Karima Silvent, DRH du groupe Axa : la méritocratie comme devise

Dans son travail, Karima Silvent semble avoir une obsession : l'égalité d'accès à compétences égales.
Karima Silvent a rejoint Axa en 2012, avant de très vite grimper les échelons.
Karima Silvent a rejoint Axa en 2012, avant de très vite grimper les échelons. (Crédits : William Beaucardet)

S'il y a un mot qui est cher à Karima Silvent, directrice des ressources humaines du groupe Axa, numéro deux mondial de l'assurance avec 171 000 employés, c'est celui de méritocratie. Née aux Comores, Karima Silvent quitte cet archipel de l'océan Indien à 6 ans. « Ma mère a dû arrêter l'école et en a beaucoup souffert. Elle était très volontariste et souhaitait que ses filles puissent suivre des études », raconte cette passionnée de lecture et amatrice de bonne cuisine. « Je suis arrivée à Châlons-en-Champagne et j'ai été adoptée par un membre éloigné de ma famille », poursuit-elle.

« Tout est possible »

De ce choix décisif, Karima Silvent garde un attachement profond pour les études et une forte conviction, celle que « tout est possible ». Un message qu'elle véhicule au sein de l'Épide, un établissement public s'occupant de la réinsertion des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme, dont elle préside le conseil d'administration. Karima Silvent se souvient aujourd'hui d'avoir entendu parler chez elle de Sciences Po et de l'ENA dès l'âge de 10 ans. « Pour ma famille, c'était le symbole d'une forme d'intégration républicaine très importante. »

Élève appliquée, Karima Silvent suit cette feuille de route à la lettre, puis décroche, en 1997, un premier poste au ministère de l'Emploi où elle gère un fonds dédié aux entreprises en restructuration. Pendant cinq ans, elle côtoie des DRH et se passionne alors pour cette profession « qui combine économie et humain ». En 2002, elle rejoint l'Assistance publique Hôpitaux de Paris en tant que DRH adjointe, puis passe dans la sphère privée en intégrant en 2007 le groupe Korian (cliniques et maisons de retraite). Elle y occupe le poste de DRH pendant trois ans, puis celui de directrice des opérations pour la France pendant un an.

« J'avais sous ma responsabilité 180 sites. Je passais 50% de mon temps sur le terrain. »

Favoriser l'égalité d'accès

Puis Axa la contacte. « Je me suis demandé : pourquoi moi ? Je ne connaissais rien à l'assurance », se rappelle-t-elle. Quatre entretiens plus tard, Karima Silvent est conquise par la culture « authentique et engagée de cette entreprise ». Elle rejoint le deuxième assureur mondial en 2012 et grimpe très vite les échelons, « sans rencontrer de plafond de verre », reconnaît-elle. D'abord chargée des RH d'une ligne métier, elle devient DRH d'Axa France en 2014, puis DRH du groupe en 2017. Elle intègre le comité exécutif en juillet 2019. Dans son travail, Karima Silvent semble avoir une obsession : l'égalité d'accès à compétences égales.

« Aujourd'hui, 32 % du top management d'Axa sont des femmes et notre objectif est d'arriver à la parité en 2023 », indique-t-elle.

Pour y parvenir, Karima Silvent œuvre notamment à la mise en place d'un nouveau programme de sponsorship pour les femmes de moins de 30 ans.

Photo UNE H306

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Commentaires 6
à écrit le 04/11/2019 à 12:05
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Tout est possible, sauf la confrontation des idées et des constats. Il ne me semble pas avoir été discourtois si ce n'est pour démontrer l'inverse que les stats montreraient. Mais il semble, que comme les pubs, entre ce que l'on montre et ce qui s...

à écrit le 03/11/2019 à 1:53
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DRH, c'est une profession ? Elle sera bientot remplacee par l'IA. Meritocratie? J'ai bien ri, merci.

à écrit le 01/11/2019 à 21:24
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Quand on connait le système, on sait que tous les postes de pouvoir en France sont réservés à ceux qui disposent du fameux capital social cher à Bourdieux ... La haute bourgeoisie pour masquer ce copinage a décidé d'intégrer quelques pseudo déshérit...

à écrit le 01/11/2019 à 10:16
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Toujours la même histoire après un (bref) passage au service des hôpitaux qui ont besoin de nos cerveaux, on s'envole vers des cieux plus juteux en parlant de méritocratie..Il serait temps de réserver la haute fonction publique au service honorable d...

à écrit le 01/11/2019 à 7:49
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La méritocratie n'existe pas. Si c'était le cas, les finances publiques ne seraient pas aussi calamiteuses. Les grandes entreprises ne feraient pas flop sur flop. Par contre, le copinage est la norme partout. Elle devrait cesser d'enfumer les gens av...

à écrit le 31/10/2019 à 16:50
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C'est beau la com ! méritocratie, franchement lorsque l'on sait ce qui se passe en coulisse, je ne sais pas les gars, surtout dans ce domaines...... La structure et l'histoire du pays est l'inverse, les statistiques sont inexistantes, par contre l...

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