Solvabilité 2 : les sociétés de gestion en ordre de marche

Il ne reste que deux ans pour s'organiser afin de répondre au mieux aux nouvelles exigences de gestion de la réglementation des assureurs.
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Le "big bang" que représente Solvabilité 2 pour les compagnies d?assurances est prévu pour le 1er janvier 2014. Un an supplémentaire par rapport à la date initiale qui tombe à pic pour les sociétés de gestion. Et même si "les sociétés de gestion ont de plus en plus le réflexe d'intégrer la vision Solvabilité II dans leur offre de services ou de produits de placements", souligne Grégory Boutier, associé chez Mazars, peu d?entre elles ont déjà mis en place des produits appropriés.

Car la donne a légèrement changé puisqu?il faudra désormais gérer la consommation des fonds propres par rapport à des risques de marché. Jusqu?ici, les solutions de gestion actifs-passif proposées par les sociétés de gestion permettaient de couvrir le passif avec des produits obligataires le plus souvent, le surplus d?actifs étant investi en fonction de la réglementation en vigueur dans d?autres classes d?actifs plus "exotiques" générant de la performance. Désormais, les assureurs devront placer leur surplus d?actifs en fonction de leurs besoins de fonds propres et non plus uniquement en fonction de leurs besoins de performance.

Aujourd?hui, peu de gérants proposent des solutions clés en main, comme c?est le cas chez Theam. Cette dernière a lancé récemment un fonds adapté aux problématiques de la gestion du SCR (Solvency Capital Requirement), l?indicateur de niveau de capital cible nécessaire pour absorber le choc provoqué par un risque majeur, qui s?établit par exemple à 39% sur les actions. "Or, pour générer du rendement, les assureurs devront tout de même bénéficier de classes d?actifs risqués. C?est pourquoi nous leur proposons un fonds avec une garantie permanente annuelle à 90% limitant le risque maximal de perte sur les actions à 10%. Cette protection est assurée par des actifs de grande qualité et l?exposition actions est construite à partir d?achats d?options", explique ainsi Denis Panel, directeur des investissements chez THEAM. Ce produit à échéance 5 ans garantit 80% du montant investi à échéance et devrait être commercialisé régulièrement.

De son coté, CPR AM propose un "fonds club" qui "investit sur les actions de la zone euro via le fonds CPR Euroland qui génèrera la performance, et dont le SCR sera réduit par la mise en ?uvre de techniques de couverture utilisant les options afin d'amortir les chocs liés aux produits risqués", souligne Arnaud Faller, directeur des investissements chez CPR AM. "Les obligations convertibles sont également attractives car elles bénéficient d'un SCR plus faible", continue-t-il. Ce fonds, aujourd?hui réservé à un petit nombre d?investisseurs, devrait être ouvert cette année.

Les solutions clés en main restent toutefois l?exception dans ce nouveau paysage de l?assurance. Car la plupart des gérants propose l?intégration de ce type de problématique dans des mandats, comme BNY Mellon par exemple "qui cherche des solutions d?allocations du risque mais aussi de diversification avec des produits comme de la dette émergente qui entre dans le ratio de dette souveraine limitant le SCR", explique Anne-Laure Frischlander, directrice générale de BNY Mellon Asset Management France.

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