Dexia chouchoute sa pépite turque

La banque franco-belge compte s'appuyer sur DenizBank, qui pourrait représenter 27% de ses revenus en 2014.
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La pérennité de la filiale turque de Dexia représente un enjeu de taille pour la banque franco-belge. Le groupe a d'ailleurs réuni la presse de ces deux pays la semaine dernière à Istanbul pour présenter sa filiale DenizBank qui représente aujourd'hui plus de 40% du résultat avant impôt du groupe, et le temps gris et morose sur la capitale économique turque n'a en rien entamé l'enthousiasme de la direction de la banque. Il faut dire que la Turquie peut être présentée comme le nouvel eldorado des établissements financiers : 8,9% de croissance en 2010, une inflation de "seulement" 4% et un rendement des capitaux propres (ROE) dans le secteur bancaire turc qui s'élève à 21,1% ! De plus, 53% de la population a moins de 30 ans et n'est pas encore bancarisée.

Pierre Mariani, administrateur délégué du groupe Dexia est d'ailleurs venu en personne à Istanbul présenter sa filiale turque. Il est par la même occasion devenu officiellement président du conseil d'administration de DenizBank. Cette dernière, présidée par le très dynamique Hakan Ates, annonce qu'elle aura des revenus de 3,7 milliards de livres (1,6 milliard d'euros) en 2014, contre 2,36 milliards en 2010, ce qui devrait représenter 27% des revenus de Dexia en 2014.

Afin de contribuer au développement de sa filiale, le groupe entend allouer 500 millions de livres turques (220 millions d'euros) qui seront investis dans DenizBank pour porter son réseau d'agences de 512 à 800. La banque turque - la neuvième du pays en terme de bilan - compte 3,2 millions de clients et axe sa politique sur le soutien des PME (520.000 clients) et des agriculteurs (première banque privée sur ce segment avec 440.000 clients).

La période idyllique pourrait pourtant ne pas durer, DenizBank prévoit que son niveau de rendements des fonds propres passera de 21% à 14% en quatre ans. "Les niveaux de marges ne seront plus les mêmes à mesure que le temps avancera car le marché turc va progressivement arriver à maturation", estime Pierre Mariani.

Dexia a par ailleurs annoncé que sa compagnie turque d'assurance-vie Deniz Emeklilik n'échappera pas aux cessions d'actifs imposées par la Commission européenne dans le cadre de la poursuite de la restructuration de la banque.

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