Grèce : S&P pourrait relever la note de la dette

C'est une perspective réjouissante pour le pays, qui pourrait se voir relever la note de sa dette dans les deux prochaines années. Pour rappel, la Grèce a subi une importante crise de sa dette, ayant commencé en 2008, suivie de huit années d'austérité.
L'agence de notation S&P a signalé vendredi qu'elle pourrait relever encore la note du pays dans les deux prochaines années.
L'agence de notation S&P a signalé vendredi qu'elle pourrait relever encore la note du pays dans les deux prochaines années. (Crédits : Reuters)

Bonne nouvelle pour la Grèce. L'agence de notation S&P a signalé vendredi qu'elle pourrait relever encore la note du pays dans les deux prochaines années. La perspective de la note de la dette grecque est ainsi relevée, à positif. La note elle-même est maintenue à BBB-/A-3, dans la catégorie des « investissements adéquats », dans laquelle elle se trouve depuis six mois.

« Ces perspectives positives reflètent notre attente selon laquelle le régime budgétaire strict continuera de stimuler une réduction du taux d'endettement public, tandis que la croissance devrait continuer à surpasser celle des pairs de la zone euro de la Grèce », détaille l'agence de notation dans un communiqué.

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Nombreux efforts

Le ministre grec de l'Economie, Kostis Hatzidakis, a aussitôt réagi, voyant dans l'annonce de l'agence de notation « une preuve supplémentaire que les efforts de la Grèce portent leurs fruits ».

« La reconnaissance des progrès significatifs par toutes les organisations internationales et agences de notation ne nous suffit pas », a-t-il cependant ajouté, « cela nous donne la force de poursuivre nos efforts et de promouvoir toutes les réformes nécessaires qui permettront à l'économie grecque de progresser encore davantage ».

D'autant que S&P a averti que la perspective pourrait revenir au niveau stable, signalant alors qu'aucun changement de la note n'est envisagé, « si la performance budgétaire de la Grèce et les déséquilibres extérieurs, dus notamment au déficit élevé du compte courant, se détérioraient sensiblement au-delà de nos attentes ».

« Cela pourrait se produire, par exemple, si les pressions géopolitiques et extérieures frappaient la Grèce plus durement que nous ne le pensons actuellement », détaille l'agence.

S&P avait été en octobre la première des trois grandes agences mondiales de notation à relever l'appréciation de la note grecque, la sortant de la catégorie spéculative pour la première fois depuis 2010 et la crise de la dette. Elle avait été suivie par Fitch en décembre. Cette dernière avait relevé la note de de BB+ à BBB-, avec une perspective « stable », plaçant le pays en catégorie dite « d'investissement ».

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Huit années d'austérité

Le chemin de la Grèce a été long après avoir subi huit années d'austérité dans le cadre de trois plans de sauvetage internationaux successifs, d'une valeur totale de 289 milliards d'euros (306 milliards de dollars), mis en place en 2010, 2012 et 2015 pour éviter que le pays ne s'effondre sous le poids d'une dette de quelque 300 milliards d'euros. Pendant la crise économique, la Grèce avait alors subi une série de dégradation de sa note par les agences de notation, ce qui l'avait privée d'un accès aux marchés obligataires internationaux.

Les réformes économiques exigées par les créanciers de la Grèce, l'UE et le FMI, ont eu un impact majeur, réduisant le produit intérieur brut (PIB) d'un quart en huit ans et faisant grimper le taux de chômage à plus de 27%. Le troisième plan de sauvetage a pris fin en août 2018.

Croissance en hausse

Selon les données officielles, l'économie grecque a connu une croissance de 5,6% en 2022, soutenue principalement par le plan européen de relance après la pandémie de Covid-19 et par une excellente saison touristique.

L'estimation de Fitch est, elle, de 2,4% pour la croissance du PIB en 2023 et les deux années à venir. Fitch a également mis en avant « la baisse record de la dette publique de 65 points de pourcentage du PIB, passant de 205 % pendant la pandémie à 160,8 % cette année (en 2023, NDLR) et à 141,2 % d'ici à 2027 ».

Les notes de la France attendues fin avril

En France, le couperet des agences de notation tombe bientôt : Fitch et Moody's le 26 avril, et surtout S&P le 31 mai. Une dégradation de la note de la France pourrait entraîner une hausse des taux d'intérêt auxquels le gouvernement se refinance sur les marchés et rendre plus difficile la gestion de la dette.

Et les chiffres du déficit ne sont pas bons. Le déficit public pour 2023 atteint à 154,0 milliards d'euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), d'après les chiffres de l'INSEE. Ce n'est cependant pas la première fois qu'il excède les 5% : le déficit avait en effet grimpé à 6,4% en 1993, 7,2% en 2009 et même 9% en 2020. La dette publique française atteint, elle, 110,6% du PIB fin 2023, a précisé l'Institut national de la statistique et des études économiques. C'est moins qu'en 2022, où elle s'affichait à 111,9%, mais presque un point de pourcentage au-dessus de la prévision du gouvernement (109,7%).

Alors qu'a débuté la campagne pour les élections européennes du 9 juin, les oppositions dénoncent ce dérapage des finances publiques qui, selon elles, ne saurait être imputé qu'à la seule détérioration de la conjoncture économique. Le patron des Républicains Eric Ciotti a dénoncé fin mars la « situation dramatique » des finances publiques françaises et prévient que le pays « emprunte le même chemin que la Grèce », dans une interview au journal Les Echos mise en ligne mardi soir. Il s'attend ainsi à ce que les agences de notation dégradent « vraisemblablement » dans les prochaines semaines la note du pays.

Néanmoins, Fitch, qui avait abaissé de AA à AA- la note souveraine de la France en avril 2023 a estimé début avril que « toute autre action de notation négative dépendrait d'une nouvelle aggravation importante de l'endettement public, ce que nous considérons comme improbable ».

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 22/04/2024 à 14:47
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à écrit le 22/04/2024 à 12:02
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à écrit le 22/04/2024 à 9:32
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Ils le méritent bien. Bravo. Désormais un exemple à suivre.

à écrit le 22/04/2024 à 8:20
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Bienvenu en UERSS empire de la corruption prévu pour durer mille ans. Bon courage à tous les peuples européens. Nos dirigeants sont nuls.

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