Français et Belges devront se partager la facture de Dexia

Les discussions sur l'avenir de Dexia reprennent dimanche à Bruxelles où le Premier ministre français, François Fillon, doit se rendre dans la journée pour décider avec son homologue belge, Yves Leterme, des modalités d'un démantèlement de la banque franco-belge, première victime européenne de la crise de la dette.
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Initialement prévue samedi après-midi, une réunion du conseil d'administration du groupe se déroule ce dimanche à Bruxelles pour donner plus de temps aux négociateurs.

Matignon a confirmé dimanche le déplacement dans la journée de François Fillon à Bruxelles, sans donner plus de précisions sur l'avancée des discussions.

Le Premier ministre belge chargé des affaires courantes, Yves Leterme, a déclaré la veille que "tout est prêt pour des négociations finales avec la France" et que son gouvernement était également en contact avec le Luxembourg, où la banque dispose d'importantes activités, ainsi qu'avec la Commission européenne.

L'agence de notation Moody's a accru la pression sur le camp belge vendredi soir: elle a placé la note souveraine Aa1 du royaume sous surveillance en expliquant entre autres vouloir évaluer les coûts et les passifs que l'Etat pourrait assumer en soutenant Dexia. (Voir )

Le démantèlement du groupe pourrait en effet passer par une nationalisation de la branche belge, Dexia Banque Belgique (DBB), spécialisée dans la banque de dépôts.

Selon le quotidien belge L'Echo, la piste d'un rachat de DBB par une banque étrangère reste envisagée et plusieurs institutions auraient manifesté leur intérêt, parmi lesquelles Deutsche Bank, Rabobank , le Crédit mutuel, et BBVA.

Autre point clé des discussions: la répartition du fardeau financier de ce démantèlement entre la Belgique et la France, dont la participation cumulée à celle de la Caisse des dépôts (CDC) avoisine les 25%.

Yves Leterme et Didier Reynders ont prévenu jeudi le gouvernement français que la Belgique ne porterait pas seule ce poids financier.

Les deux pays doivent notamment s'entendre sur les garanties de financement à accorder pour assurer le financement nécessaire à la liquidation progressive d'un portefeuille obligataire évalué à 95 milliards d'euros.

Vendredi, François Fillon a annoncé que la Caisse des dépôts dégagerait trois milliards d'euros pour assurer le financement des collectivités locales françaises en attendant qu'une nouvelle entité formée par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et la Banque postale prenne le relais de Dexia.

Le président français, Nicolas Sarkozy, doit se rendre de son côté dimanche à Berlin pour un entretien et un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel, avant le sommet de la zone euro des 17 et 18 octobre et le G20 de Cannes les 3 et 4 novembre. Une rencontre bilatérale durant laquelle le dossier plus vaste de la recapitalisation des banques européennes devrait être abordé.

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