Morgan Stanley et Wells Fargo ne sont pas encore tirées d'affaires

Les deux banques américaines ont publié des résultats trimestriels toujours très marqués par la crise financière, contrairement à leur consoeurs Goldman Scahs, JPMorgan et Bank of America.

Après les bonnes surprises annoncées par Goldman Sachs, JPMorgan Bank of America et, dans une moindre mesure, Citigroup, l'annonce des performances de Morgan Stanley et de Wells Fargo au deuxième trimestre fait l'effet d'une douche froide. La perte trimestrielle de l'une et l'envolée des défauts de paiement de l'autre viennent rappeler au marché que le système financier américain est frappé par l'une des plus importantes crises de son histoire depuis plus d'un an.

Morgan Stanley vient de publier sa troisième perte trimestrielle d'affilée; Entre avril et juin, le déficit de la banque a atteint 1,26 milliard de dollars, soit 1,02 dollar par action. La perte sur opérations continues, qui correspond aux activités que l'entreprise compte poursuivre au présent comme au futur, s'élève à 159 millions de dollars (112 millions d'euros), soit 1,37 dollar par action. Elle est nettement plus importante que ce qu'attendaient les analystes. Ils tablaient en effet sur un déficit de seulement 59 cents par action.

Les performances du deuxième trimestre ont été pénalisées par deux charges principales. Tout d'abord, l'effet négatif de 2,3 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) résultant des pertes de crédit et compris dans le résultat sur opérations continues. Ensuite, la banque a dû passer une charge de 850 millions de dollars (600 millions d'euros) de dividende à destination de l'Etat américain. Elle a en effet remboursé 10 milliards de dollars reçus dans le cadre du plan Tarp, le plan de soutien aux banques de Washington.

Le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires pour les établissements financiers, a reculé pour sa part de 11% à 5,4 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros).

Evidemment, ces performances détonnent comparées à celles des autres établissements de Wall Street. Mais les analystes pointent que Morgan Stanley a opté pour une stratégie de prudence et d'assainissement profond de ses actifs, tandis que Goldman Sachs et JPMorgan ont choisi de renouer avec des pratiques plus à risques, mais plus rémunératrices.

Chez Wells Fargo, les résultats sont moins tranchés, mais guère plus encourageants. La banque californienne a bien vu son bénéfice net bondir (+47%) au niveau record de 2,58 milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) en un an (après versement des dividendes). Et son produit net bancaire a presque doublé, passant à 22,51 milliards de dollars (15,8 milliards d'euros).

Dans le cas de la banque, qui vient de racheter Wachovia, ce sont les actifs "non performants" qui plombent la tendance. Ils ont bondi de 45% par rapport à l'année précédente. Ces défauts de remboursement de créances obligataires représentent 18,34 milliards de dollars (12,9 milliards d'euros), contre 12,6 milliards l'année précédente. Les prêts commerciaux et immobiliers sont les plus concernés, avec une envolée des défauts de paiement de 69%. Une nouvelle levée de fonds n'est pas à exclure selon plusieurs analystes.

A la Bourse de New York, Wells Fargo a chuté de 3,55% à 24,45 dollars et Morgan Stanley a finalement gagné 0,07% à 27,58 dollars.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Bon, Morgan Styanley, c'est le japon maintenant avec la participation appuyée de UFJ, la stratégie est différente, d'attente. Pour Wells Fargo l'équation est différente, il s'agit gonfler la surface au détriment éventuel des profits pour négocier des...

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