Le port de Hambourg pourrait être cédé partiellement à un groupe chinois, Olaf Scholz sous le feu des critiques

Le chancelier allemand Olaf Scholz, ex-maire de Hambourg, est la cible de critiques, y compris au sein de sa coalition, pour un projet de vente partielle du port de Hambourg au groupe chinois Cosco. Le dirigeant a fait savoir que « l'Allemagne ne devait pas se défaire de certains pays », dont la Chine.
Tout en souhaitant diversifier les partenaires économiques de l'Allemagne, Olaf Scholz ne compte pas tourner le dos à Pékin.
Tout en souhaitant diversifier les partenaires économiques de l'Allemagne, Olaf Scholz ne compte pas tourner le dos à Pékin. (Crédits : MICHELE TANTUSSI)

Des révélations des chaînes NDR et WDR sur le soutien d'Olaf Scholz, chancelier allemand et ancien maire de Hambourg, à la vente partielle du port de Hambourg au groupe chinois Cosco, mettent dans l'embarras le chef de l'Etat. Ce port est le premier port commercial d'Allemagne et le troisième en Europe derrière Rotterdam (Pays-Bas) et Anvers (Belgique). Cosco est, lui, le premier armateur chinois.

La chancellerie compterait, selon ces médias, autoriser la cession contre l'avis de six ministères fédéraux - Economie, Intérieur, Défense, Finances, Transports et Affaires étrangères. Il s'agit de finaliser l'accord conclu il y a un an entre l'opérateur du port de Hambourg (HHLA) et l'armateur Cosco sur une prise de participation de 35% dans l'exploitation du terminal à conteneurs Tollerort (CTT). Si le gouvernement ne s'oppose pas à cette opération d'ici à fin octobre, la décision sera avalisée.

Les services de renseignements réticents

Les services de renseignements et de contre-espionnage seraient eux aussi réticents à accepter la vente d'une infrastructure jugée critique, ajoutent WDR et NRD. En dépit de ces mises en garde, Olaf Scholz insisterait « pour que l'acquisition se fasse malgré tout », affirment les deux médias.

La détermination supposée du chancelier à donner son feu vert à cette acquisition a suscité des critiques, jusqu'au sein de la coalition formée par les sociaux-démocrates avec les Verts et les libéraux. « Ce n'est bon ni pour notre économie, ni pour notre sécurité », a commenté le codirigeant des Verts, Omid Nouripour, sur le portail t-online.

Eviter de faire l'erreur comme avec la Russie

Pour Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangère « l'Allemagne doit faire preuve de prudence dans ses relations économiques avec la Chine et ne pas commettre de nouveau l'erreur, comme avec la Russie, de dépendre d'un pays qui ne partage pas [ses] valeurs ». Elle argumente : « La Chine a changé ces dernières années, elle s'isole du monde, menace d'agir militairement contre Taïwan et tente d'imposer ses propres règles en lieu et place des normes internationales. » La Chine « aurait une influence sur tous les grands ports européens et pourrait les monter les uns contre les autres », a de son côté réagi Johannes Vogel, vice-président du parti libéral FDP, dans un message retweeté par le ministre des Finances, Christian Lindner. Même tonalité dans les rangs de l'opposition. « L'intention du chancelier de donner à la Chine une influence considérable sur cette infrastructure via l'entreprise publique Cosco serait une erreur stratégique », a fustigé sur Twitter le chrétien-démocrate Norbert Röttgen, chargé des relations internationales au sein de la CDU.

Un voyage en Chine prévu en novembre

Tout en souhaitant diversifier les partenaires économiques de l'Allemagne, Olaf Scholz ne compte pas tourner le dos à Pékin : « nous ne devons pas nous détacher de certains pays, nous devons continuer à faire des affaires avec certains d'entre eux - je dis expressément : également avec la Chine », a-t-il souligné mardi devant les industriels de la fédération allemande de la construction mécanique (VDMA). Selon plusieurs médias allemands, le chancelier envisage de se rendre en Chine en novembre, dans ce qui serait le premier voyage d'un dirigeant du G7 dans ce pays depuis le début de la pandémie de Covid-19.

 (Avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 22/10/2022 à 2:11
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Cette stratégie, c'est celle de la diplomatie du ping-pong initiée par Nixon dans les années 70. On voit aujourd'hui où elle nous a conduits. Chacun aurait dû comprendre qu'en matière de ping-pong les Chinois sont très forts ("trop" forts, dirait-on ...

à écrit le 21/10/2022 à 14:52
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Sachant que COSCO est grosse entreprise publique, donc une arme du PCC, notamment pour sa route de la soie. Pourtant, il y a peu de temps, l'épicerie allemande avait annoncé prendre ses distances avec la Chine, et se reconfigurer en Asie. Du cinéma...

le 21/10/2022 à 22:02
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Vous en voulez combien des minorités du Xinjiang ? La Chine peut certainement vous en livrer dès demain matin quelques millions devant votre porte sans trop de soucis. Le terrorisme, les radicalisés quand c'est chez vous deviennent les minorités oppr...

à écrit le 21/10/2022 à 14:12
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On le retrouvera dans quelques temps,travaillant pour un groupe chinois,comme les anciens membres de la commission européenne,travaillant pour les Russes,sans que ça gène personne.

à écrit le 21/10/2022 à 13:08
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Comme disaient les "Romains": Pecunia non olet !!!

à écrit le 21/10/2022 à 10:55
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Conseil de lecture : ne manquez pas de lire "Terres rares" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. Un néo-polar épicurien et érudit qui dévoile certaines menaces que la Chine fait peser sur le monde. Lecture édifiante et distrayante ! Disponible en libr...

à écrit le 21/10/2022 à 10:53
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Ach so, je constate les dégâts que provoques des politiciens issus de la Banque... privatisation à tout prix pour y placer les amis... uniquement une approche purement comptable, les conséquences... quelles conséquences ? ils ne sont pas responsables...

à écrit le 21/10/2022 à 10:43
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La Chine communiste est l'avenir du monde. Point barre!

à écrit le 21/10/2022 à 10:08
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L'Allemagne à une nouvelle fois "tout faux". Pour préserver ses exportations vers la Chine elle est prête à toutes les compromissions. Un danger pour l'Allemagne et surtout pour l'UE.

le 21/10/2022 à 12:38
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"nous devons continuer à faire des affaires" tout est dit....

à écrit le 21/10/2022 à 8:53
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scholz est a l'allemagne ce que hollande est a la france, c'est dire.....les allemands ne peuvent plus le blairer, ni lui ni les incompetents qui l'entourent et qui ont le niveau des ministres de hollande ( qui ont fait reference en matiere d'incompe...

le 21/10/2022 à 12:10
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@churchill En dehors d'être démagogiques et populistes vos propos n'ont aucun intérêt, vos "analyses" hors sol. On peut dire des conneries avec une certaine dignité ...un mot et une attitude que vous ne connaissez pas.

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