Goodyear : le licenciement de salariés protégés d'Amiens-Nord refusé par l'inspection du travail

"Au moins cinq salariés protégés" auraient reçu une lettre recommandée de l'inspection du travail leur signifiant le caractère injustifié de leur licenciement économique, affirme la CGT vendredi. Le même jour, une tentative de conciliation entre la direction et quelque autres 600 anciens salariés devant les prud'hommes d'Amiens a échoué.
La CGT, majoritaire, avait engagé pendant sept ans un bras de fer avec la direction de Goodyear avant de signer un accord en janvier rendant effective la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord. Les anciens de l'usine entendent contester jusqu'au bout la fermeture de leur usine, qui employait encore en janvier dernier 1.173 personnes.

Mauvaise journée pour la direction de Goodyear. "Au moins cinq salariés protégés" (représentants syndicaux ou délégués du personnel) de l'usine d'Amiens-Nord ont en effet reçu en recommandé une lettre de l'inspection du travail "leur signifiant que leur licenciement économique était injustifié", a affirmé la CGT vendredi 3 cotobre.

"L'action de procédure de licenciement économique est refusée", indique l'inspection du travail dans l'une de ces lettres, datée du 1er octobre et consultée par l'AFP. Dans ce courrier de trois pages, l'inspectrice du travail déclare notamment qu'"aucune difficulté économique" n'a été perçue au niveau des activités agraire et tourisme du groupe de pneumatiques, en l'occurrence les deux types de produits qui étaient fabriqués dans l'usine d'Amiens-Nord, rapporte l'agence de presse.

La direction de Goodyear n'a pas encore souhaité commenter cette information.

Une tentative de conciliation a échoué vendredi

Le même jour, une tentative de conciliation entre la direction et quelque 600 anciens salariés —non protégés eux— de Goodyear, devant les prud'hommes d'Amiens, a échoué. Les deux parties devront donc se revoir devant les prud'hommes le 22 janvier prochain, dans le cadre cette fois d'une procédure contentieuse. 200 autres salariés, qui doivent se présenter aux prud'hommes pour la même procédure de conciliation le 13 novembre prochain, pourraient s'ajouter.

Les anciens d'Amiens-Nord entendent contester jusqu'au bout la fermeture de leur usine, qui employait encore en janvier dernier 1.173 personnes. La CGT, majoritaire, avait engagé pendant sept ans un bras de fer avec la direction de Goodyear avant de signer un accord en janvier rendant effective la fermeture de l'usine d'Amiens-Nord.

     | Lire  Goodyear : un protocole d'accord a été signé... mais le combat continue!

La décision de l'inspection du travail sonne à leurs oreilles comme une première victoire:

"C'est une bonne nouvelle, on va s'en servir et exiger la même chose pour l'ensemble des salariés licenciés pour motif économique. C'est un argument supplémentaire", s'est ainsi réjoui Franck Jurek de la CGT.

Le précédent de Continental de Clairoix

L'avocat Fiodor Rilov compte bien s'appuyer sur ces courriers, ainsi que sur un précédent: la décision tombée trois jours plus tôt de la cour d'appel d'Amiens, qui a conclu à l'absence de motif économique dans les licenciements de 683 anciens salariés d'une autre usine de pneumatiques qui se trouvait non loin dans l'Oise, Continental de Clairoix. Dans ce cas aussi, la longue bataille judiciaire avait débuté par une décision favorable pour les salariés protégés du site, en l'occurrence du tribunal administratif d'Amiens.

Selon Me Rilov, qui intervient dans les deux dossiers, "les deux licenciements massifs à Goodyear à Conti sont extrêmement similaires. Ils ont été décidés par deux multinationales du pneumatique qui s'organisent de la même manière et qui font toutes les deux énormément d'argent, énormément de profits. L'une a été condamnée, l'autre pas encore mais on y travaille".

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Commentaires 8
à écrit le 05/10/2014 à 5:02
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les multinationales n'investissent que là où cela leur rapporte le plus salaires chinois pour les employés, salaires américains pour les dirigeants, maximum de dividendes pour les actionnaires

à écrit le 04/10/2014 à 14:37
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Eh oui ,la France avec ses compromissions,ses comptes financiers opaques,ses élus concurrents malfaisants à imbécillité,fait que le monde anglo saxon,nous laisse pour compte à nous de nous enfuir de ce pays de dingue

à écrit le 04/10/2014 à 9:23
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si l'entreprise est viable, que la CGT la rachète et la dirige...on verra bien combien de temps ça tiendra

à écrit le 04/10/2014 à 8:42
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Messieurs les politiques : cette multinationale s'en remettra. Elle paiera et quittera notre pays, et Basta pour elle (et pour ceux qui retiendront la leçon et n'ouvriront tout simplement pas en France ). Mais pour une PME, c'est la mort assurée !! ...

à écrit le 04/10/2014 à 8:14
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On protegent les malfaisants dans ce pays...les syndicalistes ...et les politiques

à écrit le 04/10/2014 à 3:47
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voulez vous après cela que des gens investissent et fassent travailler des Francais ? Il faut tout de meme rester logique. Si vraiment ces entreprises gagnaient de l'argent avec ces usines pour quelle raison les fermeraient elles ? Et ce ne doit etre...

à écrit le 03/10/2014 à 19:40
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Cette notion de salariés protégés est honteuse et insultante pour ceux qui travaillent dur

à écrit le 03/10/2014 à 18:51
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c'est un vrai découragement à toute entreprise étrangère a venir s'installer chez nous ! l'impossibilité de réduire ses effectifs !

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