La France a bénéficié de près de 10 milliards d'euros de la BEI en 2022

Après l'Italie, la France a été le second pays bénéficiaire des fonds de la Banque européenne d'investissement (BEI) en 2022. L'institution basée au Luxembourg veut mettre l'accent sur la transition écologique, la sécurité énergétique et l'autonomie stratégique dans l'industrie. Quelque 8,4 milliards d'euros ont été octroyés aux entreprises et collectivités françaises via la BEI, et 1,5 milliard via sa filiale dédiée au financement des PME, le Fonds européen d'investissement.
Grégoire Normand
La Banque européenne d'investissement soutient les PME, les ETI et les collectivités sous forme de prêts ou de subventions.
La Banque européenne d'investissement soutient les PME, les ETI et les collectivités sous forme de prêts ou de subventions. (Crédits : Reuters)

La Banque européenne d'investissement (BEI) veut mettre le paquet sur la transition écologique en France et en Europe. Après les températures extrêmes de l'été 2022 et la multiplication des épisodes de canicule, l'institution européenne veut poursuivre son soutien aux investissements « verts » pour lutter contre le réchauffement climatique. La BEI vient d'annoncer qu'en 2022, elle avait accordé à la seule France une enveloppe de près de 10 milliards d'euros (9,96 milliards d'euros).

Sur ce total, 8,4 milliards sont issus de la BEI même, et 1,5 milliard viennent du Fonds européen d'investissement (FEI), sa filiale dédiée aux PME.

« La France est le second bénéficiaire de la BEI en Europe en 2022, et le premier en termes d'investissement dans la transition, » a déclaré, le vice-président de la BEI, Ambroise Fayolle lors d'un point presse à Paris.

« 70% de cette somme est favorable au climat. C'est bien plus que la moyenne européenne (58%) », a-t-il poursuivi.

Pour rappel, l'organisme basé au Luxembourg avait injecté 14 milliards d'euros en 2021, un montant record qui pouvait s'expliquer par un soutien accru aux PME lors de la crise sanitaire. Le montant de l'aide a reculé de 4 milliards d'euros « mais sur la tendance de long terme, il augmente », assure Ambroise Fayolle. « La taille des projets baisse mais le risque augmente », remarque-t-il également.

Lire aussiLa France a bénéficié d'une enveloppe record de 14 milliards d'euros de la BEI

5,9 milliards d'euros pour la transition en 2022

Dans le détail, l'an dernier, l'institution bancaire a injecté 5,9 milliards d'euros dans les énergies renouvelables, les mobilités propres et l'efficacité énergétique.

Parmi les multiples exemples cités, figurent le groupe Forvia (ex-Faurecia) dans l'industrie automobile.

« L'équipementier a bénéficié d'un soutien de 315 millions d'euros dans la recherche et développement afin de développer le stockage d'hydrogène dans les réservoirs des véhicules », a expliqué le responsable.

Loxam, le loueur d'engins de travaux publics, fait également partie des bénéficiaires des subsides européens.

« Pour développer l'électrification de sa flotte, Loxam va bénéficier de prêts à hauteur de 130 millions d'euros pour ses nacelles et ses grues, » a-t-il ajouté.

La BEI participe également au financement des infrastructures de transport pour les collectivités. Dans la métropole de Lyon et le département du Rhône par exemple, 750 millions d'euros ont été investis dans les nouvelles lignes de tramway et de bus.

« Développer l'autonomie stratégique de l'Europe »

L'autre axe sur lequel ont insisté les représentants de la Banque européenne d'investissement est le développement de l'autonomie stratégique. Ce concept remis en avant depuis la pandémie est sur la bouche de nombreux décideurs sur le Vieux Continent.« La combinaison de la guerre en Ukraine, l'agitation des États-Unis sur l'Inflation Reduction Act (IRA) accélèrent la nécessité d'une transition énergétique et d'une plus grande autonomie », a développé Ambroise Fayolle.

Depuis l'annonce du plan Biden de 370 milliards de dollars en soutien à la transition énergétique, les États de l'UE tentent d'élaborer une réponse commune, non sans difficultés. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et son homologue allemand Robert Habeck sont actuellement en déplacement à Washington pour porter les positions franco-allemandes auprès de l'administration américaine.

« Nous sommes sur le point d'avoir cet IRA européen, cela va se jouer au Conseil européen dans les prochains jours », a commenté le ministre français au cours d'une interview sur France Inter.

Concernant l'assouplissement des aides d'Etat actuellement en débat à la Commission européenne, Ambroise Fayolle considère « qu'il y a un équilibre à trouver pour permettre d'avoir une accélération des financements de projets et le bon fonctionnement du marché commun ».

Lire aussiLa réponse de l'UE au plan de soutien de Biden à l'industrie américaine est-elle à la hauteur ?

L'Italie, première bénéficiaire de la BEI en valeur absolue

Au classement des pays bénéficiaires des fonds de la BEI, l'économie italienne est sur la première marche du podium avec 10,09 milliards d'euros. Viennent ensuite la France et l'Espagne sur la seconde marche ex-aequo avec 9,96 milliards d'euros, et enfin, l'Allemagne avec 6,61 milliards d'euros. Les quatre principales puissances économiques de la zone euro raflent donc la mise de ces fond européens avec au total, près de 26 milliards d'euros récoltés, soit environ 40% du total (65 milliards d'euros en 2022).

En pourcentage du PIB, le tableau change radicalement. La Grèce (1,04% du PIB), Chypre (0,94% du PIB) et la Pologne (0,83% du PIB) figurent sur les trois premières marches du classement. A l'opposé, la Slovaquie (0,05% du PIB), la Slovénie (0,07%) et Malte (0,12%) apparaissent en queue de peloton. De leur côté, l'Italie (10e) et la France (16e) sont reléguées.

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 06/02/2023 à 16:36
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Avec tout ce que l'UE coûte à la France, on est loin du compte...

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