PetroChina et Shell lancent une nouvelle OPA dans le gaz australien

Leur coentreprise australienne Arrow Energy propose de racheter son compatriote Bow Energy, un producteur gaz de couche. Une opération qui vise à satisfaire l'insatiable demande asiatique.
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Tirée par une demande asiatique exponentielle, la frénésie de rachats de gisements, de projets industriels et de rapprochements se poursuit en Australie dans le gaz non conventionnel. Ce lundi, PetroChina et Royal Dutch Shell ont proposé 540 millions de dollars pour reprendre Bow Energy, un producteur australien de gaz de couche (« Coal Seam Gas »). La proposition de rachat a été réalisée par Arrow Energy, l'entreprise australienne conjointement rachetée par PetroChina et Shell voilà un an lors d'une OPA. En proposant 1,48 dollar australien en numéraire pour chaque titre Bow Energy, l'offre représente une prime de 67% par rapport à sa valeur lors de la clôture de la Bourse de Sydney à la veille du week-end.

Les marchés tablaient sur une OPA
Depuis plusieurs semaines, les opérateurs de marché spéculaient sur un rachat du groupe australien dans un contexte très porteur. Selon un autre producteur australien, Santos, la demande en gaz extrait dans l'est du pays devrait tripler d'ici à 2020. Et d'après un rapport réalisé par Deloitte Access Economics, les projets miniers représentent 46% des investissements en cours en Australie, dont le coût total s'élevait à 394 milliards de dollars à la fin juin.

Surenchère en perspective
PetroChina et son partenaire Shell devront faire preuve de patience. Car «à ce stade, le conseil d'administration de Bow Energy recommande à ses actionnaires de ne pas agir », ce qui revient à prévenir la direction d'Arrow Energy qu'elle devra se montrer plus généreuse. L'opération, si elle se conclut, confirmera l'intérêt croissant des producteurs d'énergie issus des pays émergents pour les ressources extractives australiennes. La semaine dernière, la Corée du Sud a scellé des accords d'un montant total de 84 milliards de dollars avec Total et Shell pour des approvisionnements en gaz naturel provenant d'Australie. En avril, Sinopec, l'un des trois principaux groupes pétroliers chinois, a signé un contrat d'achat de gaz naturel liquéfié (GNL) portant sur 85 milliards de dollars sur vingt ans.

Adani et ArcelorMittal à l'assaut

De son côté, le géant de l'énergie Adani a dépensé 2,2 milliards d'euros - le plus important investissement indien réalisé en Australie - afin de sécuriser des approvisionnements dans les bassins miniers du Centre-Queensland. Le sidérurgiste ArcelorMittal est aussi actif qui vient de s'associer à l'Américain Peabody pour lancer une OPA "non sollicitée" sur le producteur australien de charbon Macarthur.

Nouveau projet dans le GNL
A travers leur coentreprise Arrow Energy, les groupes PetroChina et Shell avaient déjà annoncé la semaine dernière qu'ils entendaient développer un quatrième projet dans le GNL à Curtis Island, dans le Queensland. Une Etat où Santos, BG Group et ConocoPhillips figurent parmi les industriels ayant reçu les autorisations gouvernementales visant à développer des projets dont le coût dépasse 50 milliards de dollars.

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