Moscovici espère des efforts budgétaires à une Italie réfractaire

L'Union européenne attend de l'Italie une action significative sur son budget de l'année 2019. Le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a jugé que le contrôle de la dette publique italienne était dans l'intérêt de l'Italie. Il a néanmoins admis que les discussions risquaient d'être difficiles avec le nouveau gouvernement italien, ouvertement eurosceptique.
L'UE espère un geste important de l'Italie dans son budget.
L'UE espère un geste important de l'Italie dans son budget. (Crédits : Francois Lenoir)

Pierre Moscovici a demandé à Rome de réaliser un "effort important" pour son budget 2019 et, estime plus que difficiles les discussions avec le nouveau gouvernement antisystème italien, même si la Commission entend être "constructive".

"Nous nous attendons à un effort structurel important", a déclaré M. Moscovici, dans un entretien au quotidien économique Il Sole 24 Ore, en soulignant qu'il était "dans l'intérêt de l'Italie de contrôler la dette publique".

Une dette publique élevée à 132%

L'effort structurel requis, de 0,6%, est un "retour à la normalité après l'effort réduit prévu cette année" (une baisse de 0,3% contre 0,6% prévu par les règles européennes), qui avait été autorisé en raison "de la fragilité de la reprise", a-t-il expliqué.

Cette fameuse dette publique s'élève à 132% du PIB, ratio le plus élevé de la zone euro juste derrière la Grèce (180%).

Pierre Moscovici a indiqué que dépasser le seuil de 3% de déficit par rapport au PIB provoquerait des "difficultés que nous ne voulons pas imaginer"..

"J'encourage le gouvernement à agir de manière à ce que la mise en oeuvre du budget soit prudente et respectueuse des engagements de l'Italie, afin de minimiser le risque de dérive des comptes publics", a ajouté le Commissaire, en soulignant avoir transmis ce message au ministre de l'Economie, Giovanni Tria, un interlocuteur qu'il juge "sérieux et raisonnable".

Il a précisé que la Commission commencerait "bientôt" ses discussions avec l'Italie.

"A la lumière de certaines déclarations, les discussions risquent de ne pas être faciles, mais je ferai tout afin qu'elles soient constructives malgré le ton dans certains cas impoli de ces affirmations et malgré l'orientation budgétaire qu'elles font craindre", a-t-il encore dit.

Une Italie trop réfractaire vis-à-vis de l'Europe

Le gouvernement formé par le Mouvement 5 Etoiles et la Ligue (extrême droite) ont été élus sur un programme ouvertement opposé aux contraintes budgétaires européennes.

Le 15 août dernier, Mateo Salvini avait saisi l'occasion de l'effondrement du viaduc de Gênes qui a tué près de 43 personnes, pour blâmer une nouvelle fois l'Union européenne: "en 2018, il n'est pas possible de mourir ainsi. S'il y a des contraintes européennes qui nous empêchent de dépenser de l'argent pour sécuriser les écoles où vont nos enfants ou les autoroutes sur lesquelles voyagent nos travailleurs, nous nous mettrons toujours en avant la sécurité des Italiens".

Le vice-président du Conseil Luigi Di Maio n'avait ainsi pas exclu mardi que le gouvernement puisse s'affranchir de la règle européenne limitant le déficit à 3% du PIB afin de pouvoir réaliser son programme. Mais Giovanni Tria avait ensuite cherché à rassurer les marchés déclarant que l'Italie ne prévoyait pas de dépasser ce seuil.

"Qui fait un procès à la commission fait un procès à la lumière des faits"

Moscovici a souligné que "L'Italie ne peut se plaindre de la Commission européenne", qui a "toujours été à ses côtés pour soutenir la croissance". C'est "le pays qui a bénéficié le plus de la flexibilité budgétaire", a-t-il ajouté.

Au cours des années passées, "nous avons tenu compte de circonstances exceptionnelles: la sécurité, les tremblements de terre terribles, l'urgence migratoire. Qui fait un procès à la Commission fait un procès absurde à la lumière des faits", a-t-il encore noté.

( Avec agences)

Commentaires 13
à écrit le 01/09/2018 à 12:30
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"Qui fait un procès à la commission fait un procès à la lumière des faits" Il est vrai que de centraliser les décisions et les moyens d'intervention vers la commission empêchent le fait d'être effectuer localement!

le 01/09/2018 à 19:11
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c'est pas la commission qui a élaboré ce système à ce que sache ?! Tj les même comms de l'anti france

à écrit le 01/09/2018 à 11:16
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L'italie est au bord d'un ITALEXIT pratiquement inéluctable, comme le BREXIT ; avec une particularité, c'est que l'Italie ne va pas hésité à faire défaut sur sa dette envers les voyous de la finance qui agissent en bandes organisées ; l'Italie ...

le 01/09/2018 à 14:46
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Oui oui l'Italie peut decider de ne plus payer si elle veut, et apres ? Comme son bubget est en deficitpour payer son fonctionnement cad les salaires des fonctionnaires, il faudra trouver d'autres mechantes banques, mais qui pretera a un pays qui ne ...

à écrit le 01/09/2018 à 11:13
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Moscovici n'a aucune utilité dans l'économie de l'Italie, au contraire Moscovici est un parasite de Bruxelles en déshérence pour tous les peuples de l'Europe qui sont plongés dans la misère. Pour le reste, Moscovici est un proche de DSK dans tous ...

à écrit le 01/09/2018 à 11:02
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Ce planqué n'a aucune légitimité après son passage au gouvernement Hollande. Les Italiens peuvent lui envoyer un doigt d'honneur.

à écrit le 01/09/2018 à 10:18
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Comme les Gaulois Les Romains sont aussi des réfractaires ?

à écrit le 01/09/2018 à 10:12
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La soupe est bonne Mr "le parachute doré " au parlement européen !!! que fait il encore là ?? dans cette commission européenne aux affaires économiques et des finances dont il est un pitoyable représentant de notre pays au vue de ses prestations pol...

à écrit le 01/09/2018 à 10:10
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QUI prète la moindre attention aux propos de Moscovici , a part lui ?

à écrit le 31/08/2018 à 22:56
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Actuellement, chaque commissaire européen reçoit un traitement de 24 374 € bruts par mois, à peu près net d’impôts. ( Traitement de base mensuel de 20 667,20 € bruts par mois + indemnité mensuelle de représentation de 607,71 € bruts par mois + Indemn...

le 01/09/2018 à 0:07
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bah les présidents des pays pourraient le faire, mais en ont-ils envis ? bah non, on appelle ça du populisme démagogique

à écrit le 31/08/2018 à 20:53
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Et qu'est-ce qu'il pense du déficit de la France, notamment pendant les années où il en était responsable?

le 01/09/2018 à 0:05
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woa l'anti france à l'oeuvre, vous aussi vous vous faite payé le rsa par la russie pour innonder les sites d'information de comm pro extrême droite ?

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