France, Belgique et Luxembourg soutiennent le plan de la direction de Dexia

Les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont réaffirmé ce dimanche leur solidarité dans la recherche d'une solution qui assure l'avenir de la banque franco-belge Dexia.
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La Belgique, la France et le Luxembourg ont convenu dimanche d'un nouveau plan de sauvetage de Dexia actuellement en cours d'examen par le conseil d'administration de la banque franco-belge, première victime de taille de la crise de la dette de la zone euro.

Réunis depuis 15 heures à Bruxelles, les administrateurs doivent entériner un plan censé aboutir à un démantèlement de l'ancien numéro un mondial du financement des collectivités locales, déjà sauvé de la faillite en 2008 grâce à un renflouement public de plus de six milliards d'euros.

En milieu de journée, à l'issue d'une réunion à laquelle participait également le ministre des Finances du Grand-duché Luc Frieden, les Premiers ministres belge Yves Leterme et français François Fillon ont assuré dans un communiqué commun que Bruxelles, Paris et Luxembourg apportaient tout leur soutien aux propositions du management du groupe bancaire.

"La solution proposée, qui est aussi le fruit de concertations intenses avec l'ensemble des partenaires concernés, sera présentée au Conseil d'administration de Dexia à qui il incombe d'approuver les propositions", ajoutent les deux Premiers ministres.

"Les trois gouvernements ont convenu de soumettre une proposition au conseil d'administration qui convient parfaitement aux objectifs du gouvernement belge, qui implique de prendre le contrôle de Dexia Banque Belgique, de la sécuriser et d'en faire une banque très sûre", a déclaré Yves Leterme à la télévision belge.

Dans le cadre du démantèlement de Dexia, les activités de la banque franco-belge pourraient être scindées et les actifs les plus risqués cantonnés dans une structure séparée.

Bruxelles et Paris doivent pour ce faire s'entendre sur les garanties qu'apporteront les deux pays à la structure de cantonnement devant accueillir le portefeuille obligataire de 95 milliards d'euros de Dexia, dans l'espoir de ne pas aggraver la situation de leurs finances publiques.

L'agence de notation Moody's a d'ailleurs accru la pression sur le camp belge vendredi soir : elle a placé la note souveraine Aa1 du royaume sous surveillance en expliquant entre autres vouloir évaluer les coûts et les passifs que l'Etat pourrait assumer en soutenant Dexia.

VALEUR DE TEST

Les négociations sur un démantèlement de Dexia auront valeur de test aux yeux des investisseurs qui veulent voir dans le dossier Dexia la capacité des dirigeants européens à surmonter leurs divergences pour résoudre la crise bancaire et la crise de la dette souveraine.

Ces discussions surviennent alors que la France et l'Allemagne se sont engagés à apporter une réponse durable et globale à la crise de la zone euro pour le sommet du G20 de Cannes prévu début novembre, qui passera notamment par une recapitalisation des banques européennes.

Selon le scénario le plus probable, le démantèlement de Dexia devrait passer par une nationalisation de la branche belge, Dexia Banque Belgique (DBB), spécialisée dans la banque de dépôts. L'opération devrait coûter, selon des informations de presse, quatre milliards d'euros à la Belgique.

Autre point clé des discussions: la répartition du fardeau financier de ce démantèlement entre la Belgique et la France, dont la participation cumulée à celle de la Caisse des dépôts (CDC) avoisine les 25%.

Yves Leterme et Didier Reynders ont prévenu jeudi le gouvernement français que la Belgique ne porterait pas seule ce poids financier du sauvetage.

L'Etat belge pourrait apporter 60% des garanties contre 40% pour la France.

Dans l'Hexagone, le démantèlement de Dexia devrait se traduire par un adossement des activités de financements des collectivités locales à une structure détenue conjointement par la Caisse des dépôts et la Banque postale.

Vendredi, François Fillon a déjà annoncé que la Caisse des dépôts dégagerait trois milliards d'euros pour assurer le financement des collectivités locales françaises en attendant qu'une nouvelle entité formée par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et la Banque postale prenne le relais de Dexia.

En attendant l'issue des négociations et les décisions du conseil d'administration, la cotation de l'action Dexia a été suspendue à Bruxelles jeudi. Elle doit reprendre lundi dans la matinée.

Avant la suspension, l'action Dexia valait 0,85 euro.

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