Sondage : les grandes entreprises moins effrayées par le Brexit

Le Brexit a cédé son titre de principal risque économique aux yeux des directeurs financiers des entreprises du FTSE 350 pour la première fois depuis le vote sur la sortie de l'UE, indique une étude du cabinet Deloitte.
(Crédits : Wolfgang Rattay)

C'est la faiblesse de la demande au Royaume-Uni qui inquiète désormais davantage, d'après cette étude trimestrielle qui s'appuie sur les réponses de 106 dirigeants d'entreprises parmi les 350 plus grosses capitalisations de la Bourse de Londres.

Depuis le référendum du 23 juin 2016, le Brexit s'était toujours imposé comme plus haut facteur de risque perçu par ces directeurs financiers dans cette étude régulière de Deloitte. Cette fois, les répondants ont indiqué placer la faiblesse de la demande britannique en tête de leurs préoccupations.

Sur une échelle de 1 à 100, le risque représenté par la faible demande est évalué à 57, contre 56 pour le Brexit, au premier trimestre 2018. Au dernier trimestre 2017, ces notes étaient respectivement de 59 et 62.

À l'origine de cet apaisement, selon le rapport, figure l'accord de transition passé le 19 mars entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

L'accord couvre les vingt et un mois de transition entre le Brexit effectif, fin mars 2019, et la fin de l'année 2020. Il offre ainsi davantage de visibilité aux entreprises quant à leurs perspectives d'avenir. La conclusion de cet accord le 19 mars avait été suivi par un rebond de la livre sterling.

"Il y a une claire différence en termes d'optimisme et de goût pour le risque entre ceux qui ont répondu avant ou après cette nouvelle de Bruxelles," a observé Ian Stewart, économiste en chef chez Deloitte.

Plus généralement, seuls 31% des directeurs financiers interrogés estiment faire face à une forte ou une très forte incertitude économique et financière, en baisse de 7 points par rapport à la fin 2017. C'est le plus bas niveau d'incertitude enregistré depuis le vote pour le Brexit.

Quatre scénarii possibles

  • Retour au point de départ

L'Europe est fragilisée, l'euro n'existe plus et la libre circulation des travailleurs entre les pays est de l'histoire ancienne. L'Union européenne est devenue une contrainte plutôt qu'un facilitateur, les taux de change se sont envolés et de nouvelles normes sur les produits de consommations rendent le commerce plus difficile... Rivalité entre les principaux acteurs économiques, difficulté de recruter des experts étrangers, augmentation du coût de la vie, comme un air de déjà vu nous rappelant l'«Europe» des années 80.

  • La fédération européenne

Les derniers accords commerciaux avec le Royaume-Uni ont été conclus le plus rapidement possible. À la suite de cela, l'Union européenne s'est mobilisée afin de créer un nouvel espace économique. Le Partenariat transatlantique de Commerce et d'Investissement a été signé et désormais la nouvelle place forte financière européenne est Francfort. Certes, les dépenses pour maintenir la position concurrentielle de l'Europe au niveau mondial ont été élevées, mais au final, le Brexit n'a-t-il pas été un mal pour un bien ?

  • L'Europe forteresse

Les relations entre le Royaume-Uni et les autres pays de l'Union européenne se sont durcies depuis que le Royaume-Uni s'est vu refuser l'accès au marché unique européen. Sans accès à ce marché, la Grande-Bretagne a vu sa croissance ralentir et l'Écosse et l'Irlande ont décidé de prendre leur indépendance rejoignant ainsi le nouveau noyau européen. Les importations en provenance du Royaume-Uni sont devenues beaucoup plus chères, entrainant ainsi un recul des ventes. De nouvelles taxes sur les marchés financiers apparaissent. L'Europe se «nationalise» et se recroqueville sur elle-même.

  • Le rêve brisé

Les mouvements populistes au sein de l'Europe ont pris de l'ampleur et ceux-ci se retrouvent à la tête du pouvoir dans de nombreux pays. La collaboration entre Paris et Berlin est de l'histoire ancienne, le rêve européen se termine, l'Europe se meurt. De nombreuses crises émergent à la suite de la disparition de la monnaie unique, les coûts de transactions deviennent bien trop élevés et toutes les industries en pâtissent. Un véritable séisme économique a eu lieu. Nos produits sont devenus trop chers pour le marché mondial et nous n'avons que peu de solutions face à nous.

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L'étude a été réalisée du 7 au 21 mars.

 (avec agences)

Commentaires 15
à écrit le 09/04/2018 à 19:56
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Perso je vois le rève brisé arrivé mais je ne suis pas d'accord que ça va créer des crises économique étant donné que la tradition en Europe, c'est de faire payer les pauvres.

à écrit le 09/04/2018 à 19:23
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Tout d'abord 106 réponses sur 350 un 30 pour cent cet article aurait pu s'écrire le verre à moitié vide. Aujourd'hui d'après l'article le souci des entreprises le marché intérieur pas d'explication pourquoi ce marché s'affaiblit est ce pérenne ou sim...

le 09/04/2018 à 23:33
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"Pour l'instant personne ne peut dire ce que sera ce Brexit. Pour l'UE un Brexit réussit serait la fin de l'Europe. " Non, ce serait la fin de l' UE et ce serait tant mieux, avez-vous vu un condamné sortir du couloir de la mo...

à écrit le 09/04/2018 à 15:22
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Si le brexit réussit, ce sera la fin de l'UE ( Ce qui ne veut pas dire la fin de l'Europe ) ;à part les européistes radicaux tout le monde s'en réjouira; L'effet domino apparaît déjà à l'horizon ( Italie, Hongrie )

le 09/04/2018 à 18:10
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C'est beaucoup plus simple "le Brexit" va réussir ! C'est une très bonne nouvelle, il faut maintenant regarder devant, IA, HIGH TECH, ROBOT, BIO, SOLAIRE .... l'Europe est un vieux rêves "hasbeen" d'après guerre, il est temps de passer à autre chose ...

le 09/04/2018 à 18:22
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"Si le brexit réussit" Franchement, vous y croyez encore? Les indicateurs économiques au RU étaient excellents avant le référendum, maintenant ils sont franchement médiocres pour ne pas dire mauvais, il faut croire que les investisseurs/ entreprene...

le 09/04/2018 à 19:49
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@jc "IA, HIGH TECH, ROBOT, BIO, SOLAIRE .... " Tu m'en diras tant. J'ai un slogan pour toi (c'est un cadeau): "Un frexit et le futur viens vite."

à écrit le 09/04/2018 à 15:18
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Si le brexit réussit, ce sera la fin de l'UE ( Ce qui ne veut pas dire la fin de l'Europe ) ;à part les européistes radicaux tout le monde s'en réjouira; L'effet domino apparaît déjà à l'horizon ( Italie, Hongrie )

à écrit le 09/04/2018 à 15:04
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Pour ceux que la vérité n'effraie pas... https://www.upr.fr/actualite/france/lallemagne-sest-elle-exclue-de-fait-de-la-zone-euro-decryptage-de-larticle-de-patrick-artus-par-vincent-brousseau-ancien-economiste-a-la-bce-et-responsable-upr-des-question...

à écrit le 09/04/2018 à 14:40
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Le scenario "fédération européenne" est incomplet: " l'Europe est devenu le caniche des Etats-Unis, qui impose ses normes industrielles et sociales. Les pauvres, les obèses, les incultes sont de plus en plus nombreux. C'est le retour de la guerre fro...

à écrit le 09/04/2018 à 12:43
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Tout un papier pour ça, quel gâchis d'énergie !

à écrit le 09/04/2018 à 12:19
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Non ce n'est pas ça que devrait être votre titre, cela devrait être:" Brexit, encore un sujet sur lequel les curés néolibéraux se sont trompés" et ils continuent de nous asséner leurs messes aussi grotesques qu'insipides dans tous les médias de masse...

à écrit le 09/04/2018 à 12:17
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En fait, pour résumer, le premier et le quatrième scénario annoncent la fin de l'UE et de la Zone Euro, le deuxième scénario est de la pure utopie parce que les pays membres ne veulent pas se fédérer davantage, et le troisième scénario prédit en quel...

à écrit le 09/04/2018 à 10:15
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Il est reconnue que l'Allemagne évite d'investir dans la zone euro quand elle peut le faire dans une zone plus sure! Le Royaume Unie va de ce fait en profiter!

à écrit le 09/04/2018 à 10:08
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Une UE a deux vitesses, les riches de plus en plus riches et les 70 % de la population européenne à la traîne. Les salariés payent plein pot la mondialisation ainsi que les commerçants, agriculteurs etc.... En 2019, le parlement de l'UE sera peut-...

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