Groupama a vu ses bénéfices fondre au premier semestre. L'assureur mutualiste a dégagé un résultat net de 78 millions d'euros (-29%) pour un chiffre d'affaires de 11,3 milliards d'euros (+4,1% à périmètre et change constants). Cette dégradation est pour partie liée à un effet de base. L'an passé sur la même période, le groupe avait procédé à des reprises de provisions dans son activité assurances de la personne qui avait fait gonfler son résultat opérationnel.

Le groupe souligne également que «les comptes du 30 juin 2010 ont été affectés par l'événement climatique Xynthia survenu en début d'année pour un coût de 75 millions d'euros." Un coût malgré tout inférieur à celui des tempêtes Klaus et Quinten (135 millions d'euros) qui avait affecté les résultats au premier semestre 2009.
Hors tempête Xynthia, le résultat opérationnel économique se serait élevé à 179 millions d'euros, souligne le communiqué de Groupama.

En France, le ratio combiné net de l'assurance-dommage s'élève à 101,6% au 30 juin 2010 (+ 1,9 point par rapport au 30 juin 2009). "D'autres événements climatiques, conjugués à la dégradation de la sinistralité automobile observée sur le marché en France, contribuent à la hausse du ratio de sinistralité de 2 points, notamment les inondations dans le sud est." souligne Groupama.

Le groupe constate par ailleurs une baisse de ses plus-values latentes. Tous actifs confondus - immobilier compris - elles s'établissent à 1,4 milliard d'euros au 30 juin 2010 soit quasiment une diminution de moitié. Fin décembre 2009, elles atteignaient 2,7 milliards d'euros. Dans son communiqué Groupama explique que cette baisse tient à "l'évolution défavorable des marchés actions, reflétée par la baisse de l'indice CAC 40 de -12,5% sur le 1er semestre 2010."

L'exigence de marge de solvabilité réglementaire du groupe était au 30 juin couverte à 153% contre 180% fin 2000.

Les perspectives sur le second semestre sont floues

Sans s'engager sur le reste de l'année, Jean Azéma, directeur général de Groupama réaffirme que "les programmes d'amélioration de la performance opérationnelle vont se poursuivre au cours du second semestre."

Interrogé par Reuters, Christian Collin, le directeur financier se montre à peine plus disert : "L'impact financier de Xynthia sera dilué sur l'ensemble de l'année mais je ne pense pas vraiment pouvoir en dire plus pour le moment" se borne-t-il à déclarer. Mais Groupama confirme ses objectifs à moyen terme : progression de 6% par an du chiffre d'affaires sur la période 2010-2012, un ratio combiné autour de 100 points (plus ou moins deux points) et un résultat opérationnel de 700 millions d'euros.

Le groupe entend également poursuivre son développement en Europe et a noué de nombreux partenariats, comme en Roumanie où Groupama a signé avec Renault Dacia un accord portant sur la distribution de ses produits d'assurances dans les concessions du constructeur automobile.

Quant à son introduction en Bourse, elle reste d'actualité, mais elle n'est apparemment pas pour demain. Pour Christian Collin, les incertitudes qui pèsent sur les marchés financiers et sur le cadre réglementaire de l'assurance rendent une IPO inenvisageable à court terme. "Nous avons la chance de pouvoir choisir le bon moment" souligne le directeur financier.