Axa affiche une solide croissance mais anticipe un surcoût lié aux catastrophes naturelles

Le numéro 2 de l'assurance en Europe enregistre une hausse de son chiffre d'affaires de 5% sur les 9 premiers mois de l'année et affiche un ratio de solvabilité "favorable" dans un environnement de taux très bas. Le groupe d'assurance français anticipe, en revanche, une facture liée aux catastrophes naturelles supérieure d'environ 400 millions d'euros au budget fixé.
Juliette Raynal
(Crédits : Yves Herman)

Axa se porte bien. Sur les neuf premiers mois de l'année, le groupe d'assurance français affiche un chiffre d'affaires qui frôle les 80 milliards d'euros (79,68 milliards d'euros très exactement), en hausse de 5%. "Tous nos segments cible participent à cette dynamique. L'assurance dommage des entreprises augmente de 7%, la santé de 6% et la prévoyance de 3%. Toutes les zones géographiques du groupe AXA ont contribué à cette forte croissance", a souligné Gérald Harlin, directeur général adjoint et directeur financier du groupe AXA, lors d'une conférence de presse téléphonique ce mercredi 6 novembre.

L'activité du deuxième assureur européen est également portée par AXA XL, division comprenant les activités d'assurance aux entreprises et de réassurance du groupe, dont le chiffre d'affaires sur les trois premiers trimestres de l'année atteint 14,2 milliards d'euros, en hausse de 11%. « AXA XL a affiché une forte hausse de son activité, notamment en assurance dommages et de spécialités. L'environnement tarifaire en assurance continue d'être favorable, et au troisième trimestre, les hausses sur renouvellements ont été significatives", souligne l'assureur dans un communiqué.

Une facture des catastrophes naturelles plus lourde

Par ailleurs, dans un environnement de taux bas, Axa se félicite d'afficher une bonne solidité financière avec un ratio de solvabilité II situé à 187%, en baisse toutefois de 3 points par rapport au trimestre précédent.

"Ce ratio de 187% est en ligne avec notre fourchette cible, comprise entre 170 et 220%. Il témoigne de la solidité et de la résilience du groupe dans un environnement de taux très bas en septembre. Nous observons par ailleurs une remontée des taux, favorable pour notre solvabilité ", a indiqué Gérald Harlin qui s'attend à une future amélioration du ratio de solvabilité "déjà très favorable" au prochain trimestre, notamment grâce à la cession d'AXA Banque Belgique.

Seul point noir au tableau : les quelque 400 millions d'euros de sinistres attendus pour le second semestre 2019 en plus du budget annuel fixé à 750 millions d'euros. Ce surcoût est notamment lié à l'ouragan Dorian qui a frappé les Bahamas et les Etats-Unis fin août début septembre ainsi qu'au typhon Faxai qui a touché le Japon en septembre. Ces deux catastrophes naturelles ont coûté respectivement à Axa XL 100 et 120 millions d'euros. Cette division du groupe est également impactée par les feux de forêts qui sévissent actuellement en Californie et par Hagibis, le plus puissant typhon qu'a connu Tokyo depuis plus de 50 ans, pour lequel une estimation très préliminaire du montant de sinistres serait d'environ 200 millions d'euros.

"Nous enregistrons une déviation de 400 millions d'euros par rapport à la moyenne attendue du niveau des catastrophes naturelles, mais cela ne remet pas en cause l'activité d'Axa XL car les sinistres liés aux catastrophes naturelles sont par définition aléatoires. Il n'y a pas de problème de sélection des risques car nous ne dérogeons pas à la moyenne du marché" a expliqué Gérald Harlin.

L'activité de gestion d'actifs en demi-teinte

Enfin, les résultats de l'activité d'Axa IM, filiale de gestion d'actifs du groupe, apparaissent plus contrastée. La collecte nette en gestion d'actifs s'établit à 5 milliards d'euros, mais elle est sensiblement plombée par une nouvelle décollecte de coentreprises en Asie de 7 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de la gestion d'actifs baisse, lui, de 5% à 900 millions d'euros, principalement en raison de la diminution des commissions de performance et de transactions immobilières.

L'entité semble par ailleurs en proie à des remous internes : Gérald Harlin, qui devait prendre sa retraite à la fin de l'année, a été nommé en octobre dernier pour la diriger dès le 1er décembre, remplaçant Andrea Rossi, qui deviendra "conseiller stratégique". Se voulant rassurant, le dirigeant a réaffirmé l'importance cruciale d'Axa IM pour le groupe. Il a par ailleurs indiqué que sa feuille de route était "extrêmement claire", à savoir développer la structure dans toutes ses composantes, les métiers traditionnels (actions et obligations) comme les alternatifs (investissements immobiliers et produits structurés).

(avec AFP)

Juliette Raynal

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 07/11/2019 à 8:50
Signaler
Bref de nouvelles augmentations de nos factures d'assurances, on connait le refrain hein...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.