Hécatombe dans l'industrie allemande : après Miele, Bosch va sabrer dans ses effectifs

Face aux difficultés, l'industriel allemand prévoit des coupes sévères dans ses effectifs dans les mois à venir. Empêtrée dans une crise à rallonge, l'économie allemande s'enfonce toujours plus dans la récession.
(Crédits : Reuters)

La vague des plans sociaux déferle en Allemagne. Après le fleuron Miele, l'industriel allemand Bosch prévoit de supprimer 3.500 postes dans le monde d'ici fin 2027, parmi les employés administratifs de sa filiale BSH spécialisée dans l'élelectroménager, a annoncé cette dernière vendredi. "Afin de préserver sa compétitivité et de financer les investissements nécessaires, BSH doit réduire considérablement la complexité et les coûts, compte tenu notamment de l'évolution rapide de la situation du marché et de la situation économique toujours difficile et en déclin", a expliqué BSH dans un communiqué.

Cette annonce est le reflet d'une industrie allemande en plein marasme. L'indice des directeurs d'achat PMI, publié jeudi dernier indique que la production industrielle outre-Rhin poursuit sa longue descente aux enfers. « L'Allemagne a été particulièrement vulnérable car elle comptait beaucoup sur l'énergie bon marché. A cela s'ajoutent les difficultés de l'industrie automobile. Les chocs cycliques s'ajoutent au choc conjoncturel. L'Allemagne est devenue la lanterne rouge en zone euro », a récemment expliqué à La Tribune, l'économiste d'ING Charlotte de Montpellier.

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1.000 emplois dès 2024 chez Bosch

Ce fabricant de machines à laver et d'appareils de cuisine vise les postes "indirects", c'est-à-dire en dehors des chaînes de production, précise le communiqué. Parmi eux, 1.000 emplois sont concernés dès cette année, ajoute le communiqué, sans préciser pour le moment les termes du plan social.

La filiale, créée en 1967, qui produit des appareils de plusieurs marques dont Bosch et Siemens, emploie actuellement plus de 60.000 personnes dans le monde, dont 17.000 en Allemagne.

BSH n'a pas parlé de délocalisation, mais son patron, Matthias Metz, trouve "compréhensible", que les entreprises réfléchissent "s'implanter à l'étranger, compte tenu de la réglementation et de la bureaucratie excessives, des coûts énergétiques et d'autres conditions économiques en Allemagne", a-t-il déclaré au quotidien Süddeutsche Zeitung.

2024, année morose pour Bosch

Le groupe Bosch, dont l'essentiel de l'activité concerne l'automobile où il est leader mondial des équipementiers, a déjà annoncé des suppressions de postes dans cette branche. Il a déclaré en janvier supprimer 1.200 emplois dans la vente et le développement de ses systèmes embarqués, dans un contexte de transition délicate vers la mobilité électrique pour ce secteur clé de l'industrie allemande.

En décembre, le groupe de Stuttgart avait annoncé vouloir supprimer jusqu'à 1.500 emplois sur deux sites allemands fabricant des transmissions. Le groupe, qui emploie 427.600 salariés dans le monde s'attend à une année morose en 2024, notamment à cause du marché des voitures électriques, dont la demande n'augmente pas autant que prévu.

2.700 postes en sursis chez Miele

Le fabricant allemand d'électroménager haut de gamme Miele va supprimer ou délocaliser jusqu'à 2.700 emplois dans le monde, a-t-il annoncé mardi, invoquant un effondrement de la demande et une hausse des coûts de production.

Le groupe familial de Gütersloh (ouest) dit avoir "ressenti les effets de l'effondrement mondial de la demande" et de "l'augmentation drastique des coûts", le forçant à adopter un plan d'économies affectant près de 12% des effectifs, selon un communiqué.

Chez le fabricant de fours, aspirateurs et autres machines à laver, la majeure partie du plan annoncé repose sur 2.000 suppressions d'emplois en Allemagne et ailleurs, principalement dans les domaines dits "indirects", c'est-à-dire en dehors des services production et des chaînes de montage, explique le groupe.

 (avec AFP)

Commentaires 15
à écrit le 02/03/2024 à 20:53
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Hé oui, notre développement, d’autres donnent le nom de progrès, est construit sur l’énergie. Le cout de l’énergie est devenu la principale variable du coût de production. Donc énergie pas chère pas de problème, nous sommes les meilleurs. Mais si l’é...

à écrit le 28/02/2024 à 12:21
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La France avait le meilleur prix d'électricité supérieur à nos concurrents directs telle que l'Allemagne. Cela n'a pas empêché d'un n point de vue politique, la désindustrialisation de la France, le chômage chronique et un déficit abyssal. Si elle ...

le 03/03/2024 à 10:02
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@Demond Votre affirmation contredit les faits. Les coûts de l'électricité en France sont nettement inférieurs à ceux de l'Allemagne. En 2021, le prix de l’électricité en Allemagne par kWh était de 32 centimes. et en France 19 ct. Peu de choses ont ...

le 05/03/2024 à 20:20
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Si les français regardaient la provenance des produits qu'ils achètent on n'en serait pas là... il ne faut pas toujours accuser les autres (politiques, Europe, etc...) il faut aussi agir et acheter des produits français et européens et pas chinois...

à écrit le 28/02/2024 à 1:57
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Le revers du "modèle" économique aussi volatile que précaire (cf. mini-jobs) germanique qui n'a cessé de critiquer l'immobilisme économique français... et sa protection sociale (cf. allocations chômage). Il faut espérer que la France sera ferme...

à écrit le 26/02/2024 à 12:57
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@O Tous les pays industrialisés sont confrontés à ce problème démographique. La France aussi ! Certains États compensent le problème en acceptant des migrants. Cependant, cette « solution » a aussi ses inconvénients. En Europe, l’acceptation de migr...

à écrit le 26/02/2024 à 11:21
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Et dire qu'il y a tant de bon gaz Russe , suicide sur ordre des anglo saxons

à écrit le 25/02/2024 à 22:02
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@Tototiti J'espère que tu as raison. La vue de l’extérieur est différente de la vue de l’intérieur. Je pense que les pays étrangers surestiment les possibilités financières de l'Allemagne. En Allemagne, de nombreux domaines politiques ont été longt...

le 26/02/2024 à 8:26
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La RFA a certes des problemes : il faut qu elle depense plus pour son armement vu qu elle ne peut plus compter sur les USA (surtout si trump arrive au pouvoir, il a ete clair la dessus. il ne bougera pas les les russes attaquent). Les infrastructures...

à écrit le 25/02/2024 à 18:02
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cool, maintenant faut publier les ecolos responsable de ca, dans un garnd cadre de name and shame ( c'est de gauche, donc c'est bienveillant), et faut refacturer les superpertes a toutes ces associations qui denoncent a longueur d'annee, et qui n'ont...

le 25/02/2024 à 20:52
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Le "name and shame" vise habituellement des pratiques frauduleuses alors que dans le cas qui nous intéresse, on pourrait ajouter que Volkswagen a donné à manger aux écologistes avec l'affaire dite du "dieselgate"...

le 26/02/2024 à 11:32
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P.S : on pourrait ajouter que les suppressions d'emplois concernent surtout la branche électro-ménager, dont l'activité avait été gonflée par les confinements et s'est ensuite cassée la figure et, deutsche qualitat oblige, sans doute pour un moment...

à écrit le 25/02/2024 à 16:39
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Les mauvaises nouvelles se succèdent. L’économie allemande semble être en chute libre. Des facteurs internes et externes détériorent la compétitivité des entreprises industrielles allemandes. Cela signifie une désindustrialisation et une perte généra...

le 25/02/2024 à 21:22
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Les Allemands sont certes en difficulté depuis la fin du gaz pas cher, mais les Allemands sont pragmatiques. Ils s'en sortiront sans s'endetter jusqu'au cou pour payer les dépenses courantes comme a fait la France pendant 50 ans.

le 26/02/2024 à 9:18
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@tototiti : L'Allemagne s'en tire un peu moins mal car depuis les années 70, elle a utilisé sa démographie comme variable d'ajustement et donc bénéficié pendant des décennies d'un dividende démographique. Revers de la médaille, comme au Japon ou en C...

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