Airbus devant Boeing en 2008, mais 2009 s'annonce difficile

L'avionneur européen a confirmé avoir reçu 777 commandes en 2008 et livré 900 appareils, des chiffres supérieurs à ceux de Boeing. Mais il s'attend à une année "horrible" pour ses clients en 2009.

En 2008, Airbus est repassé devant Boeing au palmarès des plus grands constructeurs aéronautiques mondiaux. La première division du groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS a enregistré 777 commandes fermes l'an dernier, contre 662 pour son rival américain. En terme de livraison, il a maintenu sa première place avec 483 appareils livrés contre 375 chez Boeing.

En termes de livraison, Airbus est parvenu à dépasser de 30 unités son chiffre de 2007. Mais pour ce qui est des commandes fermes, il n'a pas pu dépasser le chiffre exceptionnel de 1.341 enregistré l'année précédente. Fin 2008, le carnet de commandes de l'européen recensait 3.715 appareils et le groupe table sur la signature de 300 à 400 commandes en 2009.

Pour son très gros porteur A380, Airbus s'attend à enregistrer dix nouvelles commandes cette année. La compagnie régionale réunionnaise Air Austral a annoncé ce matin qu'elle en achetait deux exemplaires en configuration classe unique.

Airbus ne peut cependant ignorer la très nette dégradation de l'environnement économique. Après une année marquée par la faiblesse du dollar et la hausse des cours du carburant au premier semestre, puis par la crise du crédit et le ralentissement économique au second, Airbus s'attend à une année 2009 "peut être bien plus horrible" que 2008 pour ses clients. Thomas Enders, le patron de l'avionneur, "serait content" si les livraisons de son groupe atteignaient en 2009 le niveau de 2008

Concernant ses appareils très gros porteurs A380, le groupe table sur 18 appareils livrés en 2009. Comme l'avait déjà précisé Louis Gallois, le patron de sa maison-mère, il devrait manquer son objectif de 21 livraisons de quelques unités à peine, ne parvenant pas à augmenter significativement ses cadences de production.

L'A350: "colonne vertébrale" du futur succès d'Airbus

Le gros chantier en cours chez Airbus, c'est désormais celui de l'A350 XWB (pour Extra Wide Body), destiné à venir concurrencer le B787 Dreamliner de Boeing sur le marché des moyen porteurs à long rayon d'action. Conscient de ne pas vouloir répéter les erreurs du programme A380, dont les retards ont plombé les comptes du groupe en 2006 et 2007, Airbus s'est montré confiant. "Nous sommes en mesure d'affirmer que le premier vol de l'A350 aura lieu fin 2012, pour une première livraison l'année suivante", c'est-à-dire en 2013, a estimé Didier Evrard, le directeur du programme.

Qualifié de "colonne vertébrale du future succès d'Airbus" par son directeur général Fabrice Brégier, l'A350 devrait assurer 40% des ventes de l'avionneurs dans les prochaines années. Pour l'instant, le programme a reçu 478 commandes fermes, contre 910 pour l'appareil concurrent de Boeing. Mais ces derniers mois, l'américain a annoncé plusieurs retard dans le développement nouvelle génération (mois polluant et moins gourmant en carburant). Des retards qui pourraient pénaliser sa commercialisation.

Avec un coût de développement estimé à 10 milliards d'euros, le programme Airbus A350 compte notamment sur la bonne situation de trésorerie de sa maison-mère (9 milliards d'euros à fin 2008) pour financer les investissements qui restent à réaliser.

L'A400M: attention au "désastre"

De son côté, le groupe poursuit son plan d'économie Power 8, décidé en février 2007. En 2008, il lui a permis de réaliser environ 1,3 milliard d'euros d'économies, après 500 millions en 2007. Pour 2009, il s'attend à 2,1 milliards d'économies. A ce montant s'ajoutent les sommes économisées grâce au second plan annoncé en septembre: Power 8+, qui devrait déboucher sur 650 millions d'euros d'économies en 2012.

Le seul gros point noir d'Airbus pour le moment semble son programme d'avion de transport militaire A400M. Thomas Enders a très clairement mis en garde les gouvernements européens contre un "désastre" pour son entreprise si les conditions de contrats actuelles pour livrer l'appareil étaient maintenues. Il qualifie ce programme de "mission impossible".

Déjà la semaine dernière, EADS avait affirmé vouloir renégocier "le calendrier du programme ainsi que des changements concernant d'autres points du contrat, en particulier certaines caractéristiques techniques", avec l'agence européenne OCCAR (organisation conjointe de coopération en armement). Le groupe a signé un contrat de 20 milliards d'euros avec ce représentant de sept pays, pour une commande de 180 appareils. Il a précisé la semaine dernière que les premières livraisons de l'A400M pourraient intervenir trois ans après le premier vol, mais il n'a pas donné de date pour celui-ci.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le titre de l'article n'est pas bon. Même en faisant tourner l'usine de Tianjin à plein régime, il n'est pas possible de sortir 900 avions sur l'année. De plus, dans le corps du texte, on trouve 483 appareils.

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