Après plusieurs tentatives de rapprochement avec d'autres mutuelles d'assurance, la MAIF rebondit sur un terrain inattendu, celui du commerce en ligne. La mutuelle niortaise vient en effet de prendre le contrôle de 82% du capital de la CAMIF, afin de permettre au commerçant en ligne spécialisé dans l'ameublement, sauvé in extremis de la faillite en 2009, « de poursuivre sa dynamique de croissance ».
Les deux partenaires ont des racines communes, celles de coopératives dédiées au monde de l'enseignement, mais aussi des valeurs communes, tous deux sont des entreprises à mission.
Cette opération offre une porte de sortie aux actionnaires historiques de CAMIF, notamment la famille Jacquillat, même si l'actuel PDG, Emery Jacquillat, conservera environ 18% du capital. Le montant de la transaction n'est pas précisé. Le dirigeant est à l'origine du spectaculaire redressement de cet acteur historique de la vente par correspondance (VPC) en le transformant en site marchand champion de l'achat responsable, et dont les trois quarts des produits sont made in France. CAMIF a même banni de son catalogue tous les produits fabriqués en dehors de l'Union européenne, une initiative bien singulière à l'heure de la mondialisation à tout crin de l'e-commerce. Exit donc les micro-ondes !
Vision commune
Mais ce positionnement particulier a convaincu MAIF. « Ce rapprochement s'est imposé à nous comme une évidence. La MAIF souhaite offrir les moyens aux consommateurs de faire bouger les lignes », souligne Pascal Dumerger, directeur général de MAIF. Les deux groupes affichent en effet des objectifs communs en matière de responsabilité sociale et environnementale, qui a poussé à cette alliance inédite en France entre l'assurance et l'e-commerce.
Au-delà du message adressé, ce partenariat peut présenter des avantages industriels. Le site marchand CAMIF va pouvoir notamment se reposer davantage sur le portefeuille d'assurés de MAIF, fort de quelque 3,5 millions sociétaires, pour favoriser une distribution plus directe, en s'affranchissant davantage de la tutelle des grands réseaux sociaux. D'ailleurs, MAIF vient de lancer une plateforme de produits « socialement responsables », baptisé Bienoubien.com, qui pourra bénéficier de l'expertise de CAMIF.
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