La Grande-Bretagne précise son plan pour assurer les actifs toxiques des banques

Londres a dévoilé ce jeudi comment seront couvertes les pertes liées aux actifs toxiques détenus par les principales banques. En contrepartie, ces dernières devront relancer le crédit dans le pays.

Protéger les banques britanniques et restaurer la circulation du crédit : c'est l'objectif de l'Asset Protection Scheme (APS) ou plan d'assurance des actifs bancaires toxiques, lancé ce jeudi par la Grande-Bretagne. Concrètement, l'Etat propose de couvrir les pertes des banques entrainées par les actifs risqués qu'elles possèdent pour une durée de cinq ans minimum. Ce plan, qui pourra atteindre juqu'à 500 milliards de livres, s'adressent aux banques détenant plus de 25 milliards de livres de ces actifs.

Première interessée, la Royal Bank of Scotland (RBS). Cette dernière vient d'annoncer la plus forte perte annuelle jamais subie par une entreprise britannique, à 24,1 milliards de livres. Une situation catastrophique qui la pousse à placer 325 milliards de livres d'actifs sous protection publique. Le plan devrait lui permettre de couvrir 90% de ses pertes. En plus de cette assurance, l'Etat va lui injecter 13 milliards de livres de liquidités. Sa participation s'élèvera alors à 95% du capital de la banque. Mais pour éviter la nationalisation, le gouvernement versera ces aides sous forme d'actions sans droit de vote, ce qui limitera sa prise de participation à 75%.

En échange, le gouvernement facture 2% du montant des actifs assurés et obtient surtout la promesse d'une augmentation de 25 millions de livres de crédits accordés aux ménages et aux entreprises sur les douze prochains mois par RBS. Coïncidence malheureuse, l'annonce de ce plan de soutien intervient au moment de la révélation du montant de la pension de retraite de Sir Fred Goodwin, ancien directeur de RBS. Une pension qui s'éleve à 726.000 euros par an et à laquelle Alistair Darling, ministre des finances, lui demande de renoncer.

Autre banque concernée : la Lloyds Banking Group. La banque négocie actuellement sa participation à l'APS avec le Trésor. Elle envisagerait de placer 200 milliards de livres d'actifs sous protection. Ses modalités d'adhesion au plan d'assurance ne seront pas les même que pour RBS mais les objectifs seront identiques: "apporter la certitude et la confiance qui préserveront le crédit, ce qui est primordial pour tout un chacun" selon Alistair Darling.

Le Trésor britannique a fait savoir que les banques participant à ce dispositif devront assumer leurs premières pertes en totalité mais que l'Etat les prendra ensuite en charge à 90%. Il s'agirait selon lui d'une "incitation appropriée pour les établissements participants, incitation à s'engager à maintenir à un minimum les pertes liées aux actifs inclus dans le dispositif". Sont concernés les prêts à effet de levier, les prêts immobiliers commerciaux ou residentiels et des actifs de crédits structurés.

Le gouvernement prévient que les banques interessées ont jusqu'au 31 mars pour se manifester.

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