L'Allemagne accélère ses investissements pour viser la neutralité carbone de son industrie en 2045

Le Chancelier allemand Olaf Scholz a précisé ce mercredi la stratégie de verdissement de l'industrie outre-Rhin. Avec la guerre en Ukraine, l'Allemagne veut s'affranchir désormais totalement du gaz et du pétrole russe et veut accélérer ses investissements pour être neutre en carbone dès 2045. Olaf Scholz rejette la tentation d'un « IRA » européen pour éviter une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
Philippe Mabille
(Crédits : Reuters)

C'était l'un des temps forts de ce forum de Davos, l'intervention du Chancelier allemand, le seul dirigeant du G7 présent pour cette 53ème édition. « Notre transformation en direction d'une économie neutre pour le climat est en train de prendre une nouvelle dynamique » a expliqué Olaf Scholz qui a consacré une longue partie de son discours à affirmer que la puissance industrielle allemande ne sera pas affectée par la crise énergétique. « En quelques mois, notre pays est devenu complètement indépendant du gaz, du pétrole et du charbon russe » a-t-il expliqué soulignant que les approvisionnements seront assurés en 2023.

Pour y parvenir, l'Allemagne a construit 4 terminaux GNL dont deux seront inaugurés ce début d'année et veut passer à la vitesse supérieure dans ses investissements dans les énergies renouvelables. Comme en France, une loi vient de simplifier les procédures pour réduire de deux ans les délais pour les projets éoliens et solaires et promet des investissements « massifs » en multipliant les appels d'offres. Selon Olaf Scholz, « l'agression russe en Ukraine a seulement accéléré un processus déjà engagé avec L'EnergieWende ». Rien que pour 2023, la construction d'éoliennes en mer du Nord va être doublée et l'objectif est qu'en 2030, 80% de la production électrique allemande soit renouvelable afin d'atteindre une capacité de de 750 Térawatt heures et de la doubler à nouveau dans la décennie 2030-2040.

L'Allemagne, qui consacre 220 milliards d'euros pour plafonner les prix de l'énergie pour les ménages et les entreprises, veut convaincre que sa puissance industrielle n'est pas menacée par la crise actuelle. Grâce à des investissements dans les ENR qui représenteront 200 milliards d'euros d'ici à 2030, le prix de l'énergie restera compétitif pour les PME et l'Allemagne restera attractive pour les investisseurs étrangers.

Comme Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne la veille, Olaf Scholz a critiqué la loi Inflation Reduction Act qui risque de créer des distorsions de concurrence. Il s'est néanmoins opposé à une riposte sous forme d'IRA européen qui déclencherait une guerre commerciale, mais espère des assouplissements de la part des Etats-Unis notamment pour la question des voitures électriques. Il a pris date avec les participants au forum de Davos, assurant qu'en 2045, l'Allemagne sera toujours une des premières nations industrielles vertes.

Sur la démographie, un des autres grands défis qui attendent l'Allemagne, Olaf Scholz a annoncé pour la fin de l'année une loi sur l'immigration pour attirer outre-Rhin « tous ceux qui veulent se retrousser les manches ».

Philippe Mabille
Commentaires 2
à écrit le 19/01/2023 à 10:08
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Olaf Scholz est dans un déni de réalité total. A ce point, cela relève de la psychiatrie ! Qu'il fasse déjà un bilan de son Energiewende.

à écrit le 19/01/2023 à 9:22
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diviser pour mieux regner; ce que trump a rate avec les europeens, biden reussit a le faire grace a scholz!

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