Chute en trompe-l'œil des profits de Bank of America

Les profits de la deuxième banque américaine ont été divisés par trois au premier trimestre, tombant à 653 millions de dollars. Mais en excluant une importante charge comptable, ces résultats sont nettement supérieurs aux prévisions.
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Dernière grande banque américaine a publié ses résultats trimestriels, Bank of America a livré des résultats en trompe-l'oeil. La banque a fait état d'une très forte contraction de son bénéfice net au premier trimestre 2012. Celui-ci a en effet été divisé par trois, tombant à 653 millions de dollars. Mais cette baisse s'explique par une importante charge comptable, liée à la valorisation de sa dette, de 4,8 milliards de dollars.

Sans cette charge, et en excluant d'autres éléments exceptionnels, l'établissement de Charlotte affiche un résultat opérationnel de 3,7 milliards de dollars, contre 2,6 milliards l'an passé à la même époque. Par action, cela représente 37 cents alors que le consensus des analystes tablait seulement 12 cents. Son revenu net, l'équivalent du chiffre d'affaires, est en ligne avec les attentes, en baisse de 2,8% (hors charges), à 27,8 milliards de dollars. En rythme séquentiel, c'est à dire par rapport au quatrième trimestre 2011, il a progressé de 3%.

"Notre stratégie fonctionne: tandis que l'économie progresse régulièrement et grâce au travail que nous avons fourni pour renforcer et simplifier l'entreprise, nous avons vu une rentabilité améliorée dans toutes nos activités ce trimestre comparé au quatrième trimestre 2011", s'est félicité dans un communiqué son PDG Brian Moynihan, alors que la deuxième banque américaine par les actifs derrière JPMorgan s'est lancée dans un vaste plan d'économies prévoyant 30.000 suppressions d'emplois.

Recul des provisions

Principal motif de satisfaction pour les dirigeants de l'établissement: la très nette amélioration des actifs de marché, repassées dans le vert au premier trimestre avec un profit de 798 millions de dollars. Les trois mois précédents avaient débouché sur une perte de 768 millions. Les revenus de cette division ont fortement progressé - plus particulièrement ceux tirés des activités de courtage d'obligations, devises et matières premières ("fixed income") -, à 4,2 milliards de dollars contre 1,8 milliard fin 2011. Il s'agit de la plus forte progression enregistrée depuis l'intégration en 2009 de la banque d'investissements Merrill Lynch.

Bank of America a par ailleurs fortement réduit ses provisions pour créances douteuses, les ramenant de 2,9 milliards au quatrième trimestre 2011 à 2,4 milliards. Cela représente le plus faible niveau depuis le troisième trimestre 2007 grâce à "l'amélioration de la qualité du crédit", explique la banque. Ce repli des provisions est particulièrement marqué dans la division de services immobiliers. Si elle demeure plombée par la reprise des activités de Countrywide Financial, l'ancien numéro un du prêt hypothécaire aux Etats-Unis, ses pertes se sont nettement réduites (1,1 milliards).

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