Les PME rament toujours pour trouver des financements

La conjoncture est rude pour les PME à la recherche de fonds comme en témoigne le report de plusieurs introductions en Bourse. D'autres solutions, toutefois, se mettent en place progressivement. Crédit Agricole Brie Picardie vient ainsi de prendre 3,55% de Foncière Inéa pour 6 millions d'euros.
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L?heure n?est vraiment pas à l?euphorie. Entre les annonces de suppressions d?emplois un peu partout et celles sur les réformes de la fiscalité, les investisseurs naviguent actuellement dans un océan de mauvaises nouvelles. Du coup, les rares projets de levées de fonds et plus particulièrement celles prévues pour financer des PME sont soit reportés, soit purement et simplement annulés. C?est notamment le cas pour la société Agregator Capital, fonds de capital investissement dans des sociétés prometteuses. Le fonds avait lancé fin juin son introduction en Bourse. Il comptait lever à cette occasion 34,5 millions d'euros pour une première cotation le 18 juillet. Le prix des actions était compris dans une fourchette allant de 18 à 22 euros par titre. Les reponsables de l'introduction ont pourtant annoncé mercredi leur intention de reporter l?opération compte tenu d?un contexte boursier pas suffisamment dynamique pour permettre la levée de fonds.

La période électorale est peu propice aux levées de fonds

D?autres projets de levées de fonds aussi bien en actions qu?en obligations ont également été reportés. Les banquiers conseils invoquent un printemps détestable pour les marchés financiers compte tenu notamment des nombreuses échéances électorales. Contexte qui ne fait certes pas les affaires des valeurs moyennes en mal de fonds propres et de capitaux pour financer leurs projets de développement. Globalement, les statistiques en matière d?introductions en Bourse et de levées de fonds sont d?ailleurs à des niveaux historiquement bas. A tel point que nombre d?entreprises ont décidé de profiter de financements « désintermédiés », c'est-à-dire ne passant pas par des banques pour arriver à leurs fins. Offres qui se développent à vitesse grand V dans toute l?Europe et qui porte d?ailleurs le nom évocateur de « shadow banking ».

Initiatives régionales

Pendant ce, temps d?autres initiatives voient le jour. Comme celle d?Alsace Croissance, fonds régional de capital investissement dans lequel se retrouvent le Crédit Mutuel-CIC, le Fonds Stratégique d?Investissements, via CDC Entreprises, et la Région Alsace. Ce FCPR, qui a pour vocation d?entrer au capital de sociétés alsaciennes en développement ou en phase de transmission, vient de réaliser ses deux premiers investissements, au bénéfice d?Heinrich & Bock à Steinbourg et de Waterair à Seppois-le-Bas, pour un montant de 4 millions d?euros. Un troisième projet, concernant l?entreprise ITB DHD à Erstein, devrait être finalisé très prochainement, pour un montant de 1 million.

La Foncière Inéa compte un nouvel actionnaire

Par ailleurs, le Crédit Agricole de la région Brie Picardie a annoncé dans la soirée avoir participé à une augmentation de capital réservé de la Foncière Inea spécialisée dans les bureaux en province. Montant de l?opération : 6 millions d?euros au prix de 39 euros par titre faisant apparaître une décote de 14% par rapport à l?actif net. A l?issue de cette opération le Crédit Agricole Brie Picardie possèdera 3,55% de la Foncière Inéa. « Cette prise de participation s?inscrit dans la volonté du Groupe Crédit Agricole Brie Picardie d?accompagner les différents acteurs de la vie économique de son territoire en matière d?ingénierie financière et notamment de Capital / Développement.

Notre filiale, Brie Picardie Expansion, dotée d?un capital de 30 millions d?euros, possède déjà prés d?une vingtaine de participation dans de nombreux secteurs d?activité comme la distribution, l?industrie, les énergies renouvelables... Cet investissement en matière immobilier complète parfaitement notre portefeuille de participation », indique Patrick Clavelou, directeur général du crédit Agricole Brie Picardie. Manifestement, certains acteurs se mobilisent effectivement pour aider les PME à renforcer leur fonds propres. Il est clair toutefois que la Bourse, elle, n?est toujours pas au rendez-vous.
 

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Commentaires 2
à écrit le 13/07/2012 à 11:50
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Les entreprises françaises sont sous capitalisées. L'Etat n'a qu'à libéraliser fortement le crowd funding en légiférant très vite pour permettre aux PME de faire entrer à leur capital des investisseurs privés via une holding de crowd funding qu'elles...

à écrit le 12/07/2012 à 19:09
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avec une marge brute a 28%, c'est clair que pas grand monde ne va les financer ! et comme les fonds propres sont faibles car il convient de ne jamais remunerer les actionnaires, la messe est dite; he , on ne va pas pleurer sur qqch qu'on sait depuis ...

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