Les indemnités de départ du patron de Dexia font débat

D'après les termes de son contrat, Axel Miller, le président -démissionnaire- du directoire de la banque Dexia, devrait toucher 3,7 millions d'euros d'indemnités de départ. Des conditions financières qui suscitent de vives critiques parmi les politiques français.

Alors que les autorités française, belge et luxembourgeoise ont dû se porter au secours de Dexia hier mardi, un rapport annuel de la banque franco-belge révèle qu'en cas de départ, le président du directoire du groupe, Axel Miller, qui vient de démissionner, pourrait recevoir 3,7 millions d'euros d'indemnités.

Cette nouvelle intervient alors que Dexia vient d'être renflouée de 6,4 milliards d'euros pour éviter la faillite et que la question des rémunérations des employés stars du secteur bancaire agite l'opinion publique. Aux Etats-Unis comme en Europe, les salaires, primes et autres bonus des spécialistes de la finance sont désormais vécu comme une véritable provocation.

De l'autre côté de l'Atlantique, en particulier, où le plan Paulson divise la population, on cherche des responsables. Le versement d'indemnités de départ à ces dirigeants jugés responsables du marasme dans lequel se trouve la finance mondiale aujourd'hui fait figure de déclaration de guerre. En France, le gouvernement envisage même un projet de loi pour limiter ces "parachutes dorés", en particulier lorsqu'une entreprise se trouve "en situation d'échec".

Si Dexia a déclaré que la question des indemnités de départ d'Axel Miller n'était "en aucun cas prioritaire dans le contexte actuel", il n'en demeure pas mois que l'intéressé semble vouloir y prétendre. Interrogé hier, mardi, par la télévision belge RTBF, celui-ci a déclaré qu'il était contre les parachutes dorés quand les patrons ont démérité, "mais qu'en ce qui [le] concerne, [il n'avait] pas démérité et personne ne [lui] avait dit qu'il avait démérité". Le comité des rémunérations de Dexia devrait donc se réunir lundi prochain (6 octobre) pour examiner le cas d'Axel Miller.

Le futur "ex président" du directoire de la banque aurait droit, selon son contrat de travail, à une indemnité égale aux rémunérations fixes et variables et aux autres avantages correspondant à une période de 24 mois. Dans le cas d'Axel Miller, cette somme se monterait à 3,7 millions d'euros.

Les commentaires n'ont pas tardé à fuser au sein de la classe politique française. Le ministre de l'Economie, Christine Lagarde devrait être "très vigilante sur la question" du parachute doré du banquier, selon son entourage. De leur côté, le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, et le président de la commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, se sont dit "choqués" à l'idée que les dirigeants de Dexia puissent bénéficier de telles conditions de départ.

De son la Caisse des Dépôts et des Consignations a fait savoir qu'elle "proposera au Conseil d'Administration d'examiner toutes les dispositions permettant de s'opposer au versement d'un parachute doré à l'administrateur délégué à l'occasion de la cessation de ses fonctions".

A noter toutefois que le rapport publié par Dexia ne donne aucune indication sur le sort de Pierre Richard, président du conseil d'administration de Dexia et lui aussi démissionnaire.

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Commentaires 18
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Attent°: à la fin de l'article: c n'est pas 3,7 Milliards mais millions...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les 3.7 millions en début d'article se sont transformés en milliards un peu plus bas! Une petite coquille à corriger...

à écrit le 09/10/2009 à 6:12
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Et dans l'histoire, combien vont toucher les salariés qui vont perdre leur emploi conséquence de cette faillite ?

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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On renfloue Dexia aux frais de qui.?? du contribuable bien entendu alors même que les Etats les mieux notés sont en passe d'être déclassés demain par les agences de rating si celles ci font enfin leur boulot après n'avoir rien vu venir de la crise l...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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Si le président Axel Miller ne pense pas avoir démérité, si personne ne lui a dit qu'il avait démérité, qu'il reste en place ... sous le contrôle du nouveau Comité d'Administration avec les membres représentants l'état. Il pourra ainsi justifier ...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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Comment le Président Axel Miller peut-il invoquer "qu'il n'a pas démérité.... et que personne ne lui avait dit" puisque les résultats sont là....c'est lui seul qui prend les décisions au sein de sa banque, avec son Conseil d'administration. J'espère ...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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sa démissionne apres une grosse erreur et ont leur donne encore une prime de plus de 3millions d'euro !!! si un travailleur démissionne sa seul prime qu'il aura droit c'est d'aller mandier dans la rue,et notre gouvernement va accepter cela,je pense ...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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Quand je vois vos remarques, je me demande si La Tribune est un journal communiste. Dexia à signé un contrat, le renégocier à posteriori serait vraiment scandaleux. Ce type a bien géré la boîte et n'est pas responsable de la déflagration "subprime" q...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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La honte sur ce système. l'état français fonctionne à l'envers on privatise des entreprises qui font des bénéfices comme les autoroutes de france.... on nationalise des banques en péril pour se donner une conscience de solidarité européenne. La class...

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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Si Monsieur MILLER a un minimum de morale, il doit renoncer à ses indemnités. Sinon, il ne vaut pas plus qu'un voleur à la tire.

à écrit le 08/10/2009 à 15:03
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Super, les métiers d'avenir sont banquiers et politiciens, dans les deux cas on peut faire les pires c........ et s'en tirer avec de grasses indemnités piquées dans la poche du contribuable. Il faut savoir assumer ses erreurs jusqu'au bout, à l'époqu...

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Commencerait-"on" à se rendre VRAIMENT compte de ce que rapporte de tels mandats...Et pas seulement dans le monde bancaire! Je m'étonne de la "facilité" avec laquelle tous ces dirigeants semblent quitter le navire...

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Le contrat de travail d'Axel Miller stipule...rémunération et avantages de 24 mois Quel code stipule qu'une personne "démissionnaire de même que P.Richard puisse prétendre a ces avantages puisqu'ils "démissionnent" donc ce sont eux qui rompent le co...

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Il n'y a pas de raison fondamentale à créditer ce monsieur et d'autres d'ailleurs,de 3,700 millions d'euros pour son départ. Il a été grassement payé lors de sa présidence, et en plus, il est démissionnaire. N'oublions pas que cet argent est celui de...

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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c est une honte alors que de nombreuses personnes crevent de fain et sont mal payees

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Solliciter le contribuable pour primer un dirigeant qui a failli faire couler sa banque ... : serais ce une blague belge ?

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Et si le montant des parachutes dorés servait à la construction des logements sociaux??? Christine Lagarde serait moins inquiète pour son budget qui semble voler en éclats.

à écrit le 08/10/2009 à 13:54
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Tout simplement inacceptable. Quand un Chef d'Entreprise se casse la figure, il ne part par avec un parachute doré. Il se retrouve dans la merde et sans allocation chômage.C'est vraiment écoeurant, on dilapide l'épargne des gens, on recapitalise avec...

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