En Finlande, le nouveau gouvernement présente son programme

Helsinki prévoit d'adopter une ligne dure dans l'Union européenne sur le "sauvetage de l'euro" et propose beaucoup d'austérité et un peu de relance pour sortir le pays de la récession.
Juha Sipilä, nouveau premier ministre finlandais

La Finlande a un nouveau gouvernement. Ce mercredi 27 mai, le nouveau premier ministre Juha Sipilä, du parti du Centre, arrivé en tête lors des élections du 19 avril, a présenté sa nouvelle équipe. La coalition regroupera, outre le parti du Centre, le parti de la nouvelle coalition (Kokoomus, conservateur) et les Eurosceptiques du parti des Finnois. Le premier ministre sortant, Alexander Stubb, de Kokoomus, prendra le ministère des Finances, tandis que le leader des Finnois, Timo Soini, deviendra ministre des affaires étrangères.

Coupes franches dans les dépenses publiques

Ce gouvernement de droite qui regroupe les trois partis les plus représentés du parlement, a présenté un programme basé sur une politique d'austérité. Le gouvernement envisage de réduire d'ici à 2021 près de 6 milliards d'euros de dépenses publiques - soit 2,3% du PIB -, notamment par le gel de certaines aides sociales, la réduction de certains services publics, la baisse des dotations à l'éducation et des aides aux entreprises. En revanche, la retraite de base devrait être réévaluée.

Le gouvernement engage par ailleurs les partenaires sociaux à prendre des mesures pour améliorer la compétitivité. Si un accord est conclu, Helsinki prévoit de baisser d'un milliard d'euros la charge fiscale. Sinon, il a prévenu qu'il y aura des coupes supplémentaires d'1,5 milliard d'euros dans les dépenses publiques.

Un plan de relance de 1,6 milliard d'euros

C'est donc une jolie cure d'austérité pour l'économie finlandaise que promet le nouveau gouvernement, alors que l'économie finlandaise vient de retomber en récession avec un recul du PIB de 0,1 % au premier trimestre après un recul de 0,2 % au trimestre précédent. Mais elle est en recul depuis le début de 2012. Néanmoins, pour compenser l'impact de ces coupes budgétaires, le nouveau gouvernement propose un plan d'investissement dans les infrastructures de 1,6 milliard d'euros.

Politique européenne

Sur le plan européen, le gouvernement estime qu'un accord sur le traité transatlantique de libre-échange est « important. » Il défend des régulations « moindre, mais de meilleure qualité. » En revanche, il mène une ligne dure sur le front grec. « Nous voulons restaurer la crédibilité de la règle de l'interdiction du renflouement des pays de l'extérieur (no bail-out rule) », indique le projet de la coalition qui affirme être « opposé à l'augmentation de l'engagement de la Finlande dans la gestion de la crise de l'euro. » Et de prévenir : « le gouvernement prendra des décisions en accord avec l'intérêt national de la Finlande. » Ceci promet sans doute de vives discussions pour obtenir, en cas d'accord avec la Grèce, le feu vert de la Finlande.

Les trois partis vont désormais devoir valider ce programme. Si c'est le cas, un parti eurosceptique très critique contre la politique européenne menée depuis 2010 entrerait dans un gouvernement d'un Etat membre de la zone euro.

Commentaire 1
à écrit le 28/05/2015 à 10:30
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Je crains que le classement de la Finlande pour le rang de ses universites ou ses ecoles primaires qui occupent actuellement les premiers rangs ne degringolent.

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