La crise rend les Français frileux. C'est le constat qu'ont fait plusieurs professionnels du crédit immobilier. Les demandes sont en forte baisse ces derniers mois alors que, selon eux, les banques prêtent toujours autant.

Si les conditions d'octroi de crédit se sont effectivement durcies pour les entreprises, il n'en est pas de même pour les particuliers, assurent-ils. Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, affirme que le pourcentage de dossiers de prêts acceptés par rapport à ceux présentés est resté inchangé. Le courtier en prêt aurait en revanche observé une baisse de 20% des dossiers "entrants" au dernier trimestre 2008.

Chez BNP Paribas, partenaire du "Train", Béatrice Nonin, responsable des partenariats pour la banque de détail, fait le même constat. Certes, le nombre de prêts octroyés en 2008 a bien reculé en 2008 (-20% pour le marché et -9% pour BNP Paribas), mais surtout, les demandes pour les nouveaux prêts ont fortement reculé ces derniers mois. Au quatrième trimestre, elles ont chuté de 20 à 40% sur l'ensemble du marché, selon Béatrice Nonin.

Pour ces deux professionnels, les ménages "s'auto-excluent" du marché du crédit immobilier, découragés par la morosité ambiante et un manque de visibilité, notamment en termes d'emploi. "On note également une certaine forme d'attentisme", précise Béatrice Nonin. Les acheteurs potentiels patiente jusqu'au développement des prêts à taux zéro et espère des baisses de prix sur le marché immobiliers et des réductions de taux d'intérêt.

Le directeur général adjoint de Cafpi partage cet avis et appelle à l'optimisme. "Regardez le Royaume-Uni! Les Etats-Unis! Ils sont beaucoup plus touchés que la France (par la crise économique et financière, ndlr) et pourtant on a plus peur qu'eux!". Lui voit dans la situation actuelle des opportunités saisir.

Sur le marché immobilier français, la demande est, il est vrai, structurellement inférieure à l'offre. Pour réduire ce déficit de logements, il faudrait en construire environ 500.000 chaque année, estime Philippe Taboret. Or, selon lui, en 2008, on ne dénombre qu'environ 350.000 nouveaux logements et les chiffres de 2009 risquent d'être encore plus faible. "On manque déjà de logements en France et on va en manquer encore plus après la crise", affirme-t-il. Allant même jusqu'à redouter une nouvelle "flambée des prix" fin 2009, début 2010.

Attendre une baisse brutale des prix de l'immobilier semble vain, tout du moins dans les marchés "tendus" des grandes villes. Les chiffres de la Fnaim (fédération nationale de l'immobilier) confirment cette tendance. Si le volume des transactions devrait baisser de 25% en 2008, les prix, eux, ne devrait reculer que de 5%.

Toutefois, les biens immobiliers s'écoulant moins rapidement qu'il y a quelques mois, les vendeurs s'impatientent et la négociation reste possible. D'autant plus qu'avec la baisse des taux d'intérêt, la solvabilité des acheteurs potentiels remonte.

Ces trois derniers mois, les banques ont toutes abaissé leur taux d'intérêt. En octobre, "le taux moyen pour un prêt sur 20 ans était autour de 5,8-5,9%", explique-t-on chez Cafpi. "Aujourd'hui, il est vers 4,8-4,9%. C'est un point de moins, ce qui équivaut à environ 100 euros de remboursement en moins par mois pour un prêt de 150.000 euros" (le prêt moyen). Et Béatrice Nonin, de BNP Paribas, de confirmer: "concrètement, le taux moyen pour un prêt sur 20 ans est passé de 5,2% à 4,75% en trois mois". Il semble donc que c'est le bon moment pour acheter.

Les étapes du Train du crédit immobilier
Ce vendredi à Marne-la-Vallée, lundi 19 à Caen, mardi 20 à Rennes, mercredi 21 à Bordeaux, jeudi 22 à Toulouse, vendredi 23 à Toulon et samedi 24 en Avignon. Il sera le lundi 26 janvier à Lyon, le mardi 27 à Dijon, le mercredi 28 à Lille, le jeudi 29 à Metz, le vendredi 30 à Reims et le samedi 31 à Strasbourg. Enfin, son terminus aura pour gare Nantes le mardi 3 février. Lors de chaque étape, des professionnels du crédits immobilier seront présents à bord: le courtier Cafpi, la banque BNP Paribas, mais également des organismes bancaires plus spécialisés (Sygma, CGE, GE Money Bank), des banques régionales mais également des professionnels du secteur immobilier qui organiseront des ventes "flash" et des promotions. Trois conférences sur le financement immobilier, le marché de l'immobilier et le refinancement des ménages sont prévues par jour.