Ebullition dans les paiements : nouvelle fusion à 5 milliards d'euros

Le numéro un scandinave des paiements Nets a annoncé sa fusion avec l'allemand Concardis afin de créer un groupe de 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires. D'autres opérations pourraient suivre dans un secteur en pleine concentration.
Le patron du numéro un scandinave des paiements Nets, Bo Nilsson, annonçant avec Robert Hoffmann, celui de Concardis, la fusion des deux groupes, au salon Money 20/20, ce lundi.
Le patron du numéro un scandinave des paiements Nets, Bo Nilsson, annonçant avec Robert Hoffmann, celui de Concardis, la fusion des deux groupes, au salon Money 20/20, ce lundi. (Crédits : DR)

Tout va très, très vite dans le secteur des paiements en Europe. En juillet dernier, le danois Nets A/S avait annoncé avoir été approché en vue d'un rachat, moins d'un an après son introduction en Bourse par des fonds. Il avait accepté en septembre d'être repris par le fonds américain Hellman & Friedman. Ce lundi, en plein salon Money 20/20 Europe sur l'avenir du secteur qui se tient à Amsterdam, le leader scandinave a annoncé son rapprochement avec le groupe allemand Concardis, dans le cadre d'une opération de plus de 5 milliards d'euros.

L'opération, qui se fera par échange d'actions, va donner naissance à "un des leaders européens du paiement", un groupe de 3.500 employés, de 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel et de 500 millions d'euros d'excédent brut d'exploitation (Ebitda). Prestataire de paiement pour les commerçants, surtout présent dans les pays germanophones, Concardis est près de trois fois plus petit que Nets, né de la fusion de plusieurs systèmes de paiement des banques des pays nordiques. Concardis a lui aussi des fonds comme actionnaires, Bain Capital et Advent - qui étaient sortis de Nets au moment de son introduction en Bourse - et l'ont racheté en janvier 2017 sur la base d'une valorisation de 700 millions d'euros. Hellman & Friedman avait déboursé 33,1 milliards de couronnes (4,45 milliards d'euros) en septembre dernier pour prendre le contrôle de Nets, le plus gros LBO (rachat par endettement) réalisé en Europe depuis 2013.

"Nous souhaitons façonner la concentration en cours dans le secteur européen des paiements et poursuivre notre expansion pan-européenne" a déclaré le patron de Nets A/S, Bo Nilsson.

"L'Allemagne offre un potentiel de croissance intéressant en raison de la taille du marché, des dépenses de consommation et du fait que 75% des paiements se font encore en cash. Cette fusion avec Concardis nous permet d'accroître notre exposition à la partie germanophone de l'Europe qui, en plus d'être un secteur à forte croissance, constitue un tremplin idéal pour le reste de l'Europe."

Course à la taille

Les acteurs du paiement se livrent une course à la taille pour mutualiser les investissements dans le numérique et faire face aux nouveaux entrants du secteur. Le français Worldline, filiale d'Atos, a annoncé en mai le rachat pour 2,3 milliards d'euros, du suisse Six Payment, auquel Nets s'était intéressé. Le géant américain PayPal a mis la main sur le suédois iZettle avant qu'il n'entre en Bourse, moyennant 2,2 milliards de dollars. L'an dernier, le français Ingenico avait mis 1,5 milliard d'euros  sur la table pour s'offrir le suédois Bambora.

"Il va y avoir d'autres opérations", a confié Bo Nilsson, le directeur général de Nets, à l'agence Reuters. "Nous regardons des cibles potentielles dans les pays nordiques, dans les pays germanophones et même dans d'autres zones géographiques et nous nous attendons à disposer du soutien financier de nos propriétaires [...] pour effectuer des transactions."

Nets compte investir 100 millions d'euros par an pour accroître ses activités.

(avec Reuters)

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