deux décisions divergentes: l'une, rendue par la Haute cour de Londres, a considéré qu'elle n'avait pas à trancher sur une décision politique, l'autre, rendue par la justice écossaise, a jugé "illégale" la décision du Premier ministre.

Commentaires 4
à écrit le 24/09/2019 à 13:23
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Johnson joue une partie des européens contre les autres. Le but de Johnson, c'est de faire éclater l'UE et particulièrement l'axe Franco-allemand. Il pense ainsi en tirer bénéfice pour le RU. C'est sur le Backstop que ça se joue. L' UE ne doit rien ...

à écrit le 24/09/2019 à 11:37
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il semble que la Commission européenne va devoir alléger fortement ses exigences douanières si elle ne veut pas porter le chapeau d'un échec , en particulier auprès des acteurs économiques du Bénélux et d'Allemagne très impactés dans le business avec...

le 24/09/2019 à 12:46
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Le backstop (frontière différée) est une demande expresse de la république irlandaise qui estime, non sans raisons, que la ré-imposition d'une frontière physique redéclencherait une guerre civile en Ulster. L'Europe pourrait faire avec des postes ...

à écrit le 24/09/2019 à 11:30
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Amusant, ce monsieur Johnson qui, intransigeant sur le Brexit, demande à l'UE de faire preuve de tolérance, de souplesse et d'ouverture d'esprit. L'humour anglais sans doute...

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