Malgré la résistance de l'euro, le yen s'enflamme

L'espoir de la création d'un marché des euro-obligations a relancé la monnaie unique face au dollar. Mais l'euro menace de tomber à un nouveau point bas de dix ans face au yen.
Infographie La Tribune

Décidément inoxydable, l'euro a digéré l'humiliation que représente la proposition d'aide financière à la zone qu'il représente émanant des grands pays émergents, ceux qui portent le sobriquet de Brics (pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du sud), jadis eux même dépendants des bons office occidentaux. La monnaie unique des Dix-Ssept a même poussé une pointe au dessus de 1,37 dollar mercredi, après avoir chuté jusqu'à 1,3495 en début de semaine dans la foulée de la démission de Jürgen Stark du poste de chef économiste de la BCE. Toute autre monnaie que l'euro se serait écroulée sous l'avalanche des mauvaises nouvelles qui se succèdent dans l'attente d'une hypothétique issue à la crise grecque. Interruption du cycle de hausse des taux de la BCE annoncée par son président, Jean-Claude Trichet, jeudi dernier, voire éventualité d'une volte-face et d'une baisse des taux si la conjoncture économique continue de se dégrader, rebondissements quasi quotidiens de la crise de la dette et bisbilles politiques au sommet. L'euro ne ressort de ces péripéties que fragilisé, car l'espoir fait vivre. Et celui qui guide aujourd'hui les marchés est celui d'une mutualisation des risques financiers dans la zone euro, via la création d'un marché des euro-obligations, qui serait une phase décisive dans la marche vers une intégration plus poussée des dix sept pays membres.

Mesures « appropriées

Il n'empêche que les investisseurs ne se précipitent plus pour acheter l'euro, ce qui a contribué à dégonfler sa surévaluation présumée, et s'engouffrent sur tout ce qui ressemble à des valeurs refuge. Et dans la galaxie des monnaies, le yen en fait partie, surtout depuis que la Suisse bride la montée en puissance de son franc en achetant des tombereaux de devises pour l'empêcher de crever le plancher de 1,20 pour un euro qu'elle lui assigne depuis le 6 septembre. Mercredi, la monnaie japonaise a poussé une pointe jusqu'à 76,65 pour un dollar se rapprochant du record absolu de 75,93 pulvérisé le 9 août, tandis qu'elle se rapprochait du point haut de dix ans face à l'euro atteint lundi à 103,90. De quoi faire sortir du bois la très vigilante Banque du Japon, dont l'un des hauts responsables a averti qu'elle était prête à prendre les mesures « appropriées » pour qu'une reprise incongrue de la flambée du yen ne mette pas en péril une reprise déjà très compromise, voire même « paralysée », selon le diagnostic de l'agence de notation Standard & Poor's. En fin de semaine dernière, lors de la réunion du G7 finances à Marseille, le nouveau ministre des Finances nippon, Jun Azumi, avait déjà expliqué à ses homologues que le Japon était prêt à prendre des initiatives « audacieuses » pour contrer les mouvements spéculatifs sur le yen. Ce ne serait donc pas seulement une intervention de change musclée, du type de celle du 4 août dernier de 59 milliards de dollars, qui serait en préparation.

 

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