Société Générale prudemment optimiste pour 2020 après une année 2019 difficile

Société Générale a entrepris de lourds efforts de restructuration l'an dernier, qui ont laissé leur marque sur ses résultats financiers. En 2019, le bénéfice net s'est replié d'un peu plus de 21%, à environ 3,25 milliards d'euros. Son produit net bancaire s'est lui effrité de 2,1% pour atteindre 24,7 milliards d'euros. Mais pour 2020, la banque de La Défense mise sur une croissance de son bénéfice net et sur une légère croissance de ses recettes.
(Crédits : Reuters)

Le groupe bancaire Société Générale s'est montré jeudi prudemment optimiste pour 2020, espérant récolter les fruits de lourds efforts de restructuration consentis en 2019 tout en prévenant qu'il ne baisserait pas la garde sur la réduction des coûts.

"Nous abordons 2020 avec la confiance des succès de 2019", a déclaré en conférence de presse Frédéric Oudéa, le directeur général du groupe, tout en précisant qu'il "reste beaucoup de travail à accomplir".

De possibles nouvelles suppressions de postes

Le groupe au logo rouge et noir, qui évolue comme ses concurrents dans un contexte de taux bas limitant ses marges de manœuvre, doit notamment procéder à de nouvelles cessions cette année.

M. Oudéa n'a par ailleurs pas exclu d'éventuelles nouvelles suppressions de postes ces prochains mois: "nous travaillons sur l'ensemble des métiers et des fonctions et s'arrêter alors que les métiers continuent à se transformer ce serait avoir un risque d'obsolescence", a-t-il répondu à une question sur ce thème précis.

Société Générale entend mettre l'accent cette année sur l'amélioration de sa rentabilité "grâce à une allocation sélective du capital, privilégiant les métiers en croissance et à forte rentabilité, combinée à une stricte discipline sur les coûts", a-t-il fait savoir.

Abandon de l'objectif de rentabilité

La "Générale" mise pour 2020 sur une croissance de son bénéfice net par rapport à 2019 et sur une "légère croissance" de ses recettes. Le groupe insiste toutefois sur le caractère "incertain" et "difficile" de l'environnement, qui l'a d'ailleurs contraint à abandonner son objectif d'une rentabilité des capitaux propres comprise entre 9 et 10% à la fin de l'année.

"Il est peu vraisemblable qu'on atteigne cet objectif fin 2020", a reconnu M. Oudéa, se contentant désormais d'affirmer vouloir "améliorer" cet indicateur. Fin 2019, il stationnait à 7,6%.

Pour parvenir à ce résultat, Société Générale compte sur de lourds efforts de restructuration entrepris l'an dernier, qui ont laissé leur marque sur ses résultats financiers. L'an passé, le bénéfice net s'est replié d'un peu plus de 21%, à environ 3,25 milliards d'euros - un niveau inférieur aux 3,43 milliards attendus par le consensus d'analystes compilé par l'agence financière Bloomberg. Le produit net bancaire, équivalent peu ou prou du chiffre d'affaires pour les établissements bancaires, s'est effrité de 2,1% pour atteindre 24,7 milliards d'euros.

"2019 aura été une année intense de progrès au cours de laquelle nous avons réalisé l'ensemble des objectifs, tant stratégiques que financiers, que nous nous étions fixé", a néanmoins assuré M. Oudéa, tout en revendiquant une solide activité commerciale dans la plupart de ses métiers et de bon augure pour l'avenir.

 Satisfecit en Bourse

À la Bourse de Paris, ces annonces étaient favorablement accueillies: l'action Société Générale grimpait de 1,35%, à 30,70 euros, vers 10H44.

"Avec ces résultats, nous pensons que Société Générale est sur les rails pour un retour à la normale avec des tendances de fond robustes et un capital solide", commentaient dans une note les analystes de Jefferies.

L'établissement bancaire a en effet nettement renforcé son assise financière, en cédant notamment des activités à tour de bras: son ratio de fonds propres "durs", qui permet de mesurer sa solidité en cas de turbulences, pointait à 12,7% fin décembre contre 10,9% un an plus tôt. Cet objectif était une priorité: des inquiétudes étaient apparues fin 2018, quand la Société Générale avait affiché, au sein des banques françaises, les moins bonnes performances en matière de solidité financière lors d'un test européen de résistance.

En parallèle, le groupe revendique de nets progrès dans son plan de restructuration, se disant même en avance sur un certain nombre d'objectifs. Il a aussi annoncé une nouvelle politique de dividende pour 2020, avec un taux de distribution de 50% du résultat net pouvant inclure une part de jusqu'à 10% sous forme de rachat d'actions. "L'idée c'est d'annuler ces actions et fondamentalement de contribuer à améliorer le bénéfice net par action", a précisé M. Oudéa.

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