La banque franco-belge Dexia est exposée à hauteur de 13 milliards d'euros dans les pays d'Europe centrale et de l'est, a indiqué mercredi son patron Pierre Mariani lors d'une audition devant la commission des Finances du Sénat. Il a précisé qu'il s'agissait "souvent de dette souveraine", soit des financements de collectivités locales pour l'essentiel.
Il a ajouté qu'un processus de conversion en monnaie locale des prêts qui avaient été émis dans une devise étrangère (le plus souvent en euros ou en francs suisses) avait été mené en janvier, notamment en Hongrie.
Plusieurs pays d'Europe centrale et de l'est, notamment la Hongrie, la Roumanie, l'Ukraine et la Lettonie, font l'objet de craintes quant à la solidité de leur système financier, fragilisé par la crise. Dans ces pays, un nombre important de prêts sont libellés en devise étrangère et la baisse de valeur des monnaies locales augmente le poids de la dette sur les ménages et les entreprises.
Lors de son intervention, Pierre Mariani a également évoqué le cas de la filiale américaine de rehaussement de crédit FSA, à l'origine d'une perte de 3,1 milliards d'euros sur la seule année 2008. Il table sur un feu vert de la Commission européenne à la cession de FSA à son concurrent américain Assured Guaranty pour le 18 mars, et prévoit de finaliser la vente fin mars ou "dans les tout premiers jours d'avril".
En novembre, Dexia avait fait part de son intention de céder FSA pour un montant de 722 millions de dollars. Cette transaction, si elle va se traduire par une moins-value d'environ 1,5 milliard d'euros, devrait lui permettre de réduire son exposition aux actifs américains à risque, qui s'élève à 500 milliards de dollars.
Le titre réagit très mal ce jeudi avec une chute de 21,02% à 1,21 euro.
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