Malgré l'optimisme du gouvernement qui vient de dévoiler sa stratégie de sortie de crise, le Covid continue de circuler rapidement en France. L'Hexagone compte en effet encore plus de 27.000 cas en moyenne mobile sur 7 jours le 27 avril. En comparaison, l'Allemagne enregistre 20.000 cas (en moyenne sur 7 jours) sur la même période, soit 35% de moins, selon les données d'Our World in Data. Peu flatteurs, les chiffres reflètent-ils vraiment l'échec français ?
Plus de tests réalisés en France
Après s'être cassé les dents au pic de l'épidémie face à la pénurie de tests disponibles, le gouvernement - à défaut de voir sa stratégie « tester-tracer-isoler » gagnante - peut au moins se targuer de pouvoir tester massivement sa population, et de le faire. Le nombre de tests réalisés est en effet deux fois plus important en France que de l'autre côté du Rhin, avec 5 tests réalisés pour 1.000 personnes en France contre 2.21 en Allemagne, d'après les chiffres d'Our World in Data au 18 avril (en moyenne sur 7 jours).
De plus, le taux de positivité des tests est moins élevé en France qu'en Allemagne. En effet, sur 100 tests réalisés Outre-rhin, 12,4 sont positifs contre 9,9 dans l'Hexagone, selon Our World in Data le 18 avril.
Un écart lié à la gestion du début de crise... mais pas que
Malgré cela, la France reste tout de même bien plus affectée par l'épidémie que l'Allemagne avec plus de 100.000 décès contre 82.000, et alors que la population allemande est plus importante.
A quel moment l'écart s'est-il donc creusé ? Si l'on regarde le nombre de décès des deux pays, la France a été frappée de plein fouet en début de crise, dès fin mars, frôlant même les 1.000 décès par jour dû au Covid début avril, alors que la crise était davantage maîtrisée en Allemagne avec en moyenne 200 décès quotidiens à la même période, selon Our World in Data. Au contraire, en janvier, l'épidémie s'est emballée Outre-rhin avec plus de 800 décès par jour, et alors qu'Angela Merkel avait annoncé le 5 janvier prolonger et renforcer son confinement partiel jusqu'au 31 janvier. La France était de son côté sur un plateau moins haut, avec 350 décès quotidiens.
Toutefois, depuis, la France n'arrive pas à redescendre réellement de ce plateau. Malgré cela, le gouvernement français prévoit une sortie de crise en quatre étapes entre le 3 mai et le 30 juin alors que la chancelière allemande vient d'imposer le 24 avril un couvre-feu national de 22 heures à 5 heures du matin pour casser la troisième vague...