L'UE entame l'examen approfondi de la fusion Nyse-Deutsche Börse

La Commission européenne rendra son verdict d'ici à la mi décembre sur les fusion des deux opérateurs boursiers et ses conséquences en matière de concurrence. Une prolongation d'une première phase d'examen que les intéressés avaient anticipé.
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Duncan Niederauer, patron de Nyse Euronext, l'avait encore pré-annoncé ce mardi. Bruxelles allait passer en phase II, celle de l'examen approfondi de son dossier avec Deutsche Börse. La Commission lui a donné raison. La Direction générale de la concurrence se donne jusqu'à mi-décembre (13 décembre) pour prendre sa décision sur la transaction qui donnera naissance à un nouveau géant dans le monde. "L'enquête initiale menée sur le marché par la Commission a révélé que le projet de concentration était susceptible de poser des problèmes de concurrence dans un certain nombre de domaines, notamment celui de la négociation et de la compensation de produits dérivés", souligne-t-elle dans un communiqué.

"La Commission doit veiller à ce que les marchés qui sont au c?ur du secteur financier restent concurrentiels et que les services continuent à être prestés de façon efficace pour les utilisateurs", a encore commenté Joaquin Almunia, le vice président de la Commission, en charge de la concurrence. 

A ce stade, selon le communiqué, la Commission s'inquiète principalement du fait qu'avec l'élimination d'un concurrent important, l'opération puisse avoir des conséquences négatives sur l'innovation dans le domaine des produits dérivés et des solutions technologiques connexes. De surcroît, la possibilité pour les concurrents d'exercer une concurrence par les prix pourrait être réduite à cause des difficultés croissantes rencontrées pour entrer sur le marché. Les clients susceptibles d'être touchés sont notamment des fonds de pension, des organismes de placement collectif, des banques de détail, ainsi que des courtiers professionnels et des banques d'investissement.

L'enquête a révélé des craintes qu'en l'absence d'accès aux mécanismes de compensation élargis post-négociation de l'entité issue de la concentration (à savoir en présence d'un "silo vertical" fermé), des bourses de produits dérivés concurrentes éprouveraient davantage de difficultés à pénétrer sur un marché déjà caractérisé par d'importantes barrières à l'entrée.

Nyse Euronext et Deutsche Börse ont malgré tout réaffirmé ce jeudi soir leur confiance quant à une issue positive de cet examen. Duncan Niederauer, à la question des analystes financiers mardi, avait indiqué que certains opérateurs concurrents avaient contribué à souligner les éventuels doutes sur l'impact sur le paysage boursier européen. Mais qu'en aucun cas la Commission n'allait "casser" le projet en exigeant des cessions d'actifs telles que celles d'Eurex, bras armé de Deutsche Börse sur les dérivés. Certes, les deux Bourses en se reprochant devraient concentrer près de 90% des échanges en Europe sur les produits dérivés. Mais les candidats au mariage espérent encore que l'argument de la concurrence des transactions réalisées de gré à gré (c'est-à-dire hors marché) sera pris en compte par la Commission.

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Commentaire 1
à écrit le 05/08/2011 à 15:40
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Les Allemands ont enfin compris que les Français avaient raison. Tout arrive.

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