Un banquier français en cavale arrêté à Abu Dhabi

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Jean-Claude Oswald a été extradé en Grèce. Le banquier était réclamé par Athènes pour répondre d'accusations de corruption dans des scandales liés à des contrats d'armements.
La justice grecque le soupçonne d'avoir participé à des scandales de corruption.

Un banquier français soupçonné d'être un intermédiaire clef dans plusieurs scandales de corruption d'Etat en Grèce lors de la passation de marchés d'armement a été inculpé mercredi soir et placé en détention provisoire, a-t-on appris de source judiciaire.

Cet ancien cadre de la banque BNP Paribas et de la Dresdner Bank, ayant essentiellement travaillé en Suisse et qui était sous le coup d'un mandat d'arrêt international, a été inculpé pour blanchiment d'argent.

Plus importants scandales de corruption en Grèce

Jean-Claude Oswald, 55 ans, interpellé samedi à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, et transféré en Grèce, a été entendu par des juges d'instruction d'Athènes dans plusieurs dossiers distincts: l'un concernant l'achat d'armes à l'entreprise allemande Wegmann par le ministère de la Défense et l'autre impliquant l'achat de radars aux sociétés suédoise Ericsson et brésilienne Embraer.

Ces affaires qui remontent aux années 90 et 2000 constituent les plus importants scandales de corruption actuellement en cours d'instruction par la justice grecque. Elles ont déjà donné lieu à plusieurs inculpations d'anciens hauts fonctionnaires du ministère et hommes d'affaires qui ont reconnu avoir touché des millions d'euros de pots-de-vin.

Jean-Claude Oswald est soupçonné d'avoir joué les intermédiaires dans ces transactions mais a affirmé aux juges, selon une source judiciaire, qu'il ignorait tout de l'origine frauduleuse des fonds.

Affaire de corruption chez Siemens

Le banquier doit par ailleurs être jugé dans le cadre d'une autre vaste affaire de corruption présumée dans un marché remporté par le groupe allemand Siemens. La société est accusée d'avoir versé environ 70 millions d'euros de pots-de-vin lors d'un contrat conclu en 1997 pour le passage au numérique de la société des télécommunications grecque OTE.

Cette affaire a valu à plus de 60 personnes, dont au moins douze anciens salariés ou cadres dirigeants de Siemens, d'être renvoyées en justice début mars.

Lors d'une intervention devant le parlement grec samedi, le ministre en charge de la lutte contre la corruption nommé par le gouvernement Tsipras a affirmé que la corruption et les pots-de-vin dans les contrats passés par l'Etat grec étaient un "phénomène endémique de la décennie 2000-2010".

A l'origine de la dette grecque?

Panagiotis Nikoloudis, ancien magistrat spécialisé dans la criminalité financière, a chiffré les pertes à "plusieurs dizaines de milliards", y voyant "une cause essentielle" de l'explosion de la dette du pays, à l'origine des difficultés économiques de la Grèce depuis cinq ans.

Le ministre a décrit un système dans lequel le pot-de-vin "de base" se situait entre 2 et 2,5% du contrat, passant à 4% pour les achats d'armes à l'étranger et jusqu'à 23% dans le domaine des achats de matériel médical.

Commentaires 4
à écrit le 09/04/2015 à 18:18
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En prison un banquier ! un seul seulement ?

à écrit le 09/04/2015 à 14:38
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Je ne comprend pas. Tout cela n'a aucune importance. Ce qui compte, c'est de rembourser la dette. Qu'importe que l'origine de cette dette soit la corruption internationale. l'essentiel est d'imposer le peuple, il est la pour cela, non ? A quoi servir...

à écrit le 09/04/2015 à 9:21
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Attention dans les escaliers, une chute est si vite arrivée. ..

à écrit le 09/04/2015 à 8:14
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Et quels sont les Grecs corrompus présentés aux juges ?

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