Cameron attaque les pro-Brexit mais échoue à rallier Boris Johnson

Le premier ministre britannique a tenté de rallier à sa cause anti Brexit le charismatique maire de Londres. Peine perdue. Boris Johnson a annoncé son soutien à la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE
Le maire de Londres a confié avoir eu beaucoup de mal à prendre cette décision, lui qui a dit "aimer l'Europe" et la ville de Bruxelles, où il a longtemps vécu.

Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé dimanche le charismatique maire de Londres Boris Johnson à ne pas rejoindre le camp des pro-Brexit, qu'il a attaqué frontalement à quatre mois du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE.

"Je voudrais dire à Boris ce que je dis à tout le monde, à savoir que nous serons plus en sécurité, plus forts et plus prospères dans l'Union européenne", a déclaré le dirigeant conservateur dans l'émission politique dominicale de la BBC.

Johnson, un soutien perdu pour Cameron

"La perspective de collaborer avec (le chef du parti europhobe Ukip) Nigel Farage et (l'ex-député) George Galloway et de faire un saut dans l'inconnu n'est pas la bonne voie pour notre pays", a-t-il ajouté, en référence à ces figures de proue de la campagne pro-Brexit.  Peine perdue pour Cameron:  Le charismatique maire de Londres, le député conservateur Boris Johnson, a annoncé dimanche qu'il ferait campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE, un revers pour le Premier ministre David Cameron quatre mois avant le référendum sur la question.

"Je ferai campagne pour partir" de l'Union européenne, a annoncé Boris Johnson dans une allocution devant son domicile à Londres, tout en précisant qu'il ne participerait pas à des débats télévisés contre son parti. "Compte tenu du temps qu'il avait, (David Cameron) s'est très bien débrouillé" dans sa renégociation avec ses partenaires européens, a salué M. Johnson. "Mais je pense que personne ne peut prétendre que (cet accord) est une réforme fondamentale de l'UE ou de la relation de la Grande-Bretagne avec l'UE", a-t-il ajouté.

Le maire de Londres a confié avoir eu beaucoup de mal à prendre cette décision, lui qui a dit "aimer l'Europe" et la ville de Bruxelles, où il a longtemps vécu.

Quatre mois pour convaincre

Le Premier ministre a quatre mois pour convaincre ses compatriotes du bien-fondé de l'accord qu'il vient de négocier à Bruxelles pour renforcer le "statut spécial" du Royaume-Uni dans l'UE. Selon le premier sondage réalisé depuis l'accord pour le Mail on Sunday, 48% des Britanniques interrogés ne veulent pas quitter l'UE, 33% sont pro-Brexit et 19% sont encore indécis.
Avec ce référendum, David Cameron joue sa place dans l'Histoire, d'autant plus qu'un Brexit provoquerait l'organisation d'un nouveau référendum sur l'indépendance de l'Écosse, comme l'a rappelé dimanche la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.


L'indépendance de l'Ecosse en question

-"Si nous sortons de l'Union européenne, cela déclencherait une demande pour un second référendum sur l'indépendance", a-t-elle indiqué sur la BBC. Lors du premier référendum organisé en septembre 2014, le Non à l'indépendance l'avait emporté à 55% des voix.
Conscient des enjeux, David Cameron a lancé toutes ses forces dans la bataille dimanche, profitant de cette émission de la BBC, très regardée, pour attaquer frontalement les pro-Brexit, qui arguent que le Royaume-Uni serait plus souverain en dehors du bloc des 28.

"Une illusion de souveraineté"


En quittant l'UE, le Royaume-Uni n'aura qu'une "illusion de souveraineté", a martelé le dirigeant, annonçant le dépôt prochain d'un projet de loi visant à protéger la souveraineté du Parlement britannique.

"La souveraineté signifie être vraiment en mesure de faire les choses", a-t-il ajouté. "Si vous ne pouvez pas obtenir l'accès au marché unique pour vos entreprises, si vous ne pouvez pas assurer la sécurité des gens (...), alors vous êtes moins maître de votre destin."

Rester dans l'UE, c'est s'exposer à des attentats...

Mais pour le ministre du Travail Iain Duncan Smith, pro-Brexit, rester dans l'UE exposerait au contraire le Royaume-Uni à des attentats comme ceux du 13 novembre à Paris: "L'ouverture des frontières ne nous permet pas de contrôler les gens qui peuvent venir et passer du temps ici. Nous voyons bien ce qui s'est passé à Paris", a-t-il déclaré à la BBC, bien que le Royaume-Uni, étant hors espace Schengen, maintienne le contrôle de ses frontières.

De son côté, David Cameron a prévenu des "années d'incertitude" qui suivraient un Brexit, avec "à la fin de ce processus, aucune garantie que nos entreprises auront un accès complet au marché" européen.

De plus, si le Royaume-Uni parvient à conserver l'accès au marché unique, il devra non seulement accepter les règles de ce marché sans avoir un droit de regard sur elles, mais il devra aussi accepter la libre circulation des personnes et contribuer au budget européen, a-t-il rappelé, comme c'est le cas pour la Norvège.
AFP

Commentaires 26
à écrit le 23/02/2016 à 7:49
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Un anglais qui chante La Traviata, c'est historique ! Une hérésie de plus ou de moins, L'UE pourra t-elle s'en remettre ? Prenons des "paris"et apprêtons-nous à danser sur des charbons ardents.J'aime bien :" baby come back" des beatles, tan, tan,...

à écrit le 22/02/2016 à 17:24
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Après quelques négociations, il dira qu"il leur faut rester. Des postures politiciennes, tout ça, comme quand Cameron avait eu l'idée du référendum. Machiavel à l'ouvrage.

à écrit le 22/02/2016 à 16:42
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Le fait qu'on négocie avec un Etat son accord pour rester en Europe montre qu'il n'y a aucune volonté politique pour une Europe unie et forte. Dans ce cas là, l'Europe ne devrait pas être négociable. Comment demander aux autres pays ensuite d'appli...

le 22/02/2016 à 17:33
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@kwel: si la Grèce avait demandé à sortir de l'UE, je pense qu'il n'y aurait eu aucun problème. Mais les Grecs ne veulent certainement pas partir, car ils ne profiteraient plus de l'argent des contribuables européens. pour les Anglais, c'est l'invers...

à écrit le 22/02/2016 à 13:52
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L'union fait la force...mais peut être que nos anglais n'en ont pas besoin ! Donc laissons les partir ! Ils ont l'habitude d'être seuls sur leur ile... ! Et surtout qu'ils ne viennent plus s’immiscer dans l’Europe ! Bye bye !

le 22/02/2016 à 15:32
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L'union des faiblesses ne font pas une force, elle ne fait qu'affaiblir le plus fort a moins qu'il ne soit qu'un parasite!

le 22/02/2016 à 17:27
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Ils devront renégocier tous les accords commerciaux, un par un et pas globalement pour 27 d'un coup. La finance partira en partie (on a 20% de nos banquiers à Londres), ... Y a eu le bras de fer avec l'Europe, maintenant ça va être localement. Trop ...

à écrit le 22/02/2016 à 12:37
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Coup de bluff lamentable et dérisoirement désopilant. Il représente la City. La City a besoin de l'Europe pour écouler ses produits pourrites. Au dernier moment , il tournera casaque....Il aurait trop à y perdre.

à écrit le 22/02/2016 à 11:57
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Les Anglais on la banque d'Angleterre et peuvent imprimer du papier, tout comme l'Euro, le Dollars, le Yen. La France donneuse de leçon n'a plus rien, on sait tous que l'Euro c'est du Deutchmark ... Tout le monde est tellement endetté que tout va exp...

le 22/02/2016 à 12:51
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Bah , oui , c'est bien qu'ils puissent imprimer du papier pour combler leurs immenses dettes. Mais , après...quoi d'autre ? Ils n'auront même plus de monnaie...

à écrit le 22/02/2016 à 10:42
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Brexit or not brexit, les britanniques n'ont pas de soucis a se faire, l'UE sera toujours une passoire!

le 22/02/2016 à 12:07
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@Bah: c'est bien sur cela que les Britanniques comptent. Ils veulent avoir tous les avantages sans aucun inconvénient. Et le pire, c'est que dans un élan de grande lâcheté, nos dirigeants vont accepter qu'ils conservent les privilèges que confèrent l...

à écrit le 22/02/2016 à 10:33
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Si les anglais sortent du marché commun, ce sera dommage, mais nous nous en remettrons. Toutefois, il faudra que l'Angleterre en assume TOUTES les conséquences et ne prétende pas avoir un pied dedans et un pied dehors. Il faudra que l'Europe en prof...

à écrit le 22/02/2016 à 9:44
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Faudra-t-il des armes et des armures aux citoyens Européens attaqués par des ennemis de la République et de la démocratie pluraliste. Ne devrait-on faire une REVOLUTION EN EUROPE dans les esprits alors que dans de nombreux pays les libertés républica...

à écrit le 22/02/2016 à 8:43
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L'Angleterre est américaine pas européenne !

à écrit le 22/02/2016 à 0:41
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Ce qui intéresse les anglais dans le projet européen c'est uniquement l'accès complet au marché européen, notamment pour leur secteur financier. Sauf que nous, ça ne nous intéresse pas, et on a eu suffisamment de problème avec les financiers anglo...

à écrit le 21/02/2016 à 22:45
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Avec de la chance , nous aurons le Brexit. Anyway , dans les 2 cas de figure , Cameron a perdu. a) La City fait profil bas , sur les immenses pertes liées au Oil et aussi aux matières premières. Les banques , Barclays , entre autres , a vu ses rés...

à écrit le 21/02/2016 à 22:32
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M Hollande ferait bien de prendre le taureau par les cornes et avoir une discussion franche et sincère avec les dirigeants de la zone euro car découvrir le 24 au matin que la GB a voté pour le Brexit et ne pas savoir que faire est coupable, tout comm...

à écrit le 21/02/2016 à 20:09
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Boris... Encore un communiste al la solde de l'hégémonie us... Néanmoins, quelqu'un pourrait-il me rappeler, et c'est IMPORTANT de QUI, du Premier Ministre de la GB ou du Maire de Londres DOIT venir prêter SERMENT à la city d'agir en sa faveur quelqu...

à écrit le 21/02/2016 à 19:58
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Le Maire de Londres est totalement à côté de la plaque La City, qui fait la richesse de Londres et de la GB, pâtira du Brexit Pour l'en convaincre encore plus l' UE doit lui faire savoir qu'en cas de sortie elle taxera fortement toutes les transa...

à écrit le 21/02/2016 à 19:25
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Il a lancé le Brexit comme un épouvantail pour obtenir des concessions de l'UE et le voilà pris à son propre piège :-) Quant à Brois, il est américain de naissance, donc pour lui l'Europe c'est pas son truc, même si par ailleurs j'adore Boris pour ce...

à écrit le 21/02/2016 à 19:20
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le brexit ne changera pas la face du monde , ils ont déjà un pied dedans un pied dehors , en cas de sortie c'est les banquiers qui seront perdants et je ne vais pas les plaindre

à écrit le 21/02/2016 à 19:18
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A force d'avoir joué avec le feu en pratiquant un chantage permanent pour obtenir exception sur exception, les britanniques se sont pris a leur propre piège. Qu'ils sortent une bonne fois pour toutes, et on n'en parlera plus.

à écrit le 21/02/2016 à 19:05
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et pourquoi un referendum uniquement en UK , c'est une discrimination entre citoyens européens. Tous les citoyens européens devraient être consultés puisqu'il y a consultation sur un traité qui lie tous les pays européens.

le 21/02/2016 à 20:12
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Pardon, Aria, mais vous avez loupé un "détail".. : depuis 2008, TOUS les pays du monde ont RENFORCE leur "défense" intérieure. Pour cause de crise économique. Et, précédemment, les peuples avaient même "mal" voté. Donc, là, l' "europe", tu parles si ...

à écrit le 21/02/2016 à 18:23
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A force d'opportunisme , on devient le pantin des fantoches.

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