
L'activité du secteur privé dans la zone euro se contracte pour le sixième mois consécutif. C'est ce que révèle l'indice PMI Flash publié ce vendredi par S&P Global, calculé sur la base de sondages d'entreprises. Il s'est légèrement redressé à 48,8, après 47,8 en octobre. Un chiffre inférieur à 50 signale un recul, un chiffre au-delà signifiant au contraire une progression de l'activité.
Les données recueillies laissent toujours anticiper « une baisse trimestrielle du PIB de 0,2% » dans la zone euro sur les trois derniers mois de l'année et un nouveau recul de janvier à mars 2023, a relevé Chris Williamson, économiste en chef de S&P Global. « Si le nouveau repli de l'activité enregistré en décembre confirme la très forte probabilité d'une récession, les dernières données suggèrent toutefois qu'elle sera moins sévère qu'anticipé il y a quelques mois ».
Selon lui, les perspectives d'inflation deviennent « beaucoup plus favorables » grâce à l'amélioration des chaînes d'approvisionnement qui contribue à atténuer la hausse des coûts des entreprises.
La situation s'est améliorée plus nettement dans l'industrie manufacturière que dans les services, essentiellement grâce à la réduction des délais de livraison « pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19 » souligne Bert Colijn, économiste de la banque ING. En Allemagne, l'indice s'est redressé, passant de 46,3 en novembre à 48,9 en décembre, la première économie européenne profitant pleinement de l'embellie du secteur manufacturier.
La France est le seul pays de la zone euro où la contraction de l'activité s'est accélérée en décembre, l'indice PMI reculant de 48,7 à 48, ce qui représente « la plus forte contraction depuis novembre 2012, en excluant les mois de pandémie ». La contraction de l'activité s'est nettement accélérée dans le secteur des services, où l'indicateur correspondant s'est replié de 1,2 point en un mois pour chuter à 48,1 en décembre. Le repli de l'activité a en revanche ralenti dans les deux autres secteurs pris en compte par le PMI Flash, à savoir l'industrie manufacturière (48,9 en décembre après 48,3 en novembre) et la production manufacturière (47,7 après 45,6). Le repli de l'activité du secteur privé « en France, deuxième économie de la zone euro, augmente le risque de récession dans la région », s'inquiète Joe Hayes, économiste de S&P Global.La France, seul pays de la zone euro où la contraction s'est accélérée
(avec AFP)
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