Les pays membres de l'Union européenne estiment qu'il faudra entre 90 et 100 milliards d'euros pour recapitaliser leurs banques, ont déclaré ce jeudi des sources bancaires et de l'UE, alors que le chiffre avancé jusqu'à présent, notamment par Christine Lagarde, serait plutôt de 200 milliards d'euros.
"Le montant a été discuté par les Etats membres; il est à présent acceptable pour tout le monde", a dit à Reuters une source de l'UE. "Le montant pourrait dépasser 90 milliards d'euros", a précisé une source bancaire.
Bataille des chiffres
En réalité, tout dépend du scénario envisagé. En tablant sur un éventuel effet de contagion aux autres pays de la zone euro, on peut appliquer une décote de 25% sur la dette irlandaise et portugaise et de 10% sur les titres espagnols et italiens, en plus d'une dépréciation de 50% des obligations grecques. Dans ces conditions, Alpha Value estime à 44 milliards d'euros le besoin de recapitalisation des 39 principales banques cotées du continent.
Patrick Artus, directeur de la recherche de Natixis, précise quant à lui que même dans le cas improbable d'une décote brutale de 50 % sur toutes les dettes souveraines des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne), le besoin de recapitalisation pour les seules banques françaises ne serait que de 25 milliards d'euros.
Pour s'approcher du montant de 100 à 200 milliards d'euros de besoin de capitaux global des banques européennes évoqué par le FMI, Alpha Value estime qu'il faut ajouter aux 44 milliards d'euros issus des dépréciations, 33 milliards au titre des nouvelles normes Bâle III et 93 milliards en raison du ralentissement économique et de l'augmentation du coût du risque, soit un total de 170 milliards d'euros.
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