Dexia : les administrateurs veulent en finir cette nuit

L'Echo (Bruxelles) suit minute par minute le conseil de Dexia. Toujours en cours à minuit, se poursuivra jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé, peu importe l'heure. Le conseil des ministres suivra dans la foulée, pour entériner l'accord intergouvernemental. L'État belge a proposé de racheter Dexia Banque Belgique pour 4 milliards. Dans un deuxième temps, les Régions pourraient monter dans le capital de la banque. Le groupe perdra également son aile française, DMA, rachetée par l'État français pour un prix de 650 à 700 millions. Le reste de Dexia devient donc une banque résiduelle ou bad bank. Ses besoins de liquidité, estimés à 90 milliards d'euros, seront garantis par la Belgique à hauteur de 54 milliards. Les dernières infos de notre partenaire belge.
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Le destin de Dexia sera-t-il tranché cette nuit? Il nous revient que le conseil d'administration, qui se tient actuellement, peine à trouver un accord. Mais les participants entendent négocier jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé. Peu importe l'heure avancée. Quant à la communication qui en sera faite, c'est le flou total. En tout cas, le conseil des ministres suivra dans la foulée, pour entériner l'accord intergouvernemental car un comité restreint (kern) ne peut valider ce type d'opérations.

L'État belge entend racheter Dexia banque Belgique pour 4 milliards, a appris la rédaction de plusieurs sources gouvernementales. Un prix situé dans la fourchette basse évoquée par Yves Leterme. Dans un premier temps, l'Etat possèderait ainsi 100% du capital. Dans un deuxième temps, les Régions pourraient monter dans le capital de la banque, comme elles en ont manifesté l'intention.

Cette vente est l'un des volets de l'accord sur le démantèlement de Dexia conclu ce dimanche midi à Bruxelles entre les Premiers ministres belge et français, Yves Leterme et François Fillon.

Le groupe perdra également son aile française, DMA, rachetée par l'État français pour un prix de 650 à 700 millions. La Caisse des dépôts et consignation rechignerait cependant toujours face à un tel prix.

Le reste du groupe Dexia devient donc une banque résiduelle ou bad bank. Ses besoins de liquidité, estimés à 90 milliards, seront garantis par la Belgique, la France et le Luxembourg selon la clé de répartition suivante : 60,5/36,5/3. La band bank devra payer des primes sur ces garanties.

L'État belge estime donc qu'il reste dans les lignes de son objectif de négociation, à savoir ne pas débourser plus de 1% du PIB (3,6 milliards) pour l'achat de DBB. Cependant, le montant des garanties consenties par la Belgique représente 15% du PIB, alors qu'il ne vaut que pour 2% de celui de la France.


Epilogue?

Un conseil des ministres était initialement programmé pour 22 heures. Ce qui, au vu des dernières informations, apparaît comme optimiste.

Préalablement, le Premier ministre avait expliqué que tout dépendait à présent "du conseil d'administration". Du côté des trois Régions, l'accord conclu entre les gouvernements belge et français inquiète: "le pire plane sur nous", nous confie un ministre wallon.

Pourtant, un communiqué du premier ministre avait annoncé que "les gouvernements belge, français et luxembourgeois réaffirment (...) leur solidarité dans la recherche d'une solution qui assure l'avenir de Dexia", une solution "qui est aussi le fruit de concertations intenses avec l'ensemble des partenaires concernés"

Le premier ministre a aussi assuré que le gouvernement est prêt à contribuer à trouver au cours des prochains jours une solution pour le holding communal de Dexia.

Sur le plateau de "Mise au Point" de la RTBF, le ministre des Finances a parlé de "forte montée en puissance" de l'Etat belge dans Dexia et souligné qu'elle ne sera pas seule à contribuer à apporter les garanties à la banque. Celles apportées par l'Etat au premier sauvetage de Dexia en 2008 ne lui ont rien coûté, a-t-il souligné.

Pour l'avenir, Didier Reynders estime que, comme en 2008, l'Etat n'a pas vocation à rester éternellement dans Dexia mais qu'il n'est pas question non plus d'y brader ses actifs. "Dans 5 ans ou plus, on sera peut-être toujours dedans", a-t-il dit.

Il estime aussi que la "bad bank" à créer est moins problématique que ce fut le cas en 2008, car les actifs concernent essentiellement des emprunts à long terme pour les communes, que les Etats peuvent garantir.


Régions, dindons de la farce ?

L'accord conclu entre les gouvernements belge et français inquiète les dirigeants des trois Régions. "Nous n'avons pas été associé, ni même informé, nous confie un ministre. Le pire plane sur nous."

Le pire, ce serait la déconfiture du Holding communal. Les garanties apportées par les trois Régions sur les emprunts du HC seraient alors actionnées. Perte sèche : 450 millions.

Et il faut y ajouter les 120 millions de commercial paper. Rappelons aussi que le HC doit 1,2 milliard à Dexia Banque, créance qui serait enterrée en cas de faillite. "Pour l'instant, c'est la crispation, le refus total de nous transmettre la moindre information", regrette-t-on au gouvernement wallon.

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Commentaires 2
à écrit le 10/10/2011 à 3:43
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"en finir" Hara Kiri ? les administrateurs auraient ils découvert l'honneur ? j'attends de voir. Mais je les vois plutôt être nommé dans un autre conseil d'administration et réitérer leurs âneries, ou leurs mégalomanies ou bien encore leurs escroque...

à écrit le 10/10/2011 à 0:41
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Le Monde meurt de faim, se révolte, et nos braves politiques renflouent des banques sur notre dos, banques qui se gavent déja, mais pauvres accionnaires, j'espère qu'ils toucheront leurs royalties sur notre dos, c'est la moindre des choses, on ne vou...

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