Découpées, les banques vaudraient plus cher en Bourse. Beaucoup plus...

Les banques universelles américaines présentent une décote boursière de 25% à 30%, par rapport à des établissements financiers spécialisés, selon Matthew H. Burnell, analyste chez Wells Fargo.
En cas de scission de certaines de ses activités, JPMorgan pourrait voir sa valorisation boursière grimper de 32%, selon les analystes de Wells Fargo. Copyright Reuters

Et si le découpage des banques américaines, censé éviter une répétition de la crise financière de 2008, venait finalement de leurs actionnaires ? Le régulateur américain, lui, ne semble décidément guère pressé. La preuve avec le nouveau report de six mois de la règle Volcker, laquelle doit interdire aux banques la spéculation pour compte propre. En revanche, les actionnaires des banques américaines, eux, pourraient faire pression pour une accélération de la scission de leurs activités, au cours des assemblées générales qui se tiendront dans les prochaines semaines. C'est en tout cas ce que leur suggèrent les analystes financiers de JPMorgan, de Wells Fargo et de CLSA, qui ont publié, ces derniers jours, des notes plaidant pour une scission en deux, voire en trois ou en quatre, des banques universelles américaines.

L'objectif : améliorer les valorisations boursières de ces dernières. Matthew H. Burnell, analyste chez Wells Fargo, estime que JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup - les trois premières banques des Etats-Unis, en termes d'actifs, présentes tout à la fois dans la banque de détail, la banque de financement et d'investissement (BFI) et la gestion de fortune - accusent une décote boursière de 25% à 30% par rapport à des établissements financiers spécialisés, comme Goldman Sachs et Morgan Stanley, essentiellement axés sur la BFI.

Bâle III appliquée aux Etats-Unis en 2014 ?

« Compte tenu du défi que représente le renforcement de la réglementation bancaire, en particulier l'obligation de détenir davantage de fonds propres, auxquels s'ajoutent les difficultés conjoncturelles des métiers bancaires, les investisseurs sont réticents à valoriser généreusement les banques universelles », explique Matthew H. Burnell. La réglementation en question, c'est celle dite de Bâle III, décidée par le G20 de Pittsburgh, dans la foulée de la crise financière de 2008, et qui exigera des banques du monde entier qu'elles détiennent davantage de fonds propres qu'autrefois, dans le cadre d'activités jugées particulièrement risquées par le régulateur.
Certes, les Etats-Unis ont repoussé la mise en application de Bâle III, qui devait intervenir au 1er janvier 2013, mais ils ont récemment assuré au commissaire européen Michel Barnier qu'ils finiraient par se plier à cette norme, en 2014 vraisemblablement.

Des potentiels d'appréciation compris entre 32% et 41%

« Les coûts générés par ces nouvelles réglementations soulèvent des doutes quant à la capacité de ces grandes banques à maintenir leur rentabilité », renchérit Kian Abouhossein, analyste chez JPMorgan. Aussi, « la plupart des investisseurs que nous rencontrons estiment qu'une scission de ces banques doperait leurs cours de Bourse », affirme son confrère Mike Mayo, chez CLSA. Matthew H. Burnell, de Wells Fargo, a pris sa calculatrice, et, sur la base de la méthode de la somme des parties, estime la valeur de Bank of America à 16,07 dollars par action, en cas de scission de ses différentes activités, contre un cours de Bourse actuel de 12,17 dollars. Soit un potentiel d'appréciation de 32%. De la même façon, Citigroup et JPMorgan vaudraient respectivement 63,33 et 64,83 dollars, des valorisations supérieures de 41% et de 32% à leurs cours du 15 avril.

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