Avalanche de mauvaises surprises pour Credit Suisse

Pour la première fois depuis trois ans, la deuxième banque helvétique accuse une perte trimestrielle. Son dividende est réduit de près de moitié.
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Les comptes de Credit Suisse virent au rouge. La deuxième banque helvétique a publié jeudi une perte nette de 637 millions de francs suisses (526 millions d'euros), au titre du quatrième 2011, contre un bénéfice de 841 millions un an plus tôt. Une très mauvaise surprise pour les analystes financiers, que Credit Suisse avait habitué à des bénéfices chaque trimestre depuis trois ans, et qui tablaient donc sur un résultat net de 430 millions. Conséquence, le cours de Bourse chutait de 3,53% jeudi à la mi-séance, à 24,34 francs suisses. D'autant plus que le groupe a réduit de près de moitié son dividende, à 0,75 franc suisse par action.

Perte de plus d'un milliard pour la banque d'investissement

Principale responsable de cette contre-performance : la division banque d'investissement, qui a accusé une perte avant impôts de 1,3 milliard de francs suisses, au cours des trois derniers mois de 2011, contre un bénéfice de 558 millions un an auparavant. La faute à la crise des dettes souveraines dans la zone euro, qui a sapé la confiance des investisseurs au second semestre, portant ainsi un rude coup aux activités de marchés (courtage, pilotage d'introductions en Bourse et d'émissions obligataires, etc.). Si la banque d'investissement a subi un tel revers de fortune, c'est également en raison des coûts liés à sa restructuration, Credit Suisse s'étant attelé à céder des activités très gourmandes en capitaux, comme le commande la future réglementation dite de Bâle III, relative au renforcement des fonds propres des banques.

Des bonus en chute de 41%

Certes, Credit Suisse n'est pas un cas isolé. Les deux autres banques européennes qui ont déjà publié leurs résultats du quatrième trimestre, à savoir la suisse UBS et l'allemande Deutsche Bank, ont toutes deux fait état de pertes dans leur métier de banque d'investissement. Mais "Credit Suisse est en retard de six à douze mois par rapport à UBS, en matière de restructuration", estime Kian Abouhossein, analyste chez JP Morgan. Pour autant, David Mathers, directeur financier de Credit Suisse, a indiqué que de nouvelles suppressions de postes n'étaient pas à l'ordre du jour, après les 3.500 annoncées l'an dernier par le groupe. Qui a en revanche réduit de 41% le montant global de l'enveloppe des bonus (rémunérations variables), à trois milliards de francs suisses. Le prix à payer pour garder son emploi.

 

 

 

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